Lunel : dissuasion, coordination, résolution, le Centre de Supervision Urbain fait ses preuves
L'engagement de modernisation et d'innovation dans le domaine de la sécurité à Lunel trouve son expression la plus récente dans la mise en service du Centre de Supervision Urbain (CSU). Initié sous l'impulsion du maire Pierre Soujol, lui-même ancien gendarme, cet outil de surveillance, de sécurisation et de coordination représente une évolution majeure dans le modèle d'action des forces de l'ordre dans la ville.
Compléter l’action des agents sur le terrain
“À Lunel, la police municipale, c’est 51 agents qui travaillent 24h/24 et 7j/7, répartis en unités de nuit, de jour et de proximité, détaille Thibaut Azaubert, directeur de la police municipale. C’est donc un service conséquent pour une ville de 27 000 habitants, avec des moyens forts donnés en termes de sécurité. Malgré tout, ce service était doté d’un système de vidéoprotection qui méritait d’être débloqué, notamment le local de visionnage. Nous étions bien conscients de l’importance de l’outil, du complément qu’il apporte aux agents, de son rôle grandissant.”
7 mois de travaux auront suffi à réorganiser moderniser les locaux de la police municipale de Lunel. Réinvesti depuis le 19 février 2024, le poste de police a fait l’objet d’un coup de frais – 650 000 euros au total dont 70 000 euros pour les caméras – et les locaux accueillant les caméras de vidéoprotection ont vu leur surface être multipliée par trois. Cet agrandissement est la conséquence du rôle prépondérant et grandissant des caméras dans la lutte contre l’insécurité.
“Dans notre projet pour ce mandat, tous les futurs ou les actuels élus ont soutenu l’envie du maire de développer le nombre de caméras, rappelle Stéphane Alibert, adjoint à la sécurité et à la prévention. Ce n’est pas lié à une hausse de l’insécurité mais bien à une volonté politique, celle de faciliter le travail des agents et de prévenir les atteintes aux personnes et aux biens.” Et si les discours s’entendent à dire que la vidéosurveillance est un outil sur lequel il faut parier, à Lunel, ce sont les chiffres qui parlent : alors qu’elles étaient 42 caméras de vidéoprotection en 2020, à la fin du mandat, en 2026, elles seront au nombre de 80. Situées aux entrées et sorties de ville, sur les grands axes routiers et dans les zones piétonnes, dans tous les quartiers et devant les treize écoles de Lunel, “elles possèdent une couverture globale et complémentaire, avec une portée très impressionnante”.
Superficie des locaux triplée, nombre de caméras quasiment doublé, création du poste de responsable du CSU : la ville a considérablement renforcé sa capacité opérationnelle à surveiller les zones sensibles et à résoudre les incidents plus efficacement.
Coordonner, “la clé du succès”
Ajouter des caméras de vidéoprotection, c’est augmenter le nombre de regards sur la ville, dans le but de dissuader et de capter les infractions, délits, et crimes. D’ailleurs, fin avril 2024, la vidéosurveillance a prouvé qu’elle était un élément déterminant dans la résolution des crimes grâce à la capture d’un pyromane en série. Dans cette affaire, c’est l’association de l’enquête des gendarmes, des enregistrements vidéo et de l’intuition d’un agent de la police municipale qui a conduit à l’appréhension du suspect.
Et pour les responsables, une certitude : la coordination est la clé du succès. “Les élus nous ont demandé de réfléchir à une nouvelle organisation, poursuit le directeur de la PM de Lunel. Ils nous ont donné des moyens et c’était à nous de proposer un modèle pour que cet outil soit le plus efficient possible. Nous avons déterminé qu’il nous fallait un responsable CSU et un lien étroit avec les autres forces de sécurité”.
Grâce à des réunions hebdomadaires avec la police nationale, la gendarmerie et les pompiers pour “identifier les problématiques récurrentes, les individus à surveiller et les zones accidentogènes”, ainsi qu’à des conventions de collaboration avec Marsillargues et La Grande Motte, Lunel s’appuie sur une approche intégrée et coordonnée de la sécurité. Un projet est d’ailleurs en discussion pour optimiser les outils de la clinique Via Domitia et créer un pont entre leur captation et les récepteurs du CSU dans le but de mieux sécuriser le centre médical. “Nous essayons d’optimiser cet outil et un partenariat avec le pôle santé est en train de se mûrir, afin que nous obtenions un déport de leur système de vidéoprotection dans notre CSU en cas d’intrusion. C’est quelque chose qui pourrait être très utile en cas de violences aux urgences par exemple.”
Innover pour mieux sécuriser
Si l’usage du Centre de Supervision Urbain est tourné vers la sécurisation, la volonté de la municipalité est plus ambitieuse nous confie Stéphane Alibert : “Nous voulons vraiment créer un outil qui permet d’aller vers une ville connectée, ‘intelligente’. Avec le CSU, nous allons avoir la possibilité de gérer les bornes escamotables qui donneront accès aux zones piétonnes, de contrôler les alarmes des écoles, de surveiller le niveau du Vidourle avec des sondes, de doser l’éclairage public selon les besoins, de fluidifier le trafic en prenant la main sur les feux de signalisation…”. Et pour créer toutes ces connexions, il faut d’abord que les fondements soient établis.
Toujours dans une démarche innovante, la ville s’est équipée de caméras individuelles, “une par équipe”, explique André-Jean Montero : “Ces caméras servent à dissuader et faire baisser les outrages, les rébellions et les agressions envers les agents de police, c’est aussi une preuve au dossier et une captation de la conduite des agents. Dans certaines formations, nous n’hésitons pas à nous servir des images captées lors des interventions pour adapter ou corriger les comportements”. Nouvelle étape il y a quelques jours avec la commande de 8 nouvelles caméras nouvelle génération, qui permettront un déport en temps réel des images que les agents sont en train de filmer. “Avant d’être responsable du CSU, j’ai passé 14 ans sur la voie publique et je peux témoigner que parfois il est difficile d’activer sa caméra, tout en gérant une situation conflictuelle. Avec cet outil, dès l’activation réalisée, les agents du CSU pourront avoir une vue directe et rapprochée de la situation, anticiper le besoin de renfort supplémentaire, et donc mieux soutenir le travail des policiers sur le terrain”.