Kéolis Méditerranée : une grève de plus qui cristallise les tensions
En grève du 12 au 30 novembre, les conducteurs de bus du groupe privé de transport public Kéolis Méditerranée vont cesser de travailler en fin de journée, de 16h40 à 17h35.
La grève reprend et les revendications ne changent pas. Une augmentation de salaire pour se rapprocher de l’inflation et de meilleures conditions de travail. C’est ce que demandent les conducteurs de bus du groupe privé de transport public Kéolis Méditerranée, qui sont de nouveau en grève du 12 au 30 novembre, à l’appel du syndicat UNSA.
Alors que la première mobilisation a commencé avant l’été, “la direction reste sourde à nos revendications”, regrette Cédric Goyer, représentant syndical de l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA). “Les salariés ont décidé de se faire entendre à d’avoir gain de cause”, assure-t-il.
Il maintient que la direction n’a fait aucune proposition et n’a pas discuté depuis le début de la grève. “Nous avons revu nos revendications à la baisse. Nous avons montré de la souplesse, notamment concernant la meilleure prise en charge de la mutuelle”, continue le syndicaliste, qui s’agace du manque de réaction de Kéolis Méditerranée.
“Je suis surpris de la persistance de ce mouvement social. Je comprends que les grévistes défendent leurs intérêts. Mais il semblerait que des propositions positives ont été faites pour sortir de cette impasse et que les grévistes n’entendent pas vouloir faire de concessions”, réagit Thierry Mathieu, président d’Hérault Transport, qui en appelle “à leur sens des responsabilités”.
Un mouvement qui veut se durcir
Cette fois-ci, les conducteurs de bus vont arrêter de travailler pendant 55 minutes en fin d’après-midi, entre 16h40 et 17h35. La grève concerne les conducteurs d’Agde, Béziers, Pézennas et Sète.
“Le premier débrayage était le matin, au moment de la rentrée. Mais la sortie des écoles est plus impactant. Nous souhaitons durcir le mouvement”, explique M. Goyer qui concède que c’est pénalisant pour les usagers et les familles.
“Cette perspective de trois semaines supplémentaires de grève me préoccupe vraiment. Je suis en contact régulier avec l’opérateur Kéolis Méditerranée pour trouver des solutions et limiter au maximum les désagréments. Je comprends totalement l’impatience des familles et nous faisons tout notre possible pour que la situation revienne à la normale rapidement”, assure M. Mathieu.
Des parents agacés
Une pétition, signée par près de 200 personnes, a été lancée par des parents d’élèves pour dire stop à cette grève. “Nous sommes nombreux à être affectés par cette grève qui perturbe notre quotidien et occasionne du stress à de nombreux parents, enfants et usagers”, indique Julie Boulay, parent d’élève à l’origine de la pétition.
“Est-ce normal que des enfants ne peuvent pas suivre leurs cours normalement qui peuvent par la suite avoir des conséquences sur leurs résultats scolaires?”, se demande-t-elle. “Nous possédons un abonnement que nous avons payé (…) Nous devons malgré tout engager des frais supplémentaires pour tous ces trajets que cela engendre. Est-ce qu’il y aura un dédommagement?”, ajoute la mère de famille, qui reste pour le moment sans réponse.