Lunel : Nicolas Reyes, "les Gipsy Kings symbolisent les valeurs gitanes"

Nicolas Reyes : “C’est un don venu du ciel, que j’ai depuis tout petit. Mon père, le grand José Reyes, m’a laissé ce don, ce cadeau de dieu. J’avais 7 ans quand j’ai commencé à chanter, et je n’ai plus cessé depuis”.

Nicolas Reyes : “Oui, dans la famille, on pratiquait le chant et la guitare – nous venons d’une grande famille. Pour nous, la guitare est le prolongement de notre main”.

Joseph Gautier : “Tout à fait. José Reyes était un chanteur hors pair. Il a laissé un important patrimoine. Son fils Nicolas a repris le flambeau et repris son répertoire dans le monde entier, comme par exemple les chanson Bamboleo et Djobi Djoba. Vis-à-vis de la communauté gitane, le fait que Nicolas Reyes donne des concerts dans le monde a donné un piédestal à la culture gitane. Le groupe Gipsy Kings a été créé en 1989-90. Nicolas Reyes était là dès les tout premiers jours. Nous sommes très fiers et très heureux de cet apport de Nicolas Reyes pour la pérennité de la culture gitane”. Voir la vidéo de Bamboleo en cliquant ICI.

Joseph Gautier : “Pas du tout. Au contraire, nous prenons un grand plaisir à interpréter ces airs que tout le monde connaît, qui sont encore très actuels et sont chantés par des centaines de milliers de personnes. Nicolas Reyes a toujours plaisir à chanter ; il le fait toujours avec la même envie, la même vigueur. Il concentre tous ses sentiments sur des chansons qui ont parfois plus de trente ans. Au point que sa passion nous touche, nous qui sommes sur scène avec lui. Lors des tournées américaines, des salles de 5 000 à 18 000 personnes affichent quasiment complet tout le temps. Nicolas adore innover, composer. Ce n’est pas un chanteur du passé mais un chanteur du présent et du futur. Il a d’ailleurs composé de très belles chansons qui pourraient faire l’objet d’un prochain album…”

Nicolas Reyes : “C’est le partage, l’amitié, l’amour, la fraternité. L’amitié gitane, c’est recevoir, même les non-gitans. Chez nous, on est accueillants, on partage le repas. Le cœur fait partie de l’esprit gitan. Le cœur d’un gitan est souvent très grand, et ses portes sont ouvertes. Quant aux a-priori qui peuvent exister vis-à-vis des gitans, je répondrai qu’il y a des personnes bonnes et mauvaises partout, dans toutes les communautés. Mais nous nous focalisons sur les personnes bonnes”.

Joseph Gautier : “Nous avons beaucoup de fierté d’être gitans, parce qu’être gitan c’est avoir des valeurs. Le respect est très important chez nous.”

Nicolas Reyes : “La joie est notre moteur avec l’amour, c’est ce qui nous fait avancer. Ça symbolise la fête. Nous aimons donner chaud au cœur aux gens. Nous rendons aussi souvent hommage aux femmes dans les chansons lentes ; nous chantons l’amour qu’on a pour les mamans et les femmes”. Voir la vidéo de Djobi Djoba ICI.

Nicolas Reyes : “C’est le prolongement de la culture gitane. Mon don du ciel, je le transmets aux jeunes, aux enfants, pour qu’ils puissent faire le même chemin plus tard. On préfère voir les jeunes en train de jouer sur la scène que s’ennuyer”.

Joseph Gautier : “Ce qui me touche, moi qui ai un regard extérieur, c’est le temps et la vie que Nicolas Reyes consacre et offre aux personnes qui le suivent. Grâce à lui, la nouvelle génération part sur de bonnes bases. Nicolas est très fier notamment de Kendji Girac. Il l’écoute souvent.”

Nicolas Reyes : “Nous sommes en tournée en Europe. Nous nous produirons au Royal Albert Hall de Londres le 15 mai, du 16 au 23 mai, nous serons en Allemagne à Munich, Francfort, Berlin et Düsseldorf. Le 24 juin nous serons sur la scène des arènes de Lunel, pour le Lunel Ose Festival. On y passe de temps en temps, mais c’est la première fois que nous y ferons un concert. Nous avons à cœur de le faire pour les Lunellois. Nous les attendons avec impatience pour faire une grande fête gitane dans les arènes ce soir-là. Et en août nous chanterons aux Etats-Unis”.