Insolite : un(e) internaute tente de publier une arnaque sur Hérault Tribune !
Aujourd'hui, la rédaction a été confrontée à une tentative de diffusion d'arnaque à travers sa rubrique "commentaires", qui figure en bas de chaque article. Explications…
Photo © Uday Mittal / Unsplash
Commentant notre article sur une arnaque qui se répand sur la plateforme de vente et d’achat en ligne Le Bon Coin, une internaute qui se présentait sous le pseudonyme de Virginie Bichon (mais dont l’adresse mail indiquait le nom Dichon, ce qui nous a semblé suspect) a tenté de faire paraître une arnaque assez habile.
Une fausse victime d’escroquerie
Sous prétexte de faire “part de [son] expérience personnelle afin d’éviter au maximum de personnes de tomber dans le même piège” qu’elle, elle décrit une soi-disant arnaque qui lui serait arrivée sur le site Internet Meetic, et l’intervention providentielle d’un agent d’Interpol.
Son “témoignage” fallacieux commence ainsi : “Tout allait bien entre nous, et je suis tombée amoureuse de lui. Après un mois de conversation, il m’a dit qu’il partait en Afrique, précisément en Côte d’Ivoire, pour le boulot. Une fois dans ce pays, il a eu un problème avec la voiture de location qu’il avait louée, car elle était volée, alors il devait payer une amende de 10 570 euros, mais il n’avait pas cette somme, c’est alors qu’il m’a demandé de lui prêter cette somme. Alors je n’ai pas hésité à lui envoyer l’argent par mandat Western Union. La semaine qui a suivi, il m’a encore demandé une somme de 8 000 euros, car il venait de se faire agresser. Je lui ai encore envoyé de l’argent. Cela me paraissait vrai, je me suis laissé manipuler. Ensuite, il me demanda encore une somme de 1 000 euros, car il devait payer sa chambre d’hôtel et on le menaçait de le jeter à la porte. Là, j’ai commencé à douter de sa sincérité alors j’ai exposé mon cas à un collègue de travail qui m’a mise en contact avec un agent Interpol M. ROBERT ROUSSEAU”.
Un prétendu inspecteur de police providentiel
Elle poursuit : “Cet homme m’a beaucoup aidée. Victime d’une escroquerie d’une somme totale de 18 570 euros sur le site de rencontre Meetic, on m’a orientée vers plusieurs organismes de sécurité en France : la Police, la Gendarmerie, et même la Police Interpol en France. Grande était ma tristesse quand ils m’ont dit qu’ils ne pouvaient pas grande chose pour moi. Après avoir expliqué ma situation à une amie qui a aussi été victime de ce genre d’escroquerie, elle m’a conseillé et m’a donné l’adresse e-mail d’un Inspecteur de police d’office de lutte contre la cybercriminalité à contacter pour trouver une solution à mon problème, chose que j’ai faite en me mettant en contact avec cet inspecteur de police qui m’a aidée à retirer l’argent dans un premier temps, à ouvrir un dossier contre ces escrocs, puis m’a exhortée à collaborer. J’ai donc envoyé tous les mails échangés et preuves de virements effectués. Après quelques jours d’enquête minutieuse, il a réussi à mettre la main sur les escrocs et finalement je suis soulagée. Les fonds que j’avais perdus m’ont été remboursés plus les frais de dédommagement et une lourde peine d’emprisonnement contre ces personnes de mauvaise foi”.
Une adresse mail à contacter
Et voilà la prétendue victime qui donne l’adresse mail du soi-disant inspecteur de police Robert Rousseau, en recommandant à toutes les victimes d’escroquerie (“grosse somme d’argent, achats non conformes à la photo, virement bancaire, arnaques sur des sites de rencontre Meetic, Disons demain, Badoo, chantage sur le Net, faux maraboutage et faux compte Paypal, fausses histoire d’amour pour soutirer de l’argent, fausse vente de voiture, faux tirage à la loterie”, “victimes de tout sorte d’arnaque en Côte d’Ivoire, au Bénin, Nigeria ou plusieurs pays africains…) de cliquer sur l’adresse mail qu’elle mentionne pour contacter ledit inspecteur.
Où est l’arnaque ?
Un inspecteur de police d’office de lutte contre la criminalité n’utiliserait en aucun cas une adresse Gmail à titre professionnel. Il s’agit probablement d’une tentative de phishing ou de hameçonnage (phishing en anglais), destinée à inciter les internautes à communiquer leurs données personnelles (comptes d’accès, mots de passe…) et/ou bancaires en se faisant passer pour un tiers de confiance, en l’occurrence un inspecteur de police.
Autre argument qui penche en faveur de l’arnaque : l’erreur sur le nom de famille de la victime présumée (Bichon ou Dichon). Et surtout, son message est truffé de fautes d’orthographe (que nous vous avons épargnées), ce qui peut laisser présumer une traduction approximative par un logiciel.
Si nous avions publié ce commentaire, des dizaines d’internautes qui s’estiment lésés pour une raison ou pour une autre auraient pu cliquer sur l’adresse mail mentionnée en bas du commentaire et être victimes du vol de leurs données.
On ne le dira jamais assez, la plus grande vigilance est de rigueur de nos jours sur Internet…