L'Éco de l'Hérault : Avec Maman Natur'elle, le e-commerce est un commerce de proximité

Basée à Saint-André-de-Sangonis, l’entreprise Maman Natur’elle vend en ligne des articles de puériculture soigneusement sélectionnés. Selon les saisons, entre 100 et 150 marques sont présentes dans un catalogue d’environ 3000 produits référencés : soin, jeux, vêtements ou encore aide à la diversification alimentaire, tout ce dont bébé a besoin se trouve sur le site.

L’histoire a commencé il y a 17 ans, alors que Aude de Abreu venait d’avoir son premier enfant. “Ma fille était atteinte de dermatite atopique, une forme d’eczéma, et j’ai cherché à acheter des couches lavables, meilleures pour la peau. Je n’en trouvais nul part, j’ai donc eu l’idée d’ouvrir une boutique à Montpellier.” Plutôt que de monter un magasin physique, l’entrepreneuse choisit de créer un site internet : Maman Natur’elle était née.

Depuis, la progression est constante. Aude de Abreu travaille seule avec son mari jusqu’en 2008, année où elle embauche pour la première fois. Aujourd’hui, Aude et son époux ont six salariés. “On a explosé pendant le Covid, se souvient-elle. Nos meilleurs chiffre d’affaires étaient en 2020 et 2021, nous sommes montés à 3,5 millions d’euros. Habituellement nous sommes plutôt entre 1,8 et 2 millions.” L’entreprise s’est donc installée dans de nouveaux locaux à Saint-André-de-Sangonis, avec un coup de pouce de la Communauté de Communes de la Vallée de l’Hérault et de la Région pour la construction du bâtiment.

Hérault Tribune : Comment choisissez-vous les produits que vous vendez ?

Aude de Abreu : Notre force est de dénicher des produits. Au début, je cherchais des choses qui me plaisaient à moi ou qui était nécessaires pour la santé de ma fille, comme les couches lavables. J’ai réalisé à quel point ça aidait à réduire les déchets et petit à petit j’ai commencé à chercher des produits durables. Je ne suis pas une extrémiste de l’écologie mais je voulais des choses les plus naturelles et les plus simples possibles. Et puis j’ai testé tous les produits sur mes enfants, c’est comme ça aussi qu’une communauté de plus en plus importante nous a suivis sur les réseaux sociaux.

J’essaie également de connaître personnellement chaque fabriquant. Au moins 50% de notre catalogue est Made in France ou Made in Europe. Les produits de soin, par exemple, sont français, bio et/ou éco-certifiés. En ce qui concerne l’alimentaire, nos produits sont recommandés par des experts, qu’ils soient diététiciens pédiatriques, ergothérapeutes ou dentistes.

Vous ne fabriquez aucun produit, à part, depuis peu, les couches lavables Apple Cheeks. Racontez nous cette partie de votre activité.

Apple Cheeks est une marque canadienne avec qui on travaille depuis 15 ans. Nous étions son distributeur le plus important en Europe alors quand ils ont voulu vendre, ils m’ont proposé. J’ai dit oui tout de suite, je n’avais pas conscience de ce qui m’attendait. Les tissus utilisés pour les couches lavables sont très compliqués à produire et c’est une technique presque introuvable dans notre pays. Après quelques péripéties nous avons trouvé et nous produisons désormais Apple Cheeks en France !

Vous faites du e-commerce et il arrive parfois que vos clients vous confondent avec les géants du secteur. Qu’est-ce qui vous différencie d’eux ?

Tous d’abord, nous avons nos valeurs : on choisis nos produits avec soin, on ne pousse pas à la consommation, on connaît bien nos produits donc on sait conseiller nos clients et personnaliser notre relation avec eux. Il arrive par exemple que l’on fasse des visio avec des parents pour leur montrer comment utiliser certains produits, comme les écharpes de portage. Le service que l’on apporte va bien au-delà de la vente. Ce que je voudrais, c’est que les gens comprennent qu’il achètent à une petite entreprise. Nous sommes sur internet, oui, mais nous travaillons et créons des emplois à Saint-André-de-Sangonis.

Quels sont les projets d’avenir de Maman Natur’elle ?

Nous arrivons dans un année charnière. En fait, une petite croissance m’allait bien, je n’avais pas vocation à péter le plafond et il a été difficile d’absorber la croissance liée au Covid. Ce que je veux pour l’avenir, c’est garder le plaisir que j’ai a gérer cette entreprise comme je la gère, donc je ne veux pas avoir plus de 20 salariés. Ce qui est important c’est d’être rentable mais je ne veux pas grossir outre mesure. Enfin, de la même manière que l’on s’est lancé dans les couches lavables avec Apple Cheeks, on peut envisager à l’avenir de produire nous-même tout ce qui est langes ou gigoteuses…