Sports — Département Hérault

Jeux olympiques : clap de fin avec 10 médaillés héraultais

Ce dimanche 11 août, la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Paris 2024 a investi le Stade de France toute la soirée. Après plus de 15 jours de compétition, l’heure est au bilan, et pour les athlètes du département, il est brillant. 

Compétition, émotion, communion, ces Jeux olympiques ont été le moment de toutes les fêtes, tous derrière nos athlètes, avec le sport comme seule boussole. De nombreux athlètes de l’Hérault se sont rendus à Paris pour ramener une médaille sur le territoire, et c’est mission accomplie !

10 athlètes sont devenus médaillés olympiques, et en regroupant les médailles obtenues en sport collectif, 8 médailles viennent décorer le territoire.  

Des médailles collectives

Côté sport collectif, les athlètes de l’Hérault ont rendu une copie dont on aurait rêvé avant le début de ces jeux. La plus belle de toutes est sûrement celle obtenue par Nicolas Le Goff et l’équipe de France de volley. Champions olympiques en titre depuis les Jeux de Tokyo 2021, ce groupe, porté par une bonne humeur et une folie qui le rend si spécial, ne visait qu’une chose : la conservation de son titre. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’objectif est atteint. En effet, les coéquipiers de Le Goff, joueur du MHSC Volley Club, y ont mis la manière. Après des débuts un peu poussifs, en quart de finale contre l’Allemagne, les Bleus se sont fait peur, en se forçant à remonter un retard de deux sets pour accéder aux demi-finales. Cependant, il semble que cette victoire ait définitivement lancé la machine France. En demi, puis en finale, les Français n’ont plus perdu un seul set, pourtant confrontés à d’immenses nations du volley-ball mondial : l’Italie, puis la Pologne. Le Goff et les Bleus ont été impressionnants de précision, d’engagement, et de maîtrise, pour devenir doubles champions olympiques en titre et s’inscrire indéniablement comme l’une des plus grandes équipes de volley-ball de l’histoire. 

48h plus tôt, c’était Joris Chotard et l’équipe de France de football, emmenés par Thierry Henry sur le banc, qui jouaient leur final olympique. Opposés à une Espagne, qui, sur la scène footballistique, ne cesse d’imposer une domination totale, les Bleus avaient les armes pour faire tomber cette équipe. Après une excellente entame de match, en menant 1-0 avant la 15e minute de jeu, les Espagnols vont inscrire 3 buts en une dizaine de minutes et rentrer aux vestiaires à la mi-temps avec une avance confortable. Au retour des vestiaires, Joris Chotard, milieu de terrain du MHSC et ses coéquipiers étaient remobilisés, et ont fait une excellente seconde mi-temps pour arracher les prolongations au bout du temps additionnel. Malheureusement, les Espagnols sanctionnent la moindre erreur, et finissent par l’emporter 5-3 à la fin des prolongations. Joris Chotard ramène donc une très belle médaille d’argent au centre d’entraînement montpelliérain, à Grammont. 

Sport individuel certes, le ping-pong comporte pourtant une épreuve qui se dispute par équipe : trois joueurs de chaque côté, qui s’affrontent en double puis en simple pour être la première équipe à remporter trois matchs. Du côté de l’équipe de France, Simon Gauzy était accompagné par la désormais célèbre fratrie Lebrun. Alexis remporte son double, Félix remporte deux simples, leur jeune âge ne les a pas empêchés d’assumer la pression, et de repartir avec la médaille de bronze autour du cou, au terme d’un match aussi tendu que passionnant à suivre face au Japon. 

Enfin, pour le tout dernier match de cette édition 2024 des Jeux olympiques, Marième Badiane et Romane Bernies, après avoir terminé leur saison avec le club de basket de Montpellier-Lattes, visaient les sommets olympiques. Opposées aux imbattables Américaines, les Bleues du basket avaient un double objectif : devenir championnes olympiques, bien sûr, mais aussi venger leurs homologues masculins, battus la veille par les États-Unis en finale. « Imbattables » pour les Américaines est d’ailleurs un mot presque faible. En effet, elles n’ont pas perdu un seul match aux Jeux Olympiques depuis ceux de Barcelone… en 1992. Loin d’effrayer nos Françaises, au cours du match, Romane Bernies et Marième Badiane ont mené par une avance de 10 points, avant de se faire remonter et de jouer une fin de match sur le fil, où l’écart se jouait à trois ou quatre points. À la fin du quatrième et dernier quart-temps, elles ont moins de 30 secondes pour remonter un retard de 4 points. Cela semblait impossible pour tout le monde, sauf pour celles qui étaient sur le parquet. Après avoir joué de très belles fautes tactiques, il reste 4 secondes aux Bleues pour marquer un panier à 3 points et arracher les prolongations. Ce panier, elles le marquent, mais, crève-cœur, Gabby Williams a le pied sur la ligne des 3 points, signifiant que le panier n’en donne que 2, et que le titre olympique revient aux Américaines, avec une avance d’un tout petit point. Évidemment, à chaud, le sentiment dominant regroupe déception et regrets, mais ce qui doit rester, c’est la fierté qu’ont procuré ces joueuses, en effectuant un magnifique tournoi, et en tenant têtes aux Américaines pendant l’ensemble du match. Les équipes ayant déjà fait ça se comptent sur les doigts d’une main, alors aussi cruelle soit-elle, pour conclure ces Jeux olympiques, Romane Bernies, Marième Badiane et l’équipe de France de Basket féminine ont offert une dernière, et sublime médaille d’argent à la délégation française, et à l’Hérault. 

Des médailles individuelles 

Bien que les sports collectifs aient fait d’excellents résultats lors de ces Jeux olympiques, les sportifs individuels ne sont pas en reste non plus. Quatre d’entre eux ramènent une médaille en terres héraultaises : deux en argent, et deux en bronze. 

D’abord, dès les premiers jours de ces Jeux, Victor Koretzky, biterrois s’entraînant à Narbonne a fait rêver la délégation française. En VTT cross-country, après une course exceptionnelle passée seul en tête pendant l’immense majorité du parcours, la légende britannique du VTT, Tom Pidcock effectue une remontée sensationnelle pour venir concurrencer Victor en tête. Proche de la ligne d’arrivée, Pidcock tente de dépasser Victor Koretzky, réussit, et accroche le Biterrois en même temps. Victor perd alors quelques précieuses secondes, finit deuxième de cette course, neuf petites secondes derrière Tom Pidcock, et remporte une magnifique médaille d’argent. 

Ensuite, direction le grand bassin pour suivre les prouesses d’Anastasiia Krpichnikova. Licenciée au Montpellier Université Club Natation, Anastasiia a fait une course magnifique lors de la finale du 1500m nage libre féminin. En effet, non seulement elle remporte la médaille d’argent, avec pour seule adversaire devant elle, la légende vivante de la natation, l’Américaine Katie Ledecky, mais elle a par la même occasion largement battu son propre record de France, en terminant cette course en 15 minutes, 40 secondes, et 35 centièmes. 

Pour la première médaille de bronze héraultaise, il faut troquer le bonnet de bain pour le casque, et enfourcher un BMX. Lors de la finale de l’épreuve de BMX Freestyle, Anthony Jeanjean, né à Béziers et membre du club Passion BMX de Sérignan, a effectué un run exceptionnel qui en a mis plein les yeux à tout le public présent sur place. La concurrence olympique étant d’une densité incroyable, les notes des juges se jouent sur des détails et des écarts de points infimes, et ont placé Anthony Jeanjean sur la 3e place du podium, le couronnant d’une belle médaille de bronze.

Enfin, pour compléter ce panorama des médailles ramenées sur le territoire héraultais, la médaille de bronze en simple de Félix Lebrun. Dans une discipline du tennis de table surdominée par l’Asie et plus particulièrement la Chine, un nouvel acteur est apparu dans les plus hautes sphères du classement mondial : Félix Lebrun, 17 ans et né à Montpellier. Après un très beau parcours, et notamment une victoire contre le numéro 15 mondial, l’Allemand Dimitrij Ovtcharov, Félix se retrouve en demi-finale contre le numéro 2 mondial : le Chinois Fan Zhendong. Plus expérimenté, et tout simplement trop fort, face au Chinois, Félix doit s’incliner, encaisser cette défaite 4 sets à 0, et se remobiliser pour la petite finale. Lors de ce match pour la médaille de bronze, le jeune prodige montpelliérain doit battre le Brésilien Hugo Calderano, tombeur de son frère Alexis plus tôt dans le tournoi, et numéro 3 mondial. Dans un match impressionnant, Félix Lebrun gagne 4 sets à 0, venge son frère, et remporte la première médaille olympique française en tennis de table depuis 1992 et Jean-Philippe Gatien, à seulement 17 ans.

Et des perdants magnifiques ! 

Pendant les Jeux olympiques, il n’y a pas le droit à la moindre erreur, sous peine d’être immédiatement sanctionné par la concurrence des meilleurs athlètes du monde entier. Alors même sans médaille, chacun peut déjà être fier d’avoir participé à cette grande fête des Jeux olympiques de Paris 2024, bien que certaines défaites soient plus dures à avaler que d’autres.

C’est notamment le cas des handballeurs du Montpellier Handball (MHB) : Rémi Desbonnet, Karl Konan, Yanis Lenne et Valentin Porte, qui a pris sa retraite internationale à l’issue du tournoi. En effet, dans un match très serré face à l’Allemagne en quart de finale, les Bleus du handball mènent par un but d’écart, à six secondes du coup de sifflet final. Temps-mort demandé, chaque entraîneur donne ses instructions aux joueurs : côté allemand, un objectif : marquer, côté français, empêcher l’Allemagne de marquer. Il suffit certes de tenir 6 secondes, mais au handball, il peut se passer beaucoup de choses en six secondes. Malheureusement, c’est sur ce match qu’on en a eu la preuve : lors de la remise en jeu, l’équipe de France perd la balle, et encaisse un but quelques dixièmes de seconde avant la fin du match. Direction les prolongations pour atteindre les demi-finales, mais les Allemands, relancés mentalement par ce but inespéré, vont l’emporter 35 à 34 au terme des prolongations, et même continuer leur chemin jusqu’à la médaille d’argent. 

Dans un autre registre cruel, Kévin Mayer. Le décathlonien recordman du monde montpelliérain, après une course contre-la-montre pour récupérer d’une blessure contractée début juillet, a dû abandonner la veille de l’épreuve, l’idée de participer à ces Jeux olympiques à domicile, et d’y remporter enfin l’or olympique qu’il lui manque. Sur la piste, sa collègue Rénelle Lamotte licenciée au Montpellier Athletic Méditerranée Métropole s’en est mieux sortie, atteignant la finale du 800m féminin. Elle a fini à une jolie 5e place.

Retour à la piscine, pour parler de David Aubry. Licencié lui aussi, comme Anastasiia Kirpichnikova au Montpellier Université Club Natation, il a participé à trois épreuves différentes lors de ces JO. En 400m nage libre, David n’a pas réussi à sortir de la concurrence accrue des séries que qualification. Par contre, en 800, et 1500m nage libre, il a atteint la finale olympique, obtenant une jolie 5e place en 800m, et une 7e place en 1500. 

Enfin, de nombreux autres athlètes ont fièrement représenté l’Hérault à Paris pendant ces deux semaines. Clément Bessaguet, montpelliérain spécialiste du tir au pistolet rapide à 25m a malheureusement été le premier des éliminés lors de la deuxième et dernière étape des qualifications pour le tableau final. Maëlle Lakrar, joueuse du MHSC, et ses coéquipières de l’équipe de France féminine de football ont vu leur parcours s’arrêter face aux médaillées d’argent brésiliennes en quart de finale. Laury Pérez, seconde représentante française, héraultaise et sérignanaise du BMX Freestyle, a, elle aussi, atteint la grande finale, sans réussir à accrocher le podium. Hortense Limouzin, récente signature du Lattes-Montpellier basket, et joueuse de l’équipe de France de basket 3×3, s’est stoppée aux tours préliminaires avec ses coéquipières. Julien Lyneel, le volleyeur montpelliérain, a lui vu son tournoi s’arrêter en phases de poule, avec son coéquipier Rémi Bassereau. 

Après deux semaines intenses, des magnifiques victoires, des défaites cruelles, et des émotions fortes, le bilan de ces JO de Paris 2024 tend bien plus vers le positif que vers le négatif. D’abord pour la délégation française, qui a largement battu son record de médailles : il était de 43 médailles à Pékin en 2008, il est désormais à 64. De même, le record de médailles d’or établi à Atlanta en 1996 était de 15, il est dorénavant à 16 titres olympiques. Mais aussi pour le sport héraultais, qui, sur 64 médailles obtenues pour les athlètes français, peut se targuer d’en compter 8, soit un huitième du total des médailles de la délégation. En vue des Jeux paralympiques qui débutent le 28 août, cela ne peut que nourrir de beaux espoirs !

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