Politique — Montpellier

Législatives 2024 : Montpellier, Jean-Luc Mélenchon s’interroge « Bruno Le Maire a fait 1 000 milliards de dette en 7 ans et nous donne des leçons ? »

Plus d'un millier de personnes étaient présentes au meeting de Jean-Luc Mélenchon à Montpellier, dimanche 23 juin, pour soutenir Nathalie Oziol, Sylvain Carrière, Magali Crozier et Nadia Belaouni, les candidats LFI dans l’Hérault pour le Nouveau Front Populaire (NFP), des prochaines élections législatives.

« Le peuple français tout entier, s’interroge, se demande, discute, échange, que va-t-il se passer ?… Il y a cette peur qui est entrée dans nos familles, » lance Jean-Luc Mélenchon pour entamer son discours. Il est face à une foule au diapason qui comprend ses mots « nous sommes le peuple un et indivisible. » Un peuple qui l’a chaleureusement acclamé à son arrivée sur l’esplanade Léo Malet. L’ex-candidat à l’élection présidentielle le sait, quand on s’adresse à l’intelligence des gens, l’intelligence répond. Des gens qui n’ont que faire des enquêtes d’opinion qui fabriquent un sentiment de rejet.

« Je ne renoncerai jamais à l’honneur d’être une cible. » Jean-Luc Mélenchon 

Le “Mélenchon-Bashing” a toujours été très tendance sur les chaines d’information. En 2017 plus de 40 % des médias proposaient des contenus avec une tonalité négative à son encontre. Et désormais, en plateau, l’énerver, c’est faire de l’audience. L’homme fait peur à ses adversaires comme aujourd’hui à ses partenaires pour qu’ils veuillent l’abattre avant le match. Certes, n’est pas polymathe qui veut. Mélenchon l’est. Et de surcroît, c’est un orateur de talent. De quoi irriter des responsables politiques plus laborieux.« Je ne renoncerai jamais à l’honneur d’être une cible », explique-t-il, déterminé. Puis presque taquin : « je vous le dis, bien tranquillement, n’offense pas qui veut. Pour que l’offense atteigne sa cible, il faut qu’elle parte du même niveau que celle-ci. Et ce n’est pas le cas ! »

Mars 2015, Alain Juppé et Jean-François Copé avaient été condamnés par le Tribunal correctionnel de Paris pour l’avoir accusé « d’accointances antisémites. » Aujourd’hui Jean-Luc Mélenchon décrypte lors de ce meeting une nouvelle manipulation : « la manière abjecte, injuste, ignoble, infâme… mais qui est politiquement très habile, il s’agit pour eux, sous couleur de lutter contre l’antisémitisme, de nous montrer du doigt pour qu’au deuxième tour les gens puissent naturellement aller voter Rassemblement National en pensant faire une bonne action de lutte contre l’antisémitisme. C’est une honte d’avoir instrumentalisé ce combat. » Il sera intéressant de suivre les ripostes juridiques qui pourront être mises en place, après les élections. Pour l’heure, à Montpellier, le leader des insoumis l’affirme : « Je mets au défi quiconque de trouver dans mes déclarations autre chose qu’un manifeste humaniste. » Et il rappelle à tous : « il faut lutter contre l’antisémitisme, le programme du Nouveau Front Populaire le prévoit avec précision. Et bien sûr, il faut lutter contre l’islamophobie qui concerne des millions de nos compatriotes montrés du doigt d’une manière abjecte. » 

« Ils ont fait des milliards de dette en sept ans, et ils osent nous donner des leçons d’économie. »

Jean-Luc Mélenchon a consacré une part importante de son discours à expliquer le programme économique du Nouveau Front Populaire. Il a souligné la nécessité d’une politique économique audacieuse et radicale. Il a dénoncé les politiques d’austérité et de privatisation menées par les gouvernements précédents. « Bruno Le Maire a fait 1 000 milliards de dette en 7 ans et nous donne des leçons ? […] Ils ont fait des milliards de dette en 7 ans, et ils osent nous donner des leçons d’économie, » a-t-il fustigé.

L’augmentation du SMIC une priorité, avec une augmentation significative du salaire minimum, le patron des insoumis rejette les arguments selon lesquels cela nuirait aux petites entreprises. « Quand les Espagnols ont augmenté le SMIC de 30 %, ils ont créé 640 000 emplois, » a-t-il rappelé, en soulignant que cette mesure permettrait de relancer l’économie avec le pouvoir d’achat. Côté justice fiscale; il attaque et dénonce les pratiques d’évasion fiscale des multinationales. Le programme du NFP promet l’instauration d’un impôt universel. « Les multinationales qui font des affaires en France doivent payer leurs impôts en France, » a-t-il affirmé. Et selon Jean-Luc Mélenchon, cette mesure devrait rapporter 26 milliards d’euros par an.  « La justice sociale, la justice fiscale, ça rapporte et ça donne du bonheur. » Bref ! Augmentation des salaires, taxation juste des multinationales, investissements publics soutenus, transition écologique ambitieuse et réforme des retraites, Jean-Luc Mélenchon a réitéré l’engagement du NFP d’abroger la réforme des retraites et de rétablir l’âge de départ à 62 ans. « Le 8 juillet, nous signerons le décret qui abroge tous les décrets de la retraite à 64 ans, » a-t-il promis.

Dans l’Hérault, pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains, le Nouveau Front Populaire présente 5 candidats LFI, 2 PS, 1 PCF et 1 EELV. Nathalie Oziol martèle : « nous sommes prêts ! Avec le NFP, nous savons ce que nous ferons les 15 premiers, puis les 100 premiers jours. » 

Jean-Luc Mélenchon avait obtenu 40,73 % au premier tour de la présidentielle en 2022, à Montpellier. Emmanuel Macron, 22,45 % et Marine Le Pen 12,43 %. Sylvain Carrière signale la particularité de sa 8e circonscription qui est en partie sur Montpellier et sur le bassin de Thau et donc sujette à un vote RN très important. Il lance un appel : « on a besoin de toutes les voix ici et aux alentours pour compenser les voix qui risquent de nous manquer. » En effet lors des élections européennes, sur l’ensemble de l’Hérault le RN est arrivé en tête, avec un score de 34,98 %.

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