Musique — Montpellier

Kazy Lambist : "Montpellier est très présent dans mon identité musicale"

Originaire de Montpellier, le jeune musicien d'envergure internationale revient sur ses terres pour imbiber de son électro-pop planante la salle du Rockstore, le 23 janvier prochain. Arthur Dubreucq, de son vrai nom, vient présenter son deuxième et dernier album, "Moda", chargé de l'atmosphère de ses derniers voyages autour de la Méditerrannée. Un bol d'air stratosphérique pour les oreilles. L'occasion de tailler le bout de gras avec celui qui explique "faire de la musique que l'on écoute pour partir à la plage". En voiture Simone.

D’où vient-il ce surnom, Kazy Lambist ?

C’est un surnom que j’ai choisi quand j’étais ado, c’est le nom d’une épice turque qui développe l’ouïe et la sensibilité [selon la légende].

Vous avez un lien particulier avec la Turquie ?

En fait pas vraiment, c’était un hasard ce nom là. Ma mère connaissait un petit peu la Turquie, mais de loin, et moi je n’y étais jamais allé. On a fait un premier concert en Turquie il y a cinq ans je crois, qui s’est super bien passé et depuis j’y retourne, j’ai eu une petite communauté qui s’est créée là-bas.

D’ailleurs, votre nouvel album s’appelle “Moda”, du nom d’un quartier d’Istanbul, c’est bien cela ?

C’est ça, Moda, c’est sur la rive asiatique, donc dans le quartier de Kadiköy, c’est un petit quartier un peu arty, très sympa, très joli, avec une vue sur le Bosphore, très aéré, très agréable à vivre. J’ai passé une partie du temps de composition de l’album et j’ai enregistré avec deux artistes là-bas.

Vous avez choisi de lui dédicacer votre album, à ce quartier. Qu’est ce qui vous a apporté de si spécial ?

Je suis en train de créer un lien fort avec la Turquie. J’y vais plusieurs fois par an depuis cinq ans pour des concerts. Et puis j’ai aussi habité deux ans à Rome pendant la confection de cet album. Et moda, la mode en italien, c’est aussi un mot qui fait sens pour moi. J’avais envie que le nom ce soit méditerranéen et ce mot regroupe un peu mes deux influences du moment.

Et dans quelle mesure la mode influence votre musique ?

Les gens avec qui j’étais à Rome étaient dans le milieu de la mode et de la peinture […]. Et puis le terme “mode” peut être interprété de plusieurs façons. Il y a aussi les modes en musique, comme dans le jazz. C’est un terme que je trouvais assez joli, moda, ça sonnait bien.

Vous avez également une réflexion esthétique dans votre travail. La pochette de votre album est inspirée du peintre italien futuriste Giorgio De Chirico. Pourquoi ce choix ?

Parce qu’il peignait des villes italiennes vides, où l’on voit beaucoup l’architecture. C’est très épuré, très géométrique. QUand je suis arrivé à Rome à la fin du Covid, c’était vide. J’ai découvert Rome comme ça, une ville magnifique, vidée de sa population, et ça m’a vraiment fait penser à ses tableaux. La pochette est un clin d’oeil à cela […]. Je suis aussi avec une toge dans un style d’empereur italien. On a cousu plusieurs serviettes de bain ensemble pour faire une espèce de grande toge, donc c’est aussi un clin d’oeil à ma musique un peu plus chill, légère et estivale.

Pochette de l'album
Pochette de l’album “Moda” de Kazy Lambist © DR.

Quelles sont vos inspirations musicales ?

Elles sont nombreuses. J’écoutais beaucoup je pense qu’il ce qui peut se ressentir dans ma génération en électro-pop c’est la French touch qu’on a eu avant avec des artistes comme Sébastien Tellier, Air, aussi certaines choses de Daft Punk, etc. Toute cette génération-là, beaucoup de choses des années 2000. Mais j’aimais aussi Gainsbourg et j’étais un fan de Nirvana quand j’étais ado – j’avais des posters de Kurt Cobain dans ma chambre.

C’est pour ça que l’un des morceaux s’appelle Nirvana sur votre dernier album ?

Oui, ça me faisait rire d’avoir un morceau qui n’a rien à voir avec Nirvana. C’était un mélange aussi, parce que l’artiste avec laquelle j’ai fait ce morceau, Julietta, revenait d’un trip de méditation en Inde. Elle était très dans les chakras. Et donc “Nirvana” c’était aussi un clin d’oeil à la spiritualité.

Et là, sur cet album, vous invitez beaucoup d’artistes pour des featuring. Qu’est-ce que cela vous apporte dans votre création ?

J’en ai toujours fait, c’est ce qui m’amuse le plus, tout simplement. Quand j’ai commencé, au tout début à Montpellier, j’allais chercher au lycée des chanteuses de soul que j’aimais bien. Ça me motive, c’est quelque chose que j’adore : me confronter à une autre approche ou alors sublimer en tout cas le talent d’un artiste que j’admire, ça me donne envie que le morceau existe vraiment.

“Le Rockstore, c’est toujours une date un peu spéciale, un moment important”

Kazy Lambist

Vous serez sur la scène du Rockstore le 23 janvier, à Montpellier. Est-ce une date particulière pour vous qui avez grandi ici ?

J’ai fait l’un de mes tous premiers concerts ici pour un tremplin qui s’appelait les Inrocks Lab, en 2015, la première étape était au Rockstore [il a rapporté le prix du public]. Je me souviens que pour nous, jouer au Rockstore c’était déjà incroyable – c’est une salle où j’ai vu plein de concerts quand j’étais plus jeune – on n’imaginait pas une seule seconde de passer à l’étape suivante. Et donc c’est toujours une date un peu spéciale, un moment important, il y aura de la famille, des vieux potes…

Peut-on dire que Montpellier a influencé votre musique ? Si oui dans quelle mesure ?

Oui parce que justement, cet album, je l’ai axé sur le thème de la Méditerranée. Je commence d’ailleurs l’album avec un morceau qui s’appelle “Cinemed”, du nom du festival de cinéma que j’adore. Pour moi, ce festival m’a ouvert aux cultures de la Méditerranée et à l’Europe. Je me rappelle avoir découvert des pays via des courts-métrages turcs, des films italiens.

Je pense que Montpellier reste présent dans l’identité de ma musique pour ça. Il y a un son méditerranéen dans ce que je fais, que je peux retrouver chez d’autres artistes avec qui j’ai tourné cette année, par exemple Kid Francescoli qui est de Marseille, on retrouve une sensibilité méditerranéenne sur certaines choses.

Vous dîtes souvent que vous faites une “musique d’été”. Et l’hiver, ça marche aussi ?

J’espère qu’on peut l’écouter en hiver ! Mais quand je visualise ma musique idéale, j’ai envie que ce soit une musique écoutée en voiture, en partant à la plage.

Pour le sentiment de liberté ?

Ouais, ce sont des bons souvenirs pour moi d’écouter de la musique l’été, en vacances, ce sont mes meilleurs souvenirs de musique.

Jeudi 23 janvier 2025, concert de Kazy Lambist au Rockstore de Montpellier, à 19 h 30. Tarif : 23, 80 €.

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