Météo : baisse des températures, doit-on craindre un gel destructeur pour les cultures ?
Après un hiver remarquablement doux mais surtout très sec, les cultures sont à l'avance avec des arbres fruitiers tels que les pruniers déjà en fleurs.
Cela constitue une avance d’un mois sur le cycle de floraison de ces espèces (données à prendre avec des pincettes)… Ainsi, la hantise des arboriculteurs et viticulteurs pour ces prochaines semaines est l’arrivée du froid dit “tardif”, qui semble être entrevu par les modélisations en ce qui concerne le début de semaine prochaine.
Alors, doit-on attendre un froid destructeur ? Ou un froid tardif de saison ?
La situation météorologique va sensiblement évoluer après un hiver rythmé par un anticyclone vissé sur la France. En effet, aujourd’hui centré sur la Finlande, il va avoir tendance à se décaler vers la mer Baltique, un secteur proche des Etats d’Europe du nord-est (Estonie, Lituanie, Lettonie, Norvège). Dans un même temps, un système dépressionnaire va glisser près des côtes Irlandaises, occasionnant là-aussi un flux de Nord-ouest frais et humide. La France se trouve donc au carrefour de ces deux flux, ce qui complique assez significativement les prévisions (baisse en fiabilité).
Cependant, on peut tout de même confirmer une baisse notable des températures, en l’absence d’intrusion d’air plus doux d’Europe du Sud, accompagnée d’un temps probablement plus venté et dégagé que ces dernières heures. Les après-midis ne seront pas aussi douces que ces derniers jours. Ce qui reste à trancher, c’est l’intensité de ce froid : à moyen terme (jusqu’au 8 mars), les différentes projections et modélisations montrent une baisse des températures qui restera toutefois limitée dans le Languedoc-Roussillon…
Mais ce n’est qu’une tendance “généralisée” à une région ! A l’échelle plus locale, nous ne sommes pas à l’abri des effets de “trous à froid”, c’est-à-dire des secteurs à l’abri du vent qui peuvent connaître des températures nocturnes beaucoup plus basses. Le modèle Arpège envisage déjà ce risque de trou à froid, notamment mardi près des plaines du Pic Saint-Loup où dans une configuration d’un temps nocturne dégagé et peu venté, les gelées pourront être modérées et donc potentiellement dommageables pour une végétation à l’avance (voir carte ci-contre).
En conclusion, c’est un froid “tardif” pour la saison mais très loin d’être exceptionnel qui est attendu ces prochains jours dans le département de l’Hérault. En temps normal, il n’y aurait pas de dommages “significatifs” ou “modérés” sur les cultures sensibles. Or cette année, la deuxième partie d’hiver remarquablement douce a provoqué une avancée calendaire importante des cultures, ce qui accroît automatiquement leur sensibilité au gel. L’intensité du possible gel blanc et les dommages associés seront surveillés par nos services.