Le graffiti, un art solide
[EDITO] Il est loin le temps où l’artiste anglais caché sous le pseudo de Banksy forcait l’entrée des musées les plus prestigieux pour y coller illégalement ses œuvres.
Il voulait, par ce geste bravache, dénoncer le cloison- nement de l’art et prouver que le sien, le graffiti, avait légitimement sa place au milieu des peintures adou- bées par le monde de l’art et ses critiques. Il finira, tôt ou tard, par s’y retrouver, qu’on le veuille ou non, pen- sait-il. Une manière de faire bouger les lignes dans un esprit propre au graffiti en s’affranchissant des règles les plus élémentaires. Le temps lui aura donné raison. Le graffiti, de l’art ou du cochon ? Aujourd’hui, plus per- sonne ne se pose la question. Le street-art est, à présent, un art solidement amarré aux cimaises des galeries et des musées.
Le salon caritatif du Secours populaire, Solid’Art, lui déroule même le tapis rouge depuis plusieurs années en le mettant au centre de cet événement. Après le graf- feur parisien Nasty, l’artiste montpelliérain Franck Noto – qui a fait ses débuts dans le graffiti sous le pseudo de Zest – c’est au tour d’une autre grande signature de ce mouvement artistique – et non des moindres – de par- rainer la septième édition montpelliéraine de Solid’Art : JonOne. Figure emblématique du graff, il a commencé sa carrière en taguant le métro new-yorkais pour finir dans les galeries les plus prestigieuses du monde entier. Ce week-end, à Montpellier, il entrera et sortira par la grande porte. Sans avoir besoin de la fracturer.
A lire dans notre édition du 19 septembre 2024