Le corps d'une jeune biterroise retrouvé sans vie à Rosas en Espagne
Disparition d’une jeune femme à Béziers, retrouvée sans vie à Rosas en Espagne, voici le déroulement de cette enquête qui s’annonce complexe, où tout commence le 6 juillet 2024 avant une découverte macabre le 9 juillet
La disparition de la jeune femme avait été signalée dans des circonstances troublantes. Tout commence le 6 juillet 2024, en début de matinée, lorsqu’un homme de 39 ans se présente au commissariat de police de Béziers pour signaler la disparition de son ex-compagne, une femme de 33 ans, mère de ses deux enfants. Selon ses déclarations, la jeune femme n’avait pas donné de nouvelles depuis la veille au soir. Les premières investigations révèlent rapidement qu’elle avait contacté plusieurs proches par SMS ou appels téléphoniques tôt dans la matinée du 6 juillet, « en tenant des propos parfois contradictoires et confus », selon le communiqué du parquet. Certains de ces messages laissaient craindre qu’elle eût été conduite de force en Espagne et séquestrée dans un appartement dont elle ignorait la localisation.
Face à ces éléments, le parquet de Béziers confie l’enquête au service interdépartemental de police judiciaire (SIPJ) de l’Hérault. De nombreuses investigations sont immédiatement menées, focus est fait sur les analyses téléphoniques, l’examen de prélèvements bancaires et de vidéosurveillances, ainsi que l’audition de plusieurs témoins. Deux hommes, dont le dernier compagnon en date de la victime, sont placés en garde à vue avant d’être mis hors de cause. Par ailleurs, plusieurs témoins affirment que la disparue est toxicomane, consommatrice de crack.
Découverte macabre, un suicide par pendaison ?
Les recherches s’orientent rapidement vers la commune de Rosas (Roses) en Espagne. La carte bancaire de la jeune femme avait été utilisée à deux reprises le 6 juillet dans une épicerie de la ville. L’employée de l’établissement confirme l’avoir vu et précise qu’elle était accompagnée d’un homme. « Selon ce témoin, tous les deux avaient l’apparence de toxicomanes et la jeune femme semblait libre de ses mouvements », précise Raphaël Balland, procureur de la République près le tribunal judiciaire de Béziers.
Le mystère s’épaissit encore le 9 juillet lorsque se présente au commissariat de Béziers un couple ayant vu sur un réseau social un message évoquant la disparition inquiétante de la jeune femme. Ce couple affirme l’avoir conduite à sa demande en voiture jusqu’à Rosas dans la soirée du 5 juillet. Ils déclarent avoir fait sa connaissance le soir même et accepté qu’elle se joigne à leur groupe pour passer la nuit et la journée du lendemain en Espagne. Les vidéos prises par le couple durant la soirée montrent l’absence de contrainte à l’égard de la jeune femme. Cependant, le même jour, les enquêteurs français sont informés par les autorités espagnoles que le corps sans vie de la jeune femme a été retrouvé dans un immeuble squatté de Rosas. « Selon les informations recueillies auprès des autorités espagnoles, leurs investigations, y compris l’autopsie pratiquée sur le corps de la jeune femme, concluaient à un suicide par pendaison », indique le procureur Raphaël Balland.
Un dossier clos en France, mais encore en suspens en Espagne
En l’absence de toute infraction commise en France, le parquet de Béziers décide de clôturer l’enquête. Toutefois, « l’ensemble des éléments recueillis par les enquêteurs français a été transmis dès le 10 juillet au parquet de Girone, dans le cadre d’une procédure officielle d’entraide pénale internationale, afin de permettre aux autorités espagnoles d’avoir une connaissance complète du contexte de ce décès », informe le procureur.
À ce jour, le parquet de Béziers n’a pas été informé de la décision prise par le parquet de Girone concernant l’issue de la procédure espagnole. L’affaire, bien que close en France, reste donc en suspens, en attendant que la justice espagnole termine ses investigations et prenne une décision définitive sur les circonstances exactes du décès de la jeune femme.