Législative 2024 : Hérault, 9e circonscription, 9 candidats dont un ciottiste confirmé par le clan Le Pen et Frédéric Bort contrarié
Comment ne pas le savoir ! Si l’on s’adoube soi-même candidat, on frôle l’exclusion de son parti. Pour Frédéric Bort l’effet a été immédiat : exclu du RN ! Sur les terres de Patrick Vignal, ils sont 8 à vouloir prendre sa place, lors de ces législatives anticipées.
Patrick Vignal, c’est une vedette dans le Sud de la France, c’est le député « vu à la télé, » une marque forte du macronisme. Socialiste passé à En Marche puis à Renaissance, il l’appelle « mon président » en parlant d’Emmanuel Macron. Il l’avait emmené pêcher l’anguille, en lui glissant dans le creux de l’oreille qu’il fallait mettre du sable dans les mains, pour éviter qu’elle ne glisse et retourne à l’eau. 2016, photos réussies, le ministre peut devenir Président, il sait pêcher l’anguille.
En 2012, Patrick Vignal, socialiste, avait remporté la 9e circonscription face à Stéphan Rossignol à l’époque UMP. En 2017, avec 64,5% des voix, il écrase Guillaume Vouzellaud le candidat FN. En 2022, il est à nouveau élu avec 54,3% face à Nadia Bélaouni candidate Nupes.
2024, ils rêvent tous de prendre sa place. Le Rassemblement National lui envoie un ciottiste, du calibre des Républicains qui souhaitent l’union des droites, Charles Alloncle. Nait LR, il est investi par le RN, Éric Ciotti est passé par là. Pourtant l’ancien président des jeunes avec Sarkozy en 2013, n’imaginait certainement pas un jour rouler pour Marine Le Pen. « Un parisien », marmonne Frédéric Bort, ancien directeur de cabinet de Georges Frêche, élu au conseil régional sous l’étiquette RN, ex-directeur de cabinet de Louis Aliot. Désormais ex-candidat « historique » de Marine Le Pen, Frédéric Bort fait campagne, il garde en tête sa troisième place en 2022, avec 10 058 voix et ses 25,24%. Il s’est désigné tout seul candidat RN et le dit à qui veut l’entendre. Sa réalité, c’est qu’il a été viré du RN. Enfin ! Viré, exclu, suspendu, l’avenir le dira.
Autre dissident, le LR, mais pas ami d’Éric Ciotti, un élu d’opposition de la ville de la Grande-Motte William Viste. Resté pantois par le fait de ne pas avoir obtenu officiellement son investiture, ce membre du bureau national des LR persiste, en donnant crédit à la pagaye de sa famille politique, pour ce « petit » manque de formalité.
À la mairie de Lunel, Anthony Belin a été directeur de cabinet et de la communication, on lui doit, entre autres goodies, #LunelOse. Déjà féru de politique, cette fois, il ose et portera les couleurs de la Nouvelle énergie, le parti de David Lisnard, maire de Cannes et président des maires de France. Il y a aussi le candidat du Mouvement de la Ruralité (ex Chasse Pêche Nature et Traditions) qui sera là pour ce premier tour, c’est Patrice Boccadifuocco, un homme du monde de la nuit. Bref ! Sur cette 9e les candidats se bousculent comme s’il n’y avait pas eu de dissolution. Nathalie Peiro, enseignante représentera Lutte Ouvrière. Il faudra aussi compter sur un autre RN contrarié ou contrariant qui s’est auto-déclaré : Géry Laly.
Déjà présente en 2022, Nadia Belaouni est la candidate du Nouveau Front Populaire, seul espoir à gauche sur ce territoire convoité par toutes les droites. Cheffe d’entreprise, elle sait évaluer ses ressources. Consciente que la politique est capable de mettre en place une nouvelle forme de gouvernance, l’élue municipale et communautaire, veut partager cette analyse d’une droite et d’un marcronisme qui s’inquiètent des véritables forces que représentent l’union populaire et le Nouveau Front Populaire. Pour Nadia Belaouni, 3 136 voix d’écart au second tout en 2022, c’est maintenant que ça se rattrape. Elle avait fait 45,63% face au 54,37% de Patrick Vignal, mais dans le contexte d’une forte abstention.