Entreprises — Gard

Le Vigan : Amandine et Yannick, deux baroudeurs qui finissent par créer une entreprise

Amandine et Yannick ont vécu des aventures dans divers pays, des coups du sort et finalement viennent de revenir au Vigan pour créer une entreprise en France. Rencontre avec les baroudeurs.

Ils se sont rencontrés très jeunes, à l’école dans la petite ville du Vigan (30). Amandine Berthézène et Yannick Bonfort en ont parcouru des kilomètres ensemble : « Nous avons ‘reçu’ ‘l’appel de l’étranger’ à peu près en même temps. En 2014, à la fin de nos études, on a pris une mappemonde et choisi 17 points (pays) qui nous tentaient ». Les voilà partis en autofinancement faire ce tour du monde pendant 9 mois : « on a négocié du sponsoring en échange de visibilité ». Pas moins de six marques ont parrainé ainsi nos globe-trotters !
Amandine a suivi ses études au lycée Notre-Dame de la Merci, puis la faculté de droit de Montpellier pour réussir le concours de l’École des Avocats. C’est par ce biais qu’elle découvrira l’Université de Columbia à New York « où j’y ai beaucoup appris sur d’autres manières d’entreprendre et grâce à qui j’ai pu découvrir la Chine pendant un séjour organisé par l’école de journalisme / SIPA ». Yannick lui est passé par le lycée électrotechnique, l’IUT de Montpellier, et a réalisé une alternance chez Alstom en parallèle des cours au CESI à Lyon : grâce à cette expérience, il découvrira la Chine pendant quelques mois. Tous deux se rendent compte que l’Asie est friande de tout ce qui vient de France : « à cette époque (2015), le pays s’ouvrait vers la politique ‘du deuxième’ enfant. Nous avons donc décidé de créer une marque de textile Made in France pour enfant ». De cette première expérience, ils ont appris beaucoup même si l’aventure n’est pas allée au bout de leurs envies. De nouvelles opportunités les mènent tous deux à Montréal, puis en moins d’une semaine ils organisent leur départ en Chine : « Yannick a été débauché par POMA pour travailler sur une mission entre la France et la Chine. Ce qui nous a conduit à rentrer en France, puis tout a été annulé deux jours avant notre départ pour la Chine après que POMA ait perdu l’appel d’offre pour les jeux olympiques de Pékin de 2022. Et c’est à ce même moment que j’ai démissionné de l’école des avocats pour partir en VIE en Chine pour LA CORNUE (fabricant français de pianos de cuisine haut de gamme) » raconte Amandine « j’ai beaucoup appris de cette expérience, dont le dynamisme des chinois ». Yannick partira avec elle et travaillera ensuite pour TIAMA comme ingénieur chargé du sourcing de machines de contrôle de verre creux « ma mission était d’assurer la coordination entre les équipes françaises basées vers Lyon et les équipes chinoises basées à Shanghai, Chengdu et Weifang. Parmi tous les enseignements tirés de cette expérience je mettrais l’accent sur la complémentarité que j’ai pu constater entre le savoir-faire français et la réactivité chinoise ».

Un retour en France compliqué

Fin 2019, Amandine revient en France quelques mois, puis retourne à Pékin le 23 janvier 2020 : « je suis arrivée à Pékin, le jour de la fermeture de la Chine en raison de la covid19. Tout était à l’arrêt. Nous avons pris le train jusqu’à Weifang (3h de train depuis Pékin). Les villes et les transports étaient déserts. Les gens portaient des combinaisons intégrales et nettoyaient les rues et les trottoirs. On ne pouvait pas sortir de notre appartement librement. On était effrayés, presque paniqués. Je suis rentrée en mars 2020, mais Yannick n’a pas pu partir en même temps. Nous sommes restés éloignés jusqu’à décembre 2020. La crise sanitaire a précipité notre retour en France, nous avons décidé de renoncer à la Chine, pour revenir en France et y créer notre société ».

brasecoCOEO
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Le 3è complice et le lancement de COEO

Toutes ces aventures ne les ont pas éloignés de Jean-Rémy, le 3e ami d’enfance, menuisier depuis plus de 10 ans au Vigan. Ils partagent tous les trois un goût affirmé pour l’ameublement mais également la convivialité, puisque c’est souvent autour d’un feu de brasero ou un barbecue qu’ils ont l’habitude de se retrouver pour parler de leurs vies respectives. Et voici la naissance de COEO – un nom tiré du latin « se rassembler » pour une marque de mobilier extérieur qu’ils décrivent comme étant à l’image du Sud de la France : « Une marque accessible, généreuse et originale ! ». Pour leur lancement, ils ont choisi un triptyque brasero/barbecue/plancha en acier Corten qui fonctionne au feu de bois. « Nous avons choisi cet objet car il incarne l’ADN que l’on souhaite transmettre. Nous aimons les belles matières et voulons valoriser les matériaux tels que l’acier et le bois. Nous sommes également très attachés à l’Art de vivre du Sud où la convivialité des soirées en famille et entre amis fait partie de notre quotidien. Il nous est apparu évident de véhiculer ceci à travers la Gastronomie, qui est selon nous le premier vecteur d’échanges ! A travers nos différents voyages nous avons remarqué que le barbecue est un mode de cuisson universel présent sur tous les continents, qui rassemble toutes les cultures, les catégories socio-professionnelles et les nationalités ! Nous avons donc choisi de nous lancer avec ce produit, au design réfléchi mais simple et épuré, conçu pour durer. » Lancé en janvier 2021, les commandes se multiplient et COEO compte déjà 4 revendeurs ( à Montpellier et Narbonne). Actuellement, les trois amis d’enfance recherchent à la fois des solutions d’approvisionnement, mais également des distributeurs.

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