L'Éco de l’Hérault : eOffre, la clé de la simplification des marchés publics pour Ach@t solutions
En France, les marchés publics représentent une part considérable du PIB, environ 10 %, soit près de 110 milliards d’euros, répartis entre fournitures (34 %), travaux (29 %) et services (37 %). Pourtant, malgré l’enjeu de taille et les efforts déployés pour faciliter l'accès des TPE et PME à ces marchés, le processus reste complexe.
C’est dans ce contexte qu’intervient eOffre, une solution conçue par Ach@t Solutions pour numériser et simplifier chaque étape de la commande publique. En se basant sur une gestion centralisée et rationalisée des données, l’outil est présenté comme un appui à l’efficacité et une aide au meilleur accès des marchés.
Cette nouvelle branche d’activité vient s’ajouter à l’arbre déjà bien fourni du groupe, implanté il y a tout juste 35 ans à Grabels. Et Ach@t Solutions a su tracer sa route. En 2024, c’est 200 employés pour un chiffre d’affaires de 30,2 millions d’euros, avec une progression de 9% par rapport à l’année N-1 à périmètre constant. Une croissance qui semble promettre de beaux jours au groupe héraultais. Présentation avec Christophe Gardent, président de Ach@t Solutions depuis 2006, et Renaud Pascal, chef de produit AWS Solutions, une des filiales du groupe sur la dématérialisation des marchés publics.
Pouvez-vous décrire l’activité du groupe Ach@t Solutions ?
Christophe Gardent : Notre credo est l’innovation au service de l’achat public. Quand on dit ça, tout est dit ! En tant qu’éditeur de logiciels PurePlayer, nous nous concentrons sur l’édition de logiciels et les conseils métiers associés, travaillant avec plus de 6 700 entités publiques (collectivités territoriales, hôpitaux, ministères…) et 700 clients privés (grands laboratoires, fournisseurs de dispositifs médicaux, transports publics…), qui souscrivent généralement à nos services en ligne ou nous sollicitent pour des formations. Depuis six ans, nous nous attelons à améliorer la relation entre acheteurs publics et fournisseurs, en élargissant notre champ d’action aux entreprises privées. Notre objectif : aider ces entreprises à répondre aux appels d’offres et à réussir dans l’exécution des marchés. Certes nous sommes un éditeur de logiciels, mais l’informatique est uniquement un moyen, notre vraie compétence trouve sa source dans les métiers de nos clients. Avec notre équipe de 13 experts métiers (développeurs full web, consultants, juristes…), nous nous engageons à garantir la conformité réglementaire et à offrir des solutions adaptées aux besoins spécifiques de nos clients, que ce soit en matière de gain de temps ou de sécurité des données. Qu’une PME réponde à un appel d’offres, c’est un pas en avant, mais ce que nous voulons c’est qu’elle gagne, et qu’elle ne regrette pas son effort si elle remporte le marché.
Cette offre répond également à l’instauration de méthodologies de plus en plus strictes pour les appels d’offres…
C.G : Oui, cela peut être perçu comme un obstacle pour certaines entreprises, mais c’est une étape incontournable pour accéder aux marchés publics. Ces réglementations ne doivent pas seulement être contraignantes ; bien appliquées – et c’est notre rôle de veiller à leur application auprès des entreprises –, elles permettent de gagner du temps, donc de dépenser moins d’argent, et augmentent les chances de remporter l’appel d’offres. C’est là l’avantage du formalisme. On pourrait le comparer à l’obligation de facturation électronique, qui exige que toutes les informations soient conformes à un modèle, évitant ainsi les zones d’incertitude et permettant un paiement plus rapide. Notre mission est donc de fournir des outils pour simplifier ces réglementations, les rendant ainsi plus accessibles aux TPE et PME. Nous voulons que les opportunités offertes par les marchés publics et les budgets publics profitent à une diversité de structures, pas seulement aux grands groupes.
Est-ce que vous constatez un déséquilibre entre les PME/TPE et les groupes en termes de conquête de marché ?
Renaud Pascal : En termes de statistiques, contrairement à ce que l’on pourrait penser, une part significative des appels d’offres obtient des réponses de la part des petites et moyennes entreprises. L’Observatoire Économique de la Commande Publique (OECP) l’affirme : plus de 60 % de la commande publique est remportée par les TPE et les PME. Cela ne signifie pas pour autant que nous devons abandonner nos efforts ! L’un de nos objectifs est de rendre la commande publique accessible, même aux petites entreprises qui n’ont jamais remporté ou postulé à un marché. Dans le système actuel de dématérialisation, les documents sont souvent complexes, ce qui peut décourager les TPE. Les grandes entreprises, habituées à ce processus depuis des années, ne sont pas intimidées par ces documents et sont prêtes à répondre aux marchés publics malgré leur complexité administrative. Avec E-Offres, notre ambition est de simplifier ce processus pour toutes les structures. Nous voulons éliminer cette complexité avec une plateforme simplifiée de manière à pouvoir concentrer les efforts sur les questions spécifiques à chaque entreprise, en facilitant leur compréhension et en fournissant les outils nécessaires pour y répondre.
En mars 2024, vous avez lancé EOffre. En quoi cet outil se différencie-t-il de ce qui existe sur le marché ?
R.P : EOffre est une innovation majeure sur le marché, sans équivalent actuel, déjà adoptée par plusieurs de nos clients. Grâce à cet outil, les entreprises soumettent leurs réponses aux appels d’offres via des formulaires en ligne, et les acheteurs publics récupèrent les données dans leur système d’information sans risque d’erreur ou de manque de références. Pour développer cette innovation, nous nous sommes appuyés sur plusieurs années d’expérience. Notre filiale grenobloise, AW Solutions, est la principale plateforme de dématérialisation des marchés publics en France, traitant 65 % des marchés nationaux. Nous savons ce que la gestion de volumes importants et de trafic d’informations exigent. Jusqu’en mars 2024, la plateforme fonctionnait selon des méthodes traditionnelles, mais désormais, elle intègre notre nouvel outil.
C.G : Un bon leader n’est pas celui qui bombe le torse, mais celui qui se demande comment honorer sa position. En ce qui concerne l’expertise métier et plus précisément les relations fournisseur/client, nous avons testé le modèle dans un domaine complexe : la gestion de la pharmacie hospitalière. Avec notre filiale toulousaine Pharmatic, nous simplifions les règles métiers tout en facilitant la liaison entre les besoins et les offres. Ainsi, nous disposons d’un processus mature que nous pouvons adapter avec flexibilité, quel que soit le niveau de complexité. C’est cette approche que nous étendons désormais à l’ensemble de la commande publique avec EOffre.