LE CAP D’AGDE – Le commerçant incarcéré est finalement acquitté par le tribunal
L’homme revient de loin. « C’est une histoire de fou » raconte ce commerçant Agathoisde de 34 ans à la tête de commerces de vêtements sur le Cap d’Agde, Béziers, Marseillan et Vias. Accusé de violences, il est incarcéré début juin avant d’être totalement innocenté.
L’origine du conflit remonte au printemps 2018 quand apparait un contentieux entre deux commerçants distants d’une dizaine de mètres sur la place Agde marine, non loin des quais du Cap d’Agde.
En pleine après-midi, un commando de 4 ou 5 personnes, armé de barres de fer et de gaz lacrymogène débarque dans l’un des commerces en bisbille et passe à tabac les deux gérants de cette nouvelle enseigne de prêt à porter qui vient de s’installer.
La scène de violence ne manque pas de marquer les esprits d’autant que quelques mois auparavant, le commerçant agressé avait déployé devant sa vitrine une banderole polémique dénonçant une forme de racket dont il serait victime.
« Depuis qu’ils sont arrivés, c’est le bordel ! »
Qu’en est-il exactement ? Certains anciens sur la place n’hésitent pas à mettre en cause les agissements de ces nouveaux arrivés qui semblent perturber les usages. “Depuis qu’ils sont arrivés, c’est le bordel, ils ne parlent pas, ils menacent et intimident. Ils tentent même de s’imposer par la violence” déplore un riverain désirant garder l’anonymat.
De son côté, l’enquête de police tente d’y voir plus clair et parvient à identifier les agresseurs. En octobre 2020, la police judicaire lance une série d’interpellations. Les auteurs des violences sont entendus et leur procès est prévu début juin 2021 au tribunal judiciaire de Béziers.
Tout cela n’était sans compter une nouvelle altercation la veille du procès entre deux des belligérants. Alors que l’un indique qu’il vient de se faire voler sa recette par le second, ce dernier indique de son côté avoir fait l’objet de nouvelles violences par le premier, déjà mis en cause dans l’affaire de 2018.
Parole contre parole
Les policiers agathois confrontent les dépositions et tentent de démêler le faux du vrai. À l’issue des premiers éléments en leur possession, leur conviction semble établie : le commerçant se disant agressé serait en fait l’agresseur et se trouverait donc en récidive de faits délictueux.
Cela en est trop pour le magistrat de permanence qui décide de le placer en détention provisoire en attendant son jugement.
Retournement de situation à la barre
Lors du procès intervenu ce mercredi 30 juin, l’avocat du commerçant démontre les incohérences présentes dans le dossier et clame l’innocence de son client « Il était en train de récupérer la recette de son magasin quand il s’est fait agresser par deux individus, il présente des hématomes derrière la tête et également derrière les genoux, c’est bien lui qui a été agressé par derrière puis frappé alors qu’il était au sol, et non le contraire » plaide maitre Mathieu Montfort.
De quoi semer le doute chez les magistrats qui au final relaxe le commerçant accusé, ordonne sa remise en liberté immédiate et prévoit également une indemnité de détention. « Mon client a fait 1 mois d’incarcération pour rien, il est normal qu’il soit dédommagé mais pour nous l’affaire ne s’arrête pas là, nous allons maintenant poursuivre les véritables agresseurs pour que Justice soit enfin faite dans ce dossier. Si les rôles agresseurs/agressés ont été malencontreusement inversés dans un premier temps, nous allons remettre les choses dans l’ordre. Les agresseurs de mon client cumulent déjà un certains nombres de plaintes à leur égard et leurs agissements doivent définitivement cesser»
Le temps judiciaire n’est donc pas terminé entre les deux commerçants.