Les canicules à répétition provoquent la fièvre des prix de l'assurance habitation
Avec la répétition des épisodes caniculaires et le dérèglement climatique en général, une hausse des primes d’assurance habitation allant jusqu’à 200% est à prévoir dans les prochaines décennies.
Une hausse du prix de l’assurance habitation semble inéluctable selon l’ACPR (autorité de contrôle prudentiel et de résolution), le gendarme des secteurs de la banque et de l’assurance. En cause, la répétition des épisodes caniculaires. Ils assèchent les sols qui ont tendance à se rétracter. Un effet particulièrement observé sur les sols argileux. Résultat : les murs sont mis à rude épreuve et les premières fissures apparaissent. Les fondations des maisons sont fragilisées, donc le risque de devoir engager des travaux de consolidation est de plus en plus élevé. D’où l’augmentation du prix de l’assurance habitation.
Chiffres à l’appui
Cette hausse brutale de l’assurance habitation attendue d’ici une à deux décennies était annoncée par le montant annuel des sinistres depuis quarante ans. Il approchait le milliard d’euros dans les années 1980. Dans la décennie suivante il doublait, atteignant 3 milliards dans les années 2000. Depuis cinq ans, il est en moyenne de 4 milliards d’euros.
Triplement des coûts
La hausse inévitable touchera les territoires à risque : le sud et le littoral principalement. Une augmentation qui pèsera d’autant plus sur le portefeuille que les tarifs pratiqués aujourd’hui sont déjà très élevés. L’ACPR évalue la hausse entre 113 et 200% d’ici vingt ans. A titre d’exemple, l’autorité de contrôle prudentiel et de résolution a choisi une maison de 150 m2 située sur la commune de Royan (Charente-Maritime), au bord de l’Océan. L’assurance habitation coûte aujourd’hui 400 euros par an en moyenne. En 2035, en raison des risques d’inondation de plus en plus élevés, elle pourrait atteindre 1 200 à 1 500 euros.
Le refus d’assurance
L’évaluation des risques pourrait même pousser les assureurs à refuser d’assurer certains biens immobiliers trop exposés. En effet, si les épisodes climatiques comme les canicules et les inondations se répètent trop souvent, ils perdront leur caractère aléatoire. C’est pourquoi, plus que jamais, les constructions doivent à tout prix s’adapter au changement climatique.