L'Intelligence Artificielle sur le banc des accusés à Montpellier
Dans une séquence de notre Histoire où l'intelligence artificielle (IA) suscite autant de fascination que de crainte, l'Association « Noûs », un think tank montpelliérain, organise une conférence publique innovante et étonnante.
Procès public de l’IA
L’événement aura lieu le jeudi 14 septembre 2023 à 19h30 dans la salle Rabelais à Montpellier et proposera un procès public de l’IA. « Noûs » se présente comme un « club de pensée, think tank et agitateur d’idées . » L’association avec deux piliers fondateurs et intangibles : parité et laïcité, se dit loin « des influences économiques et politiques », et cherche à poser un regard nouveau sur des sujets de société majeurs, dont l’IA.
Pour Rudy Iovino, le président : « on a créé l’association « Noûs » pour remettre le débat au goût du jour, puisqu’on s’est rendu compte que l’on ne débat plus […] Nous avons envie d’autre chose que de démagogie ! » Et sur la question de l’IA toutes les réflexions sont les bienvenues, car « c’est à la fois crainte et fantasme, enthousiasme et illusion. » Rudy Iovino regarde dans le rétroviseur de l’Histoire : « rappelez-vous, quand on a créé l’atome, on a fait une bombe atomique. » Pour l’IA, il y a un « procès » à Montpellier : « je ne vais pas l’accuser avant de l’avoir jugé, » explique le président tout en soulignant : « il y a des tâches répétitives qu’on a pu confier à l’IA. On l’a bien vu avec la conduite autonome et en médecine, il y a eu beaucoup de progrès qui ont été faits grâce à l’IA. » À ce jour, l’IH comprendre l’Intelligence Humaine est dans la Place avec les agitateurs d’idées « Noûs » et leurs invités, pour un événement riche d’enseignements.
La couverture médiatique de l’IA est omniprésente. Des éditorialistes, aux romanciers en passant par les repas de famille, le débat s’installe, et impacte nos vies. L’idée d’un procès vise donc à apporter des réponses pratiques aux questions existentielles que soulève l’IA. Santé, éducation, libertés publiques, information, emploi… Tous ces thèmes seront débattus devant les jurés .
Des témoins au plus proche de l’accusé
Des témoins importants seront entendus lors de ce procès qui promet d’être passionnant. Notons la présence de Michel Robert, directeur du Cines et du super calculateur Adastra, Jean Sallantin, directeur émérite de recherche, historien et philosophe considéré comme l’un des pères de l’IA en France et Manu Reynaud, adjoint au maire de Montpellier en charge du numérique.
Mais encore, Grégoire Mercier, responsable du service Science des Données au CHU de Montpellier, co-fondateur de Kanopy Med, de Liliane Dorveaux, Adjointe à la direction campus de Montpellier, co-fondatrice de génération IA, de Laurent Michaud, Directeur général de Smart Tales Game, de Léah Perez, Docteur en droit public, Co-fondatrice de Trustem, consultante en protection des données, bref des témoins au plus proche de l’accusé.
Le procès sera présidé par Maître Cheick Sako, avocat honoraire et ancien Ministre de la Justice en Guinée. L’IA sera défendue par Maître Iris Christol et accusée par Maître Michèle Tisseyre.
Du sérieux et du spectacle
Comme lors d’un vrai procès, le dessinateur de presse tente de capturer émotions et sentiments des protagonistes. Ici, il sera question d’une « Battle. » L’affrontement artistique et éditorial se fera sur chaque thème abordé. Un logiciel d’IA sera opposé à Aurel, auteur de bande dessinée et dessinateur de presse, pour une joute visuelle et intellectuelle. Important : Anne Kerdy, avatar d’Intelligence Artificielle qui travaille comme une influenceuse IA sur Instagram pour faire la promotion de la Bretagne, viendra également plaider la cause de sa matrice.
Les jurés
L’issue du procès sera décidée par vote électronique du public dans la salle, comme des jurés d’une cour d’assises, mais en mode « Minority Report, » puisque pour l’heure, l’IA n’a commis aucun crime. Quoique ! Réponse, ce jeudi 14 septembre.
Certes, la question n’est pas de savoir si l’IA est coupable ou innocente, mais plutôt de réfléchir à la manière dont nous voulons cohabiter avec cette technologie disruptive. Quoiqu’il en soit, ce procès est un événement à ne pas manquer ! Et, l’entrée est libre et gratuite.