Jour du dépassement : depuis hier, l'humanité vit à crédit
ÉDITO - Depuis le mercredi 2 août, l'humanité a consommé toutes les ressources que la Terre peut générer en un an. Cette année, nous semblons avoir gagné 5 jours par rapport à 2022, mais qu'en est-il ?
Un gain de cinq jours ?
Cette année, victoire ! La date du dépassement a reculé de 5 jours. Une bataille semble gagnée, mais pas la guerre. Pour atteindre les objectifs fixés par le Giec, la date devrait reculer de 19 jours chaque année. Un but, pour l’instant, hors d’atteinte. Depuis hier, nous vivons à crédit. En fait, nous consommons les ressources nécessaires au maintient de la vie sur Terre.
De plus, selon le WWF France, les jours que nous avons gagnés sont dus à un changement de calcul. Cette année de nouvelles données ont été intégrées aux comptes. Les chiffres demeurent catastrophiques, “pour régénérer ce que l’humanité consomme aujourd’hui, il nous faudrait l’équivalent de 1,7 Terre en termes de surface”. En réalité, nous avons reculé la date du dépassement de moins d’un jour.
La France, est-elle bonne élève ?
Et bien non ! En réalité, nous sommes même plutôt mauvais. Si tout le monde vivait comme nous, ce ne serait pas de 1,7 Terre dont nous aurions besoin, mais 2,9 ! Et le jour du dépassement français est tombé le 5 mai, une date fixe depuis plusieurs années.
57 % de l’eau douce disponible est utilisée pour l’irrigation de 7 % de terres agricoles, mettant en avant une inégalité marquante : près des 3/4 de l’eau disponible sur Terre sont utilisés pour l’agriculture, plongeant certains territoires dans le manque.
La situation locale
Le réchauffement climatique et la sécheresse constante accentuent le manque cruel d’eau. Les débits des cours d’eau du département sont inférieurs aux niveaux saisonniers, voire très bas dans certains bassins-versants, notamment sur l’Orb, le Vernazobre et la Mare.
Les bassins-versants de l’Aude aval et de la Cesse connaissent également une détérioration de leur situation hydrologique du côté héraultais. Seule la partie Est du département a vu sa situation se maintenir ou s’améliorer, notamment sur le bassin-versant du Lez. Dans l’ensemble, les niveaux des nappes souterraines atteignent des niveaux exceptionnellement bas pour la saison. De plus, la qualité de l’eau se dégrade considérablement.
Le préfet de l’Hérault invite chacun à “éviter tout gaspillage et à faire preuve de maîtrise dans sa consommation d’eau. Il est également souligné que les maires concernés peuvent prendre des arrêtés complémentaires de restriction d’utilisation de l’eau s’ils estiment que la situation sur leur territoire le nécessite.“