Le climat des affaires se redresse légèrement, mais l’industrie décroche
Après deux mois consécutifs de baisse, le climat des affaires s’est légèrement amélioré en septembre, selon l’Insee. Mais les industriels, confrontés notamment à des problèmes d’approvisionnement, se montrent moins optimistes.
Les chefs d’entreprise ont repris un peu espoir en cette rentrée 2021. Dans son enquête mensuelle, parue le 23 septembre dernier, l’Insee révèle que le climat des affaires se situait, en septembre, à un niveau supérieur à sa moyenne dans l’ensemble des grands secteurs d’activité. L’indicateur le mesurant gagne ainsi un point (111) et s’établit à un niveau supérieur à sa moyenne de long terme (100) et à son niveau d’avant la crise sanitaire (106).
Mais l’évolution reste contrastée, selon les secteurs. Cette légère amélioration est portée principalement par un optimisme plus marqué des chefs d’entreprise du secteur des services, à l’exception de l’hôtellerie-restauration et des activités immobilières, et de celui du bâtiment, tandis que les perspectives se dégradent aussi bien dans l’industrie que dans le commerce.
Les services et le bâtiment à un « haut niveau » de confiance
Dans le détail, pour le secteur des services, l’indicateur, établi à partir des réponses des dirigeants d’entreprises, reprend un point. À 110, il s’établit à « un haut niveau », précise l’Insee. Les décideurs se montrent confiants sur leurs perspectives d’activité et de demande, à trois mois. La même tendance s’observe dans le bâtiment, et ce, malgré les fortes tensions sur l’appareil productif, notamment les difficultés d’approvisionnement.
L’industrie et le commerce en berne
En revanche, après plusieurs mois d’embellie, le climat des affaires dans l’industrie s’assombrit en septembre. À 106, son indicateur perd quatre points, mais reste supérieur à sa moyenne de long terme, indique l’institut de statistique. Ce constat s’explique par le recul marqué du solde d’opinions des chefs d’entreprise sur leur production passée. Ce dernier se rétracte de 9 points en septembre par rapport au mois précédent, mais toujours au-dessus de sa moyenne de longue période.
Les incertitudes sur les carnets de commandes étrangers et sur la production prévue pèsent également, en particulier dans l’automobile et la branche des biens d’équipement, confrontées à des tensions sur les approvisionnements. Cette détérioration du climat des affaires « est particulièrement prononcée dans la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques », pointe l’Insee. Le niveau de confiance des entrepreneurs recule aussi dans la fabrication de textile, d’habillement et de cuir et l’industrie métallurgique. A l’inverse, dans les autres industries manufacturières, dont la réparation et l’installation de machines et d’équipements, le climat des affaires atteint son niveau le plus haut depuis mars 2008.
Et, globalement, les jugements des chefs d’entreprises sur les perspectives générales de production contribuent positivement à l’évolution du climat. Avec une hausse de 7 points, leur indicateur synthétique se situe à un niveau bien plus élevé que la moyenne.
La baisse de moral se poursuit dans le commerce de détail, y compris le commerce et réparation automobiles (106) ainsi que dans le commerce de gros (110). L’indice mesurant le niveau de confiance des décideurs de ces deux secteurs régresse de trois points.
Le climat de l’emploi se rétracte légèrement
Côté emploi, le climat est « un peu moins favorable » en septembre, note l’Insee. Mettant fin à la tendance haussière enclenchée depuis juin dernier, l’indice recule de deux points (106). Il demeure toutefois, supérieur à sa moyenne de longue période. Cette dégradation est alimentée principalement par des réserves sur « l’évolution passée de l’emploi, dans les services hors agences d’intérim », précise l’Institut.