La Métropole de Montpellier va renforcer sa lutte contre Airbnb
Le conseil de Métropole a approuvé à l'unanimité, mardi 10 décembre, une délibération qui lui permettra de donner plus de moyens aux maires pour lutter contre "les abus" des locations de tourisme de courtes durées de type Airbnb. "Cette mesure vise à favoriser l'accès des Métropolitains aux logements permanents, dès parution des décrets d'application", est-il annoncé.
La lutte continue. Face à un marché immobilier saturé, de nombreuses villes en France et partout dans le monde font la guerre aux locations de courtes durées de type Airbnb, la plateforme de location étant la principale cible des griefs. Montpellier et sa métropole, qui font face à des besoins importants en logements, en raison d’une forte croissance démographique, sont également dans la bataille depuis plusieurs années. Depuis 2021, Montpellier a lancé les hostilités avec plusieurs mesures limitatives.
“Il est nécessaire de passer un autre cap”
“Toutefois, même si le nombre de meublés de tourisme a diminué à la suite de la mise en place de la réglementation, face à l’ampleur du phénomène qui pénalise l’offre de logements permanents, il est nécessaire de passer à un autre cap“, indique la Métropole. Le bilan des trois premières années de mise en œuvre de la réglementation de 2021 montre toutefois des effets positifs, selon les chiffres officiels de la Métropole : 1 709 demandes de changement d’usage ont été traitées ; 1 150 logements ont été affectés à la location meublée de courte durée, pour une durée temporaire de 3 ans ; 491 situations irrégulières ont été examinées. Ils ne sont pas suffisants aux yeux des élus et des professionnels du tourisme, semblent-ils.
La récente loi n°2024-1039 du 19 novembre 2024, dite “loi Le Meur”, visant à renforcer les outils de régulation des meublés de tourisme à l’échelle locale, permet de muscler le jeu. “Elle a renforcé le pouvoir des EPCI et des communes pour mieux encadrer encore Airbnb, ce qui est absolument indispensable, a déclaré Michaël Delafosse, président de la Métropole et maire de Montpellier, ce mardi 10 décembre durant le conseil métropolitain, puisque cela prive des ménages de pouvoir accéder au locatif et c’est une concurrence à l’hôtellerie.” Il a ainsi proposé aux élus “d’aller au maximum de ce que prévoit la loi”.
Pour ce faire, il a soumis aux votes cette délibération pour mettre en branle l’éventail des mesures contenues dans celle-ci le plus rapidement possible. “On veut aller vite, les décrets ne sont pas encore sortis mais en ayant cette délibération là, dès publication des décrets, nous pourrons les mettre en oeuvre”, a-t-il indiqué.
Possibilité de mettre en place des “quotas” de locations
Cet arsenal comprend, entre autres, l’application des règles de performance énergétique aux meublés de tourisme, la possibilité de fixer des “quotas” d’autorisations temporaires dans des zones délimitées et d’abaisser le nombre maximal de jours de location, dans la limite de 90 jours pour les résidences principales (contre 120 jours auparavant).
Une délibération voté à l’unanimité par les élus métropolitains, y compris par Alenka Doulain, l’élue d’opposition de la Mupes (Montpellier union populaire écologique et sociale). “Montpellier et de nombreuses communes de la métropole sont gangrénées par Airbnb qui retire de nombreux logements du marché et nos villes ne doivent pas devenir des musées”, a-t-elle dit pour montrer son soutien au président de la Métropole sur ce point. Et de souligner les “points positifs” contenus dans la loi Le Meur, notamment un de ses leviers d’action majeurs pour lutter contre ce phénomène : “La possibilité de fixer des quotas de locations.”
“Dès les décrets publiés, nous les mettrons en oeuvre pour montrer notre détermination autour de la régularisation d’Airbnb“, a prévenu Michaël Delafosse.