Jeux olympiques 2024 : Lebrun et le bronze, une romance montpelliéraine à Paris
Ce vendredi 9 août, après près de quinze jours de compétition olympique, l’aventure parisienne s’achève pour les frères Lebrun, qui concluent avec une belle médaille de bronze en tennis de table par équipe, en compagnie de Simon Gauzy.
Félix, 17 ans, et Alexis, 20 ans, sont frères dans la vie, et coéquipiers autour de la table pour ces Jeux olympiques 2024. Classés parmi les meilleurs joueurs au monde en tennis de table, le défi de la fratrie était de taille : pour ramener une médaille, il fallait se mesurer à l’hégémonie chinoise. En effet, depuis 2004, la Chine a remporté la totalité des titres olympiques disponibles : en simple hommes, en simple femmes, en équipe hommes, en équipe femmes. Ils n’ont laissé qu’une petite médaille d’or : en 2021, à Tokyo, lors de la nouvelle épreuve de double mixte, emportée par le Japon à domicile.
Le 9 août, c’était justement le Japon que les frères Lebrun – et leur coéquipier Simon Gauzy qui complète l’équipe de France de tennis de table – devaient battre pour une place sur le podium, et une médaille de bronze autour du cou. En effet, après être tombés face au colosse chinois en demi-finale, contre qui ils se sont malgré tout bien battus, l’équipe de France devait se remobiliser pour remporter cette petite finale.
Une bataille acharnée pour le bronze
Impossible n’est pas français a-t-on l’habitude de dire. Et bien, il semblerait que le dicton soit vérifié, même lorsqu’on a 17 et 20 ans. Le format par équipe se compose d’un match en double, suivi de deux à quatre matchs en simple. Alexis, l’aîné, a donc lancé cette petite finale avec son coéquipier Simon Gauzy. Le duo français est ressorti victorieux de cette première confrontation pour donner une avance d’un point sur les trois nécessaires à l’équipe de France pour être médaillée de bronze. Ensuite, c’était au tour de Félix, le cadet, d’affronter le 9e joueur mondial, Tomokazu Harimoto. Dans un match serré, Félix Lebrun confirme encore une fois son sang-froid dans les moments importants et l’emporte par 3 sets à 2 pour rapprocher encore la France de la médaille de bronze, qui n’est désormais plus qu’à une longueur.
Dans le sport, rien n’est jamais fini, et les Japonais en avaient bien conscience. En effet, menés 2-0, pourtant proches de la défaite, ils ont continué à croire en leur chance et en leur jeu, finissant par faire douter l’équipe de France. Dans des matchs où la différence s’est faite sur des détails (aucun set emporté avec plus de trois points d’écart), Alexis Lebrun s’est d’abord fait battre par Shunsuke Togami 3 sets à 1, puis Tomokazu Harimoto, sur le même score, a gagné son match face à Simon Gauzy.
L’avènement d’un prince… ou d’un futur roi
Deux points partout, il ne reste qu’un match, et celui qui l’emporte, ramène la médaille de bronze au passage. La tension est à son comble dans la salle, derrière les téléviseurs, dans les fans zones, et pourtant, Félix Lebrun, du haut de ses 17 ans, ne semble d’abord pas la sentir, cette tension. Il emporte les deux premiers sets sur le même score de 11 à 7. Dans le troisième set, qui peut être soit décisif pour les Bleus, soit être un potentiel regain d’énergie pour le Japon, Shinozuka sauve une balle de match, et remonte à 2-1. Quatrième set : soit Félix l’emporte, soit le japonais l’emporte, et un dernier set décidera de l’issue de la rencontre. D’abord mené, le jeune montpelliérain remonte pour s’offrir deux balles de match consécutives, sauvées par le japonais. Cependant, il ne laisse pas le temps au doute de s’installer, et gagne les deux derniers points, emportant le dernier set 13-11, pour offrir la médaille de bronze à la France. La deuxième pour Félix, après celle du 4 août en individuel, où il a balayé le tombeur de son frère, le brésilien Hugo Calderano, 4 sets à 0.
Les frères Lebrun vont donc ramener à la maison trois médailles : une commune, remportée par équipe avec Simon Gauzy, et une que Félix est allé chercher seul, devenant ainsi le premier pongiste français double médaillé sur une olympiade, et le premier pongiste français présent sur un podium olympique depuis Jean-Philippe Gatien, médaillé d’argent en 1992. Mais le plus important à retirer du parcours des deux Montpelliérains est sûrement la promesse faite au monde, que la France et ses phénomènes Lebrun ont déjà coché la case Los Angeles 2028 sur l’agenda, et qu’ils l’ont fait pour ne jouer rien de moins que la médaille d’or.