L’éco de l’Hérault — Pérols

Meubler les bureaux en seconde main, la mission de Scop3

Basée à Pérols, l'entreprise Scop3 a vu le jour il y a trois ans à la faveur d'une conversation entre ses deux co-fondateurs, Frédéric Salles et Sophie Scantamburlo-Contreras. Le premier voulait se débarrasser de son mobilier professionnel tandis que la seconde cherchait à aménager ses bureaux. L'idée était née !

“Ayant déjà adopté la seconde main dans ma vie privée, j’étais convaincue que ce que l’on fait chez soi, on peut le faire en entreprise”, raconte Sophie Scantamburlo-Contreras, CFO de Scop3. Forte de 18 années d’expérience en tant que directrice financière dans l’évènementiel et les énergies renouvelables, elle se lance dans l’aventure Scop3 en 2021. Premier challenge, structurer un marché qui n’existait pas. En effet, Scop3 est la première entreprise de la région à avoir abordé l’aménagement professionnel sur le modèle de l’économie circulaire. “Aujourd’hui, on travaille avec des fabricants de mobilier professionnel qui veulent se débarrasser de leur fin de série ou de leurs invendus. On travaille également avec des brockers de mobilier qui reconditionnent”, explique la dirigeante.

Seuls au départ, les deux fondateurs sont aujourd’hui à la tête d’une équipe d’une quinzaine de personnes. Quant au chiffre d’affaires, il est passé de 200 000 euros en 2022 à 1 million l’année dernière. “Pour 2024, on table sur 2 millions”, précise l’entrepreneuse. Le concept a de quoi séduire car, pour les professionnels, l’avantage est double. Il est d’abord financier, puisque le mobilier est de 20% à 50% moins cher que du neuf et le délai d’installation est également plus court. Le Crédit Agricole du Languedoc, Enerfip, Ioterop, Dev’EnR ou encore la Région Occitanie se sont déjà laissé séduire par le concept.

La rencontre : Sophie Scantamburlo-Contreras, co-fondatrice et CFO de Scop3

Hérault Tribune : Chez Scop3, vous proposez des projets clés en main. Quelle est la place du digital dans votre entreprise ?

Sophie Scantamburlo-Contreras : Le digital est primordial, il fait partie intégrante de notre concept. Nos clients n’achètent pas des meubles mais un projet dans sa globalité. Et pour cela, nous réalisons des plans, des concepts 3D. Cela permet au client de se projeter. Une fois que tout est défini, là on fait appel à nos partenaires, ils sont une dizaine de revendeurs et d’upcycleurs.

Scop3 est une société à mission. Quelles sont les vôtres ?

Dans les statuts de Scop3, nous avons fait inscrire deux missions : la première est de réduire le gaspillage du mobilier professionnel. Tous les ans on déclare le nombre d’unité de mobilier qu’on a remis sur le marché. Notre seconde mission est d’accompagner les entreprises à se décarbonner : nous avons créé un algorithme qui calcule, sur les aménagements, les tonnes de CO2 évitées. Chez certains de nos clients ce chiffre peut monter à 20 ou 30 tonnes ! Nous leur remettons une attestation que l’entreprise peut intégrer à ses démarches RSE. Quand une entreprise se meuble en reconditionné, elle agit fortement sur son bilan carbone.

Peut-on dire qu’avec Scop3, vous tentez de réconcilier la préservation de l’environnement avec la rentabilité économique ?

J’irai même plus loin : chez Scop3, la préservation de l’environnement, la rentabilité économique et la solidarité sont liées. Nous tenons à ce que les associations puissent intégrer ce schéma d’économie circulaire et aménager leurs bureaux sans toucher au budget qui sert à leur mission. Nous avons donc environ 250 associations partenaires à qui on donne du mobilier. Pour vous donner une idée, sur 20 000 unités d’ameublement sauvées de la benne, 60% sont des dons aux assos, le reste est vendu.

Vous venez de faire une levée de fonds de plus de 5 millions d’euros…

Oui, et cela fait de nous la première levée de fonds de l’économie circulaire avec 5,2 millions. En mars 2022, nous avions déjà fait une première levée de fonds de 1,9 million : Irdi Soridec et le groupe Nicollin étaient ainsi rentrés au capital de la société. Cette nouvelle levée va nous permettre d’embaucher et de développer des solutions digitales. Plusieurs marques de mobilier professionnel nous ont approché : on leur développe une solution digitale pour la commercialisation de leur matériel d’occasion.

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