Montpellier : le rappeur montpelliérain N3ms sera à l’affiche du Yung Fest
Ce samedi 9 décembre se tiendra la 3e édition du Yung Fest, le 1er festival de musiques urbaines de Montpellier. A l’affiche, des artistes reconnus : Ziak, Dinos, Bianca Costa… Mais aussi des talentueux émergents comme N3ms, le vainqueur du tremplin musical, qui se produira en 1re partie de festival, au Zénith Sud.
L’artiste est originaire d’Avignon, vivait à Montpellier et vient de déménager à Paris. Nous l’avons rencontré avant son premier Zénith au Yung Fest. Nous sommes revenus sur son parcours, ses ambitions, ses projets.
Bonjour N3ms ! Pourriez-vous vous présenter et expliquer votre parcours musical ?
N3ms : Bonjour ! Je suis N3ms, un artiste de 27 ans. J’ai commencé à rapper à 16 ans. J’étais un gros auditeur de rap, et un jour je me suis mis à écrire. J’écoutais beaucoup la Fonky Family, IAM, les groupes marseillais de l’époque, Lunatic à Paris et également et beaucoup de rap américain : Biggi (The Notorious BIG), Tupac… Ce sont mes références. Aujourd’hui, je dirais que j’ai un style de rap porté sur l’écriture, un flow tranchant et authentique.
Vous êtes une preuve que le rap ce n’est pas qu’en région parisienne. Comment décrire la scène actuelle de Montpellier ?
Dans nos régions, à Avignon, Montpellier, il y a pas mal d’artistes, mais à partir d’un certain niveau, il y a un plafond de verre dans le développement si on ne fait pas le sacrifice d’aller à Paris. A moins que ça marche très bien dans notre ville et qu’ensuite on devienne célèbre en province. Mais globalement, il y a d’autres plus gros artistes dans d’autres régions, notamment sur la région parisienne, qui tournent maintenant avec des têtes d’affiches, ce qui complique la tâche pour nous autres. C’est pour ça que c’est une chance d’avoir des tremplins pour les artistes locaux, de faire des scènes comme un Zénith, parce que c’est dur de se produire, même localement.
Justement, comment s’est déroulée la sélection de ce tremplin que vous avez remporté ?
C’est organisé par PMPL, en collaboration avec l’organisation du Yung Fest. C’est important pour eux d’avoir des artistes locaux et le jury sélectionnait les meilleurs projets. C’était un système de vote du public, le gagnant étant celui qui obtenait le plus de votes. Pour ma part, j’ai utilisé les réseaux sociaux mais ce qui a le plus fonctionné, c’est d’aller voir les gens dans la rue. Sans ça, je n’aurais jamais gagné.
Quelle expérience de la scène avez-vous jusqu’ici, comment vous préparez-vous au Zénith de samedi ?
Ça fait deux ans que je fais vraiment pas mal de concerts, de premières parties. J’ai participé à des festivals très cool comme le Demi Festival – organisé cet été par le rappeur sétois au Théâtre de la mer – , l’ID-Ile Festival sur l’île de la Barthelasse à Avignon… Je me suis préparé comme n’importe quel concert, en me disant juste que je devrai être meilleur que d’habitude parce qu’il y aura encore plus de monde. Les artistes qui passent après moi, je sais que je n’ai rien à leur envier à part la notoriété et plus de moyens.
C’est ça la différence entre les artistes talentueux et ceux qui sont talentueux et connus : les moyens, les structures, les labels etc ?
Oui ce sont surtout des différences de budget, de visibilité, de structures, d’équipe autour de nous. De toute façon, je suis un artiste en développement. J’ai conscience de là où j’en suis dans mon parcours. Des tremplins comme ça permettent de passer des étapes. On est en constante évolution et aujourd’hui, mon succès n’est pas encore comparable avec celui des artistes en tête d’affiche samedi.
Après le Yung Fest, quels futurs projets ? Quels sont vos objectifs dans le rap ?
J’ai plein de scènes qui arrivent cette année, notamment le Bataclan en février, où je jouerai avec Demi-Portion. J’ai beaucoup d’ambition. J’estime être dans le top 3 des meilleurs rappeurs de Montpellier aujourd’hui, ce qui est déjà bien pour ma ville. Mais j’ai beaucoup plus d’ambition. J’aimerais un jour remplir des Zéniths moi-même, sans que ça soit dans le cadre d’un tremplin ou d’un festival avec d’autres artistes. Je suis ultra productif, on sort beaucoup de projets. J’ai toute une équipe très efficace derrière moi. Il n’y a qu’à continuer et un jour, ceux qui ne regardent pas aujourd’hui ouvriront alors les yeux.
N3ms sortira son projet Nausicaa, un EP 8 titres, le 21 décembre sur les plateformes de streaming