Enseignement — La Grande-Motte

La Grande-Motte : la tenue unique fait sa rentrée, “une dépense en moins pour les familles"

Ce lundi 2 septembre 2024, l’école élémentaire André-Malraux à La Grande-Motte a fait sa rentrée avec une petite révolution textile : la tenue unique.

La Grande-Motte, aux côtés de Béziers et Pérols, fait partie des premières villes de l’Hérault à tester cette initiative ressuscitée, puis confirmée, par Emmanuel Macron en janvier 2024. Le but ? Évaluer si l’uniforme peut réellement gommer les différences sociales et créer une meilleure cohésion entre les élèves.

Une rentrée tirée à quatre épingles

À 8h30, pile à l’heure, les 379 élèves franchissent les portes de l’école, tous vêtus de leurs nouveaux uniformes : polos, jupes et pantalons impeccablement ajustés. Dans la cour, certains élèves affichent des sourires radieux, tandis que d’autres jettent des regards plus circonspects à leurs camarades habillés comme eux. 

Du côté des parents, les discussions vont bon train. Certains, appareil photo en main, trouvent la nouvelle tenue uniforme de leurs enfants “adorable et pratique”, bien que quelques-uns déplorent “l’épaisseur du tissu pour la région”. D’autres s’inquiètent de voir disparaître “l’expression individuelle des élèves”. Tous tombent d’accord sur un point : “C’est un vrai gain de temps le matin !”. Dans les mois à venir, leurs avis, qu’ils soient positifs ou critiques, feront l’objet d’une étude indépendante pour évaluer l’efficacité de cette expérimentation. 

“C’est un choix que j’ai toujours porté”

Le maire de La Grande-Motte, Stéphan Rossignol, attendait cette rentrée 2024/2025 avec impatience : “Ça fait longtemps que je défends le port de la tenue unique pour les enfants. Aujourd’hui, c’est une économie pour les parents et ça permet de mettre les enfants sur un pied d’égalité.” Dès que le débat sur l’uniforme, régulièrement ravivé, a été relancé par l’ancien ministre de l’Éducation Gabriel Attal et le président de la République, la municipalité n’a pas hésité à se porter candidate pour cette expérimentation. “Nous avons consulté les parents d’élèves, et les résultats ont été très positifs : 82 % des parents de l’école maternelle et 76 % de ceux de l’école primaire ont approuvé la tenue unique. Le conseil d’école a ainsi pu adopter majoritairement la modification du règlement intérieur”, explique le maire. Suite à cette décision, une consultation a été menée pour choisir l’entreprise qui fabriquerait les tenues, arborant un logo conçu par le service communication de la mairie. “Après une consultation, nous avons sélectionné l’entreprise NFD Distribution à Castries. Le contrat, d’un montant de près de 80 000 euros, comprend l’ensemble des vêtements des 379 écoliers.”

Rentrée des classes école André Malraux ©Louise Brahiti
Rentrée des classes école André Malraux ©Louise Brahiti

Mais que reçoivent-ils ? Dans le colis distribué par la municipalité, chaque élève a reçu un trousseau complet, soit quatre blouses et tee-shirts pour les maternelles, et quatre polos, une veste, un sweat, un jogging, ainsi qu’un pantalon ou une jupe, pour les élémentaires. Un ensemble dont le coût s’élève à 200 euros, mais pas pour les parents car cette année ils n’ont rien à débourser : “L’État prend en charge 50 % des coûts et la commune de La Grande-Motte prend les 50% restants, ce qui équivaut à un peu moins de 39 000 euros pour la commune”, détaille Stéphan Rossignol, insistant sur le fait que cette enveloppe n’a conduit à aucune modification quant aux investissements de la Ville dans les écoles ou les embauches de personnels. 

Le préfet François-Xavier Lauch a exprimé son soutien à cette initiative, tout en gardant une position neutre sur la question de l’uniforme en soi : “Ce trousseau est une dépense en moins pour les familles et une aide pour les plus nécessiteuses. C’est aussi une manière de donner de l’égalité à nos enfants : peu importe la taille de la bourse des parents, désormais, tous porteront la même tenue”.

“C’est un levier de plus” 

Si l’habit ne fait pas le moine, l’uniforme peut-il vraiment transformer l’écolier ? Selon Sophie Béjean, rectrice de l’académie de Montpellier, l’uniforme n’est qu’un outil parmi d’autres : “La tenue unique n’est pas l’alpha et l’oméga de l’action éducative. C’est un levier de plus pour renforcer la cohésion entre les élèves et le sentiment d’appartenance à l’école. On espère que cela se traduira par un meilleur respect du travail scolaire et des autres.”

En raison des récentes actualités du département (affaires de harcèlement très médiatisées, attentat à la synagogue de La Grande-Motte du 24 août…), la rectrice de l’académie de Montpellier a “souhaité réaffirmer l’engagement de l’Éducation Nationale à promouvoir les valeurs de la République et particulièrement à lutter contre toutes les formes de discrimination, l’antisémitisme, le racisme, et autres.” Elle a annoncé que “cette rentrée sera centrée sur la lutte contre l’antisémitisme”.

Qu'en pensez-vous ?

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Depuis 1973, d’abord sous format magazine, puis via son site, Hérault Tribune informe le public des événements qui se produisent dans le grand Agathois, le Biterrois et le bassin de Thau.

Depuis 1895, l’Hérault Juridique & Economique traite l’économie, le droit et la culture dans son hebdomadaire papier, puis via son site Internet. Il contribue au développement sécurisé de l’économie locale en publiant les annonces légales.