Lattes : ils s'étaient construit un village sur une terre agricole, les gens du voyage délogés

150 personnes issues de la communauté des gens du voyage ont été évacuées, ce jeudi 16 janvier, d'un terrain qu'elles occupaient depuis trois ans, à Lattes. Sur place, le préfet et le maire expliquent les particularités de ce cas de cabanisation qui les occupent depuis de longs mois.

“On est ici sur une des premières difficultés qui m’a été présenté par monsieur le maire quand je suis arrivé dans le département, explique le préfet de l’Hérault François-Xavier Lauch, puisque ce terrain est historiquement une terre agricole qui a été acheté légalement par des personnes de la communauté des gens du voyage qui ont souhaité l’utiliser en dehors de toutes les lois de la République”. À Lattes, entre Maurin et la Céréirède, ce terrain d’à peine 12 000 m2 était habité par 150 personnes et leur cinquantaine de caravanes, depuis trois ans. Ce jeudi 16 janvier, 130 policiers et CRS ont procédé à l’évacuation.

“C’est ce qu’on appelle de la cabanisation”

Sur le chemin Saint-Pierre, une SCI avait en effet acquis trois parcelles de terrain agricole. Les personnes ayant constitué cette société ont ensuite “revendu des petites parcelles qu’ils avaient aménagées en construisant des voiries, des murs, en posant des fosses septiques, bref, en commençant à construire un lotissement, sauf qu’il n’y avait aucune autorisation au titre de l’urbanisme, explique le préfet. C’est ce qu’on appelle de la cabanisation, c’est un fléau dans ce département”.

Les gens installés sur ce terrain “sont des familles qu’on connait très bien, qui tournent sur Montpellier depuis des années, ajoute le maire de Lattes, Cyril Meunier. Nous ne sommes pas dans le cas de figure d’une occupation de terrain habituelle par des gens du voyage qui passent. On est sur une opération très bien menée par des cols blancs de la communauté gitane […] qui ont une volonté de s’enrichir. Et ça fait trois ans qu’on leur dit que nous irons au bout, que nous n’accepterons pas cette occupation”.

85 000 euros de frais pour Lattes, sans compter la destruction

A Lattes, 83% des sols sont en zone naturelle et agricole. Pour l’édile, préserver ces zones est l’un des ses “plus grands combats […] On ne construit pas dans les zones naturelles et agricoles”, martèle-t-il. Et d’ajouter : “Aujourd’hui, pour la commune de Lattes, avec l’acquisition du terrain, les procédures judiciaires, les différents travaux qu’on a fait pour tenter de les bloquer au début, ça a déjà coûté 85 000 euros. La destruction de tout ce qu’ils ont construit va coûter encore beaucoup d’argent. Mais Lattes ne se fera pas marcher sur les pieds par des personnes qui ne respectent pas la légalité en matière d’aménagement du territoire”. Une fois le lieu évacué, ce sont les pelleteuses qui ont remplacé les caravanes. La mairie de Lattes doit maintenant détruire les constructions illégales et remettre ce terrain en état.

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