Marseillan : présentation du dispositif de secours côtier avec le préfet Hugues Moutouh

L’objectif de cette présentation « est d’attirer l’attention des touristes, comme des habitants sur les risques. Nous accueillons chaque année sur 3 mois, 1 million de personnes en plus des 1,2 million d’habitants, dont la majorité sur les communes côtières. Les gens ne sont pas suffisamment vigilants et notre rôle, aux communes et aux pouvoirs publics, c’est d’assurer la sécurité, la surveillance de ces plages, la sécurité publique, permettre la tranquillité et la vie apaisée sur les plages. C’est important, important économiquement également, car les stations balnéaires non correctement sécurisées n’attirent plus », développe Hugues Moutouh, le Préfet. Il rajoute : « nous sommes là pour remercier les sauveteurs qui vont se mobiliser tout l’été. Cela ressemble à un métier idyllique, au soleil, à la plage, mais c’est un vrai boulot. Il y a eu une forte spécialisation de sauveteurs depuis plusieurs années. Nous sommes là pour montrer que nous sommes prêts pour une très belle saison touristique. Les chiffres nous montrent 30% de réservations de plus que l’an passé qui était déjà l’été de tous les records. Il va falloir se retrousser les manches ».

Etaient présents pour lancer officiellement la saison : Hugues Moutouh, préfet de l’Hérault ; Yves Michel, maire de Marseillan ; Marie-Christine Fabre de Roussac, élue du Conseil Départemental ; François Commeinhes, président de Sète Agglopôle Méditerranée; Éric Florès, directeur du SDIS 34 ; Frédéric Candaten, SNSM 34 ; le Service départemental Jeunesse Engagement sport. Des nageurs sauveteurs de l’Hérault affectés sur les postes de secours des plages de Marseillan-Plage, de l’équipe spécialisée de sauvetage aquatique des sapeurs-pompiers de l’Hérault, ainsi que des différents acteurs de la prévention et du secours dans le domaine du sauvetage en mer ont démontré leur expertise pour sauver des vies.

Le bilan de la saison 2021 fait état de 161 noyades entre le 15 mai et le 15 septembre, dont 11 noyades (8 sur le littoral). Entre le 16 mai et le 1er juillet 2022, le bilan provisoire est déjà de 67 noyades, dont 9 décès (7 sur le littoral). Le risque est réel. Le directeur du SDIS 34, Éric Florès explique les raisons : « le sol peut descendre d’un seul coup de 30 à 40 cm. Il suffit qu’une vague vous déstabilise et les gens qui ne savent pas nager ou mal nager n’ont plus pied, ils boivent la tasse et ils sont perdus. Cela va très vite en plus. Pourtant, les gens se sentent rassurés, car la mer Méditerranée semble calme. »

Le préfet Hugues Moutouh l’interroge : « en Atlantique, les noyés sont d’excellents nageurs. Ici, j’ai l’impression en regardant les statistiques que nous avons beaucoup de personnes âgées et des enfants, des gens qui ne nagent pas très bien, rassurés par une mer d’huile, alors qu’il y a des phénomènes dangereux. Heureusement nous avons un bon réseau d’alerte avec des maires qui jouent très bien le jeu. Sur notre littoral, il faut une mobilisation et une attention permanente. »

Éric Florès confirme ces informations expliquant également que « le Covid nous pose beaucoup de problèmes parce que normalement à l’école, les enfants apprennent à nager. Et nous avons deux générations qui n’ont pas pu aller à la piscine pour ces cours. Nous craignons plus d’accidents à cause de cela. Nous avons également une population touristique très présente, les projections montrent que les hébergements vont être pleins ou quasiment. Certains postent de secours sont parfois contraints de réduire les zones de surveillance tellement la densité de monde à surveiller est importante. Il existe d’autres phénomènes dangereux : une entrée maritime d’un seul coup et du brouillard arrive, on n’y voit plus rien. »

La surveillance des zones de baignades sur le département de l’Hérault est assurée par 78 postes de secours répartis sur 22 communes. La côte héraultaise court sur 90 km. 78 postes de secours sont répartis sur 22 communes : 13 communes et 69 postes sur le littoral et 9 communes et 9 postes de secours pour les eaux intérieures. « Près de 350 sauveteurs sont mobilisés, tous corps confondus : sapeurs-pompiers, CRS, sauveteurs… pour assurer la saison. Notre littoral de 90km est le plus grand de la région Occitanie, nous sommes donc particulièrement concernés par les risques. Nous avons la chance de bénéficier chaque année de personnes extrêmement bien formées. Le bilan 2021 est peu joyeux, malheureusement, nous en sommes à peu près au même nombre de victimes, alors que nous sommes au seuil de l’été », précise le Préfet.

Des actions de prévention sont également menées, par exemple par le Service départemental jeunesse engagement et sport, qui propose une bouée pour nager en mer à n’importe quel âge, qui s’attache à la taille, permet d’être repéré sur l’eau, de signaler un problème avec un sifflet… Ce type de bouée peut être prêté par un poste de secours ou bien acheté dans les commerces.

L’association de sauvetage UnaOne a engagé 7 jeunes en service civique : ils ont sensibilisé déjà 500 élèves au risque de noyade avec des ateliers pour associer les drapeaux avec l’état de la mer par exemple, sur la prévention du milieu marin (piqûres de vives ou de méduses) ou les gestes de prévention face au soleil.

Le Club de sauvetage de Sète sensibilise les enfants dès 4 ans, en loisir ou sportif. Pendant la saison, ils initient les Petits Sauveteurs aux gestes qui sauvent, aux sauvetages côtiers, sur les plages. Nous formons également au secourisme.

Le Service départemental d’Incendie et de Secours est conventionné avec 15 communes pour assurer la surveillance des postes de secours des plages du littoral et de certains lacs. Son dispositif est composé de 250 sauveteurs répartis sur 49 postes de secours : 5 postes à Frontignan, 1 poste à Balaruc, 2 postes à Mèze, 12 postes à Agde, 3 postes à Sérignan, 2 postes à Valras, 5 postes à Marseillan, 6 postes à Vias, 2 à Portiragnes et 6 à Sète, au lac du Salagou, 2 postes de secours, Lac de Jouarres 1 poste de secours, sur le fleuve Hérault,1 au pont du Diable et 1 au pont de Saint-Étienne d’Issensac. Chaque année, le SDIS forme 60 nouveaux sauveteurs lors d’un stage et recrute plus de 250 sapeurs-pompiers volontaires saisonniers pour la surveillance des baignades. Cette formation, valable 5 ans, doit être recyclée.

La Société Nationale de Sauvetage en Mer met en place sur le secteur de Mauguio-Carnon / Palavas-les-Flots et Villeneuve-Lès-Maguelone : 14 Postes de secours ; 57 sauveteurs et 12 vigies Police nationale.

Les CRS nageurs et sauveteurs mettent en place du 02/07 au 29/08 inclus sur les communes de La Grande Motte (3 postes de secours) et de Valras (2 postes de secours). 18 nageurs sauveteurs CRS répartis à Valras (9 fonctionnaires) et à La Grande Motte (9 fonctionnaires).

Les Agents communaux de La Grande-Motte ont un dispositif composé de 13 sauveteurs contractuels répartis sur 4 postes de secours (avec les CRS) et de la brigade nautique de la police municipale. À Vendres, le dispositif est composé de 15 sauveteurs contractuels répartis sur 4 postes de secours.

Le Club Montpellier Sauvetage (Fédération française de Sauvetage et de Secourisme) a un dispositif de surveillance des baignades de la commune du Crès et est composé de sauveteurs du club Montpellier Sauvetage, membre de la FFSS. Un poste de secours est situé au lac du Crès.