Marc Bloch, enseignant montpelliérain, historien influent et résistant juif, entre au Panthéon
Alors que la nation s’apprête à accueillir Marc Bloch, historien, enseignant à Montpellier en 1912 et résistant, assassiné par la Gestapo en 1944, les hommages se multiplient. À Montpellier, où l’homme a laissé une empreinte durable, le parvis de la nouvelle bibliothèque de l’université Paul-Valéry portera son nom. Inauguration le 29 novembre.
La résistance au Panthéon
Ce n’est pas tous les jours qu’un nom s’ajoute à la liste des Grands Hommes et Grandes Femmes honorés au Panthéon. Et encore moins celui d’un ancien montpelliérain… L’annonce a été faite par Emmanuel Macron le 23 novembre, lors de la commémoration des 80 ans de la libération de Strasbourg, où Marc Bloch a vécu une partie de sa vie.
Né en 1886 dans une famille juive alsacienne, ce médiéviste est une figure marquante de l’histoire. Co-fondateur de la revue Annales avec Lucien Febvre, il révolutionne l’étude de l’Histoire en y intégrant sociologie, économie et géographie. Mais son influence ne se limite pas aux amphithéâtres.
Dans L’Étrange Défaite, il analyse sans concession la débâcle française de 1940, mêlant son expertise d’historien et son expérience de soldat. Décoré lors de la Grande Guerre, il reprend du service en 1939. Refusant de quitter la France face à la montée de l’antisémitisme sous le régime de Vichy, il rejoint la Résistance en 1943, devenant l’un des chefs du réseau lyonnais. Arrêté, torturé, il est fusillé le 16 juin 1944, laissant une œuvre et un exemple inaltérables.
Montpellier honore Marc Bloch
Avant son entrée au Panthéon, c’est à Montpellier que Marc Bloch sera célébré. En 1912, il y enseigne au lycée de la ville, et, en 1941, revient y donner des cours à l’université, dans un contexte bien plus sombre. Interdit d’accès à la bibliothèque en raison de ses origines juives, il subit les humiliations d’un régime qu’il combattra jusqu’à son dernier souffle.
Aujourd’hui, Montpellier répare cet affront historique. Sous l’impulsion du maire Michaël Delafosse, le 29 novembre, le parvis de l’université Paul-Valéry sera inauguré en son honneur, devant l’Atrium, la nouvelle bibliothèque universitaire. Le maire a souligné que cet hommage est un engagement à “combattre l’antisémitisme en toutes circonstances”. La mémoire de Marc Bloch se perpétue aussi à travers d’autres lieux, comme l’école élémentaire de la Mosson, qui porte déjà son nom.