Internet et les écrans : comment fixer des limites à son enfant ? L'avis de la psychologue Sylvie Sampol
Psychologue, psychothérapeute, formatrice professionnelle et conférencière, Sylvie Sampol reçoit des adultes, des enfants et des couples dans son cabinet à Montferrier-sur-Lez.
Afin d’accompagner du mieux possible les enfants, nous lui avons demandé quelles étaient les clés pour améliorer le bien-être de l’enfant et prévenir ou réduire sa dépendance aux écrans (jeux vidéo, Internet, téléphone…).
Que faire lorsqu’on doit limiter le temps passé sur les écrans ?
C’est un sujet très compliqué pour de nombreuses familles. Pour l’enfant, il s’agit d’une fuite, d’un plaisir immédiat. Il est difficile pour lui de poursuivre un plaisir qu’il faut construire avec du temps et des efforts.
Pour remettre des règles, l’échange est la clé. En demandant directement à l’enfant quels sont ses besoins, en discutant du jeu et des sensations qu’il lui donne, voire en jouant avec lui de temps en temps, il sera plus facile de fixer des limites progressivement. Il faut rendre l’enfant acteur de ces changements.
Les adultes doivent être conscients que l’enfant ne peut pas s’arrêter tout seul. Les phrases telles que “tu avais dit que c’était ta dernière partie, je ne peux pas te faire confiance” sont vides de sens. C’est aux parents de gérer et de poser les limites. Il faut aussi que certains adultes se remettent en question à propos de leur relation aux écrans. Si l’un des modèles parentaux passe son temps sur la console, la TV ou l’ordinateur, l’enfant risque d’intégrer ce comportement comme quelque chose de normal.
Comment encourager le dialogue avec l’enfant ?
Pour aider l’enfant à retrouver une sécurité et une stabilité intérieure, il est important d’échanger. Lorsque les enfants ont du mal à mettre des mots sur leur mal-être, l’une des clés est de ne pas directement parler du sujet mais de mettre en avant l’émotion. Sur le sujet, l’ouvrage La couleur des émotions d’Anna Llenas est un bon outil pour aider l’enfant à communiquer.
Les parents doivent prendre conscience que les émotions sont légitimes, même si elles ne s’inscrivent pas dans une réalité. Par exemple, si l’enfant est en colère, plutôt que de rationaliser, il faut lui dire qu’il a le droit d’être en colère et encourager le dialogue pour découvrir la source du problème. Il est essentiel d’interagir.
L’autre point important est que l’enfant imprime : il s’inspire des comportements des adultes face aux conflits pour construire ses réactions. Si les émotions sont mal gérées par l’adulte, l’enfant risque de suivre le même chemin.