Lodève : des tapis pour tisser son imaginaire
Depuis le 19 octobre et jusqu’au 9 mars, une vingtaine de tapis et de tapisseries sont exposés au musée de Lodève.
Au premier étage du musée de Lodève, une grande tapisserie longue de plus de cinq mètres donne le ton de l’exposition “Tisser l’imaginaire” : un immense ogre courant dans une forêt remplis de petits personnages et d’animaux. Une œuvre de Jean Veber qui date de 1920, inspirée du Petit Poucet de Charles Perrault.
L’exposition disponible du 19 octobre au 9 mars, a été construite pour explorer la notion d’imaginaire. “Récit d’aventures imaginaires transposées, illustration de contes ou de fables, exploration de sentiments, de visions de l’esprit, représentations d’ailleurs imaginés ou rêvés, l’exposition montre les différentes formes que peut prendre l’imaginaire selon les artistes et les époques”, indique le musée. Des imaginaires qui peuvent prendre autant de formes figuratives que abstraites, permettant au visiteur de se déconnecter du monde réel.
La première partie de l’exposition se consacre aux contes, aux fables et à la mythologie. Il y a par exemple ce tapis d’André Derain qui date de 1944 où l’on voit des lions et des loups s’affronter dans une forêt au milieu d’hommes à moitié nus. “L’artiste se nourrit de sources nombreuses pour cette évocation de l’âge d’or, temps mythique d’une parfaite harmonie entre la faune et l’humanité”, indique le catalogue de l’exposition.
Ensuite, les visiteurs continuent l’exposition vers des tapis qui évoquent “ce que l’on imagine ou pas… les représentations”. Comme avec cette œuvre d’André Masson qui date de 1970, une peinture de sable réalisée en 1926 qui a été transposée des années plus tard en tapisserie.
Enfin les derniers tapis suggèrent l’ailleurs, comme ce tapis intitulé Marseille de Jana Sterbak, compartimenté en neuf rectangles où apparaissent des nuages. “Certains compartiments sont traversés de fils électriques. Le ciel, pourtant synonyme de liberté, est ici contraint, segmentarisé, hachuré de câbles électriques. Dans cette œuvre, la tension entre la liberté et la contrainte est palpable”, note le guide de l’exposition.
La quasi-totalité des pièces exposées viennent du Mobilier national, qui a envoyé des tapisseries depuis les Gobelins à Paris. Un seul tapis a été réalisé dans l’atelier de Lodève, qui est une annexe de la Manufacture nationale de la Savonnerie depuis 1964. Il s’agit de l’œuvre Mirage de Nathalie Junod-Ponsard, qui représente un dégradé lumineux de violet tirant sur le rose, de plus de 4 mètres de longueur et qui a été réalisé en 2020.