Mauguio : Air France quitte Orly, Transavia prend le relais, la réaction de l’aéroport de Montpellier
Ce mercredi 18 octobre, Air France a confirmé sa décision de quitter l'aéroport d'Orly d'ici 2026, à l'exception des liaisons vers la Corse, en raison d'une "chute structurelle de la demande".
“On a perdu cette sécurité”
Cette décision entraînera la suppression de six lignes, dont trois vers l’Outremer (Pointe-à-Pitre, Fort-de-France et Saint-Denis de La Réunion) et trois en métropole (Toulouse, Marseille et Nice). La compagnie aérienne française cédera ces liaisons à sa filiale low-cost, Transavia, qui deviendra ainsi l’opérateur principal du Groupe Air France à l’aéroport de Paris-Orly.
Cette transition a suscité des réactions dans le milieu aéroportuaire, notamment de la part d’Emmanuel Brehmer, président du directoire de l’Aéroport Montpellier Méditerranée. “L’arrêt des liaisons entre Orly et les aéroports de Toulouse, Marseille et Nice n’aura pas d’impact sur notre trafic car nous vivons la même situation depuis novembre 2021, rappelle le responsable. La suite de l’affaire va dépendre de la manière dont Transavia va se placer en substitution, sur quelle fréquence la filiale low-cost va se positionner.”
Cependant, Emmanuel Brehmer ne cache pas ses inquiétudes quant à la substitution par Transavia : “A Montpellier, lorsque les changements ont été opérés, nous sommes passés de dix liaisons par jour à quatre, puis trois. Au total, notre perte est estimée à 300 000 voyageurs sur Orly. Pour donner un ordre de comparaison, cela correspond à l’ouverture d’une vingtaine de nouvelles lignes. Avant, les aéroports français voyaient Paris comme un acquis sur lequel il n’était pas nécessaire de communiquer, c’était un peu notre rente, aujourd’hui, on a perdu cette sécurité…”.
La clientèle business, première touchée
Selon le président du Directoire, cette transition, liée à une baisse de la demande sur le réseau domestique, risque de compliquer le choix pour les voyageurs d’affaires. “La compagnie a choisi d’utiliser toutes ses armes pour faire de meilleurs profits, en profitant de la structure de coût de Transavia, développe Emmanuel Brehmer. Si le groupe n’a pas complètement stoppé ses liaisons, la clientèle business, coutumière de la liaison vers Orly, a été particulièrement impactée par le basculement du service. Habituée des navettes et de la flexibilité qu’offrait la multiplicité des vols journaliers, attachée au programme Frequent Flyer, elle se retrouve aujourd’hui dans une tout autre situation.”
Il poursuit : “Désormais, depuis Montpellier, trois vols Transavia permettent de rejoindre Orly, puis nous avons cinq vols à direction de Roissy. On vit d’ailleurs un basculement d’une partie de la clientèle Business vers ce second aéroport. Mais le service n’est pas du tout le même : il n’y a pas la même proximité avec Paris, il s’agit davantage de clientèle à correspondance. C’est beaucoup plus compliqué pour les voyageurs de choisir Roissy-Charles de Gaule. Pour nos collègues pour qui la nouvelle vient de tomber, je leur souhaite d’avoir des solutions. Je sais qu’à Nice il y a Easyjet, que Marseille est assez bien lotie, mais pour Toulouse, je pense que ce sera compliqué.”