Lodève, Gaëlle Lévêque : “Tous les projets que nous menons vont augmenter l'attractivité et accélérer le développement de la ville”
La Ville de Lodève mène de front des actions de revitalisation des commerces et ambitionne d'accueillir de nouveaux investisseurs.
©Louise Brahiti
Plan Pluriannuel d’Investissements, appels à projets, dispositif “Territoire zéro chômeur de longue durée”… La maire de Lodève Gaëlle Lévêque est revenue avec nous sur les grandes orientations de la municipalité en matière de commerce.
Le paysage commercial de Lodève est en pleine transition. Quels sont les dispositifs mis en place pour accompagner le retour des commerces ?
Gaëlle Lévêque : “Il y a une vraie volonté d’aider et d’accompagner les porteurs de projets sur une installation à Lodève. Ce soutien se fait par le biais de notre manager de centre-ville, qui est l’interlocutrice des acteurs souhaitant s’installer et des locaux qui veulent faire évoluer leurs outils.
La municipalité a également mis la main à la pâte avec l’acquisition d’espaces commerciaux en cœur de ville dans le but de les réhabiliter. À Lodève, l’un de nos soucis est que de nombreuses cellules commerciales ne répondent plus aux conditions de sécurité et d’accessibilité. Elles exigent des travaux que les propriétaires ne veulent pas ou ne peuvent pas couvrir. La conséquence est qu’ils ne parviennent pas à louer ou à vendre ces espaces. Pour redynamiser l’aspect commercial de la ville, nous avons un partenariat avec l’Agence nationale pour la Cohésion des Territoires (ANCT), ainsi qu’un partenariat avec la Région Occitanie depuis un an. Cette dernière a lancé FOCCAL, un outil régional de soutien au commerce et à l’artisanat qui aide les territoires à acheter, rénover et réhabiliter les commerces. Ces 2 partenaires nous permettent de réaliser les travaux avant d’accueillir de nouvelles activités. Pour sélectionner les commerçants qui vont bénéficier de ces espaces réhabilités, nous avons lancé 2 études, une sur l’existant, l’autre sur les besoins des habitants. C’est à partir de ces données que nous allons sélectionner les projets.”
La Halle Dardé va-t-elle participer à ce changement ?
Gaëlle Lévêque : “A la Halle Dardé, notre projet ne tourne pas autour de la rénovation mais plutôt de la dynamisation commerciale. L’espace a été rénové il y a une vingtaine d’années et avait été transformé en espace d’expositions, de réunions… Avec l’équipe municipale, nous trouvons dommage qu’un lieu aussi beau et aussi central ne soit pas dédié à une activité commerciale. En plus, tous les projets que nous menons à Lodève vont augmenter son attractivité et accélérer son développement. Le service économique de l’intercommunalité travaille actuellement à l’élaboration d’un appel à projets qui a pour mission de trouver une fonction commerciale à la Halle Dardé”.
Au niveau économique, vous candidatez pour le dispositif « Territoire zéro chômeur de longue durée ». Quelles sont vos ambitions avec ce projet ?
Gaëlle Lévêque : “En effet, nous passons devant le Comité national pour l’habilitation Territoire zéro chômeur de longue durée fin mai et notre dossier a de bonnes chances de passer. Sa construction a pris plusieurs années. Concrètement, ce plan est une expérimentation gouvernementale qui a été lancée il y a 6 ans sur 10 territoires. Il repose sur la création d’entreprises à but d’emploi, des sociétés nouvelles financées par le biais d’une redirection des fonds dédiés à l’assurance-chômage. Dans les faits, avec ce dispositif, les aides comme le revenu de solidarité active (RSA) ne sont plus versées aux personnes visées, elles sont placées dans les caisses de l’entreprise à but d’emploi. La société emploie quant à elle les chômeurs de longue durée en CDI. Pour moi, ce dispositif est très intelligent car il repose sur la mobilisation des personnes visées, c’est à elles de réfléchir à l’activité qui sera au cœur de la production de l’entreprise. Pour offrir une meilleure chance à la société à but d’emploi et ne pas nuire au paysage économique de la ville, l’activité choisie ne doit pas s’inscrire dans le champ concurrentiel, elle doit s’articuler autour du développement d’activités qui n’existent pas. 3 axes de travail ont été mentionnés dans le projet lodévois : la production maraîchère, le réemploi et le recyclage, ainsi que l’axe de l’aide à la personne.”