Lodève : le Centre d'Accueil et de Permanence des Soins en danger
De nombreux événements ont récemment actualisé les inquiétudes concernant la précarité du statut du Centre d'accueil et de permanence des soins (CAPS) de Lodève et les revendications de pérennisation du dispositif.
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Depuis plus de dix ans, le Centre d’Accueil et de Permanence des Soins (CAPS) propose en permanence des soins d’urgence au sein de l’hôpital de Lodève. Il a été mis en place lors de la fermeture de l’ancienne clinique Saint-Pierre, dans un cadre expérimental et unique en Occitanie.
L’hôpital en difficulté
Le mois de mars de l’année 2021 a été marqué par les nombreux départs de médecins. Pour pallier ce manque de personnel, l’hôpital a dû recruter des médecins salariés pour le CAPS. Cet événement a entraîné un déficit annuel qui n’a pu être équilibré par des financements supplémentaires. La situation a donc ravivé les inquiétudes liées à la précarité du statut du CAPS et les revendications de pérennisation du dispositif.
Le soutien apporté en réponse
Le 22 février dernier, le territoire s’est mobilisé en organisant une manifestation où environ 300 personnes se sont réunies, dont une forte proportion d’élus locaux. De nombreux parlementaires ont exprimé leur soutien en interpellant notamment l’Agence régionale de santé et en visitant les locaux du CAPS.
Mardi 22 mars, la maire de Lodève, Mme Lévêque, a pu échanger avec Pierre Ricordeau, le directeur régional de l’Agence régionale de santé d’Occitanie et ses services, leur faisant part de ses inquiétudes. Pierre Ricordeau a confirmé avoir connaissance du caractère essentiel du service proposé par le CAPS de l’hôpital. Dans le cadre de la réforme des soins non programmés, il a évoqué sa volonté de conserver ce service et de lui garantir un financement stable. Cependant, malgré une aide supplémentaire exceptionnelle, l’Agence régionale de santé ne pourrait couvrir le déficit annoncé. En se rapprochant du directeur de l’hôpital, les services cherchent un mode de fonctionnement durable, s’organisant avec les réformes en cours.
Des alternatives ?
Dans le cadre des réformes annoncées, à moyen terme, il n’est pas envisagé de développer un service d’urgence à Lodève pour faire face au manque de médecins urgentistes et à la possible réduction des services d’urgence dans le département.
Cependant d’autres projets se dessinent, comme un nouveau dispositif s’appuyant sur le développement d’un accueil non vital, en journée, s’appuyant sur l’hôpital. La nuit, un appel lancé au numéro d’urgence 15 permettrait une prise en charge par ambulance ou hélicoptère. Enfin, si l’organisation de la communauté médicale le permet, un médecin d’astreinte pourrait être également disponible.
Un appel est lancé
Malgré les perspectives annoncées par l’Agence régionale de santé, la maire de Lodève et les élus du Lodévois Larzac font appel au ministre de la Santé afin de solliciter la mobilisation de financements pour maintenir un service public de santé 24h/24. Ils demandent la création d’un service d’urgence et alertent sur les conséquences des réformes en cours.
La maire de Lodève, Mme Lévêque, sollicite le soutien de l’ensemble des collectivités du Cœur d’Hérault et de la commission locale de santé du Cœur d’Hérault. Elle appelle également au soutien de Kléber Mesquida, président du département de l’Hérault, et de Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, ainsi que de Michaël Delafosse, président du conseil de surveillance du CHU de Montpellier et du Groupement Hospitalier de Territoire Est Hérault-sud Aveyron, dont l’Hôpital de Lodève fait partie.