Interview - Arnaud Cayzac, nouveau président de l'ECF Occitanie Languedoc-Roussillon
Arnaud Cayzac, expert-comptable et commissaire aux comptes au sein de Révi-Sud (Montferrier-sur-Lez) a été élu, le 27 janvier, président du syndicat ECF Occitanie Languedoc-Roussillon, lors d'une assemblée générale qui s'est tenue à l'Arbre Blanc. Il livre, à chaud, ses impressions et les défis auxquels est confrontée sa profession.
Photo : Arnaud Cayzac © Révi-Sud
Vous venez d’être élu, le 27 janvier dernier, président de l’ECF Occitanie Languedoc-Roussillon. Quel est votre sentiment au sujet de cette élection et du nouveau bureau ?
Arnaud Cayzac : « C’est un nouveau défi, qui est dans la suite logique de mon engagement au sein de ce syndicat depuis deux ans, d’abord dans le cadre des élections ordinales, puis au sein du bureau national du syndicat ECF, puisque nous avons une fédération nationale et que je suis membre du bureau national. C’est une nouvelle étape, logique, avec un bureau composé d’une base fidèle de compagnons de route : les vice-présidents Olivier Rendu et Benoît Sartre, le secrétaire Calogero Alcamisi, et le trésorier Rodolphe Cayzac.
Nous avons envie de dynamiser le syndicat, de dynamiser l’entraide entre les confrères de la région pour faire de belles choses. J’aborde cette nouvelle période avec beaucoup d’enthousiasme ».
Quels sont à votre avis les atouts que vos confrères ont vus en vous ?
Arnaud Cayzac : « Je pense que ce qui les a poussés à me mettre en avant, c’est l’engagement que j’ai eu en tant que jeune professionnel depuis de nombreuses années, puisque je m’étais beaucoup investi dans l’ANECS (l’Association nationale de l’expert-comptable stagiaire) et le CJEC (Club des jeunes experts-comptables). J’ai fait un long parcours dans ces 2 associations à partir de 2007 à mon entrée au bureau de l’ANECS Languedoc-Roussilllon jusqu’en 2018 où j’ai été vice-président national du CJEC.
J’ai toujours eu cette passion de l’échange et du partage ; j’y crois énormément. Je pense qu’ils ont estimé que j’étais à même de porter ces valeurs d’échange, d’entraide, de soutien réciproque, de solidarité entre confrères, et que j’étais capable de me mettre au service de mes confrères au travers de cette nouvelle fonction de président. »
Quels seront les enjeux pour la profession en 2022 ?
Arnaud Cayzac : « L’enjeu majeur est le recrutement. Cela passe par l’attractivité, la capacité de nos cabinets à évoluer pour attirer des profils. Cela fait longtemps qu’on en parle. On n’est pas le seul secteur d’activité touché par cette problématique de pénurie de main-d’œuvre face aux réels besoins en ressources humaines de nos entreprises et aux nouvelles attentes du marché. Nous vendons du service, de l’humain. Or, beaucoup de nos confrères se retrouvent dans des situations difficiles et sont dans la quasi impossibilité de se développer à cause de cette pénurie de main-d’œuvre.
Il faut évoluer. Ce sera au centre des enjeux de notre profession et au centre de mon action syndicale. Nous devons trouver des solutions, évoluer, adopter de nouvelles méthodes d’intégration, de sourcing, de fidélisation, de politique RH. Nous avons besoin de mener une réflexion collective et non pas, nous, petits experts-comptables indépendants, rester chacun dans notre coin. Il faut que nous partagions les bonnes pratiques, que nous nous connaissions, que nous échangions, pour avancer tous ensemble dans cette voie-là. Pour moi c’est l’enjeu numéro un »
Quels sont les enjeux pour votre syndicat ?
Arnaud Cayzac : « L’ECF national compte environ 2 500 adhérents. L’ECF Occitanie Languedoc-Roussillon a un vivier d’adhérents d’environ 100 cabinets pour l’instant. Ce vivier d’adhérents a vocation à être de plus en plus grand. L’un de mes objectifs est de le dynamiser et d’amener vers nous encore plus de confrères. »
Montpellier accueillera en 2023 le Congrès national des experts-comptables. Qu’en attendez-vous ?
Arnaud Cayzac : « Ce congrès a une portée symbolique pour les experts-comptables montpelliérains, puisque notre Ordre a été réuni avec celui de Toulouse pour former le nouveau Conseil Régional de l’Ordre d’Occitanie. Pour nous Montpelliérains, cela touche notre chauvinisme. Ce congrès me tient à cœur car, comme chaque congrès de la profession, il va participer à nous ouvrir l’esprit, il va nous apporter des idées et des solutions concrètes. Nous souhaitons qu’il se passe dans de bonnes conditions matérielles, que ce soit un moment sympathique et qu’il donne une belle image de notre région. »
Quelles propositions des experts-comptables ont été reprises par les ministères concernant la gestion de la crise ?
Arnaud Cayzac : « Beaucoup des propositions ont été reprises. Le Conseil Supérieur de l’Ordre a travaillé sur l’adaptation des dispositifs de soutien aux entreprises : aide coûts fixes, aide basée sur l’EBE largement entendue… De nombreuses propositions ont été reprises dans la loi entrepreneur qui était portée par l’ex-ministre des PME Alain Griset, avec des dispositions sur le statut juridique et fiscal de l’entrepreneur individuel, sur la protection de son patrimoine… Des éléments sur l’amortissement des fonds de commerce, également, sur le plan fiscal, ont été repris au niveau législatif…”
Quelles propositions auraient dû être retenues selon vous ?
Arnaud Cayzac : « La décorrélation du choix du statut social du dirigeant d’entreprise de la forme juridique de sa structure. Le Conseil Supérieur a publié aujourd’hui même 100 propositions pour l’amélioration de l’économie dans le cadre de l’élection présidentielle. Nous allons nous attacher à promouvoir ces propositions ».