Législatives 2024 : le Nouveau Front Populaire peut-il triompher dans la “guerre des droites” de la 6e circonscription de l’Hérault ?
Le Nouveau Front Populaire parviendra-t-il à conquérir le bastion des “Ménard” ? Ce scénario est envisageable pour ces élections législatives, où la députée sortante Emmanuelle Ménard, ex-FN et désormais sans étiquette, affronte cinq autres candidats, dont un poids lourd local du Rassemblement National.
Dans la 6e circonscription de l’Hérault, la députée sortante Emmanuelle Ménard s’est lancée dans la bataille des législatives pour défendre son siège au lendemain de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, elle se retrouve confrontée à une concurrence inédite pour le clan “Ménard” : le Rassemblement National.
La Favorite
Lors des élections législatives de 2022, Emmanuelle Ménard (Divers Droite) avait largement dominé, obtenant 69,83 % des voix au second tour, soit 14 914 voix de plus que sa concurrente de l’époque, Magali Crozier-Daniel (Nupes), sur 37 596 suffrages exprimés. Déjà au premier tour, la députée élue avait creusé un écart significatif avec 45,79 % des voix, suivie de Magali Crozier-Daniel (17,05 %) et de la candidate Ensemble Mathilde Tastavy (15,62 %).
Cette année, la situation se complique pour la députée sortante qui se retrouvera face à Laurent Gilhodes (Lutte Ouvrière), Sarah Fatima Daudé-Allaoui (Ensemble/Horizons), Magali Crozier (Nouveau Front Populaire/La France Insoumise), et surtout Julien Gabarron, du Rassemblement National.
Le “divorce” est acté
Les élections législatives du 30 juin et 7 juillet prochains pourraient bien être perturbées par la division du vote à droite. Emmanuelle Ménard, élue sans étiquette mais historiquement soutenue par le RN, doit pour la première fois affronter le candidat officiel du parti. Ce dernier profitera de l’absence de candidat Reconquête sur les terres biterroises et comptera sur le soutien de leurs électeurs (8,17 % en 2022).
L’héritage et le nom “Ménard” sont-ils suffisants pour conserver la circonscription face à leur ancien soutien ? La réponse sera connue dans les urnes. Car aujourd’hui, c’est le suspense qui demeure. Pour certains, ce “divorce” à droite – dont l’origine proviendrait des prises de position de la députée sur des sujets comme la réforme des retraites et l’immigration – pourrait potentiellement ouvrir la voie à un virage plus à gauche.
La vraie question serait donc de savoir si l’art de se tirer dans les pattes va se transformer en balle dans le pied ? À vouloir consolider les fiefs, la droite ne se range-t-elle pas derrière des murailles qu’il sera trop difficile de quitter ? Car au cœur de la scission, la majorité présidentielle et le Nouveau Front Populaire pourraient se faufiler au 2e tour, quitte à rafler la mise. Fatima Allaoui, successeure de Mathilde Tastavy (Ensemble !), passée par l’UMP et brièvement par le Front National, espère surpasser les 15,6 % obtenus au premier tour en 2022 en se positionnant comme alternative plus “centriste”. De son côté, Magali Crozier, candidate Nupes repartie en campagne sous l’étiquette du Nouveau Front Populaire, qui avait réussi à s’imposer au 2e tour sans pour autant jouer des coudes avec la députée sortante, tentera de marquer davantage les esprits durant la bataille des législatives…