Métropole de Montpellier : gratuité, extension vers l’aéroport, RER métropolitain, la rentrée des transports
Le maire-président Michaël Delafosse et le préfet de l’Hérault Hugues Moutouh ont respectivement pris la parole le mercredi 11 et le jeudi 12 janvier afin d’annoncer les grands chantiers qui seront portés par le territoire en 2023.
À l’occasion de ces deux entretiens, l’édile et le représentant de l’Etat se sont pliés au jeu des questions-réponses, abordant tour à tour les dossiers politiques, sociétaux, sécuritaires et économiques. Parmi eux, celui des mobilités.
Offrir une réponse au développement
Questionné à plusieurs reprises sur le projet des RER métropolitains évoqué par le président de la République en novembre 2022, Michaël Delafosse a tenu à rappeler sa position et à clarifier les contours d’un tel chantier.
“La ville de Montpellier a connu la plus forte croissance démographique de France au cours des 50 dernières années, pourtant nous ne possédons pas de rocade ou d’étoile ferroviaire, c’est tout l’enjeu d’un projet comme celui-ci, rappelle le président de la Métropole. J’ai rendez-vous à l’Élysée la semaine prochaine et je vous confirme que nous sommes bien dans la liste des 13 territoires engagés sur le RER métropolitain.”
Pour le maire, hors de question de créer un réseau souterrain à l’image du RER parisien. “La question est véritablement : comment est-ce que l’Etat va améliorer l’accès à une mobilité alternative à la voiture ? La démarche du gouvernement pourrait par exemple comprendre le bus à haut niveau de service, le chantier de la LGV, l’extension des lignes de tramway, le financement de nouveaux parkings relais…”.
Un avis partagé par le préfet Hugues Moutouh : “Avec le président de la Métropole, nous avons initié une étude multimodale afin de repenser la mobilité au niveau du bassin de vie de Montpellier et au-delà. C’est un sujet essentiel et il faut se demander comment, où et dans quelles conditions nous allons nous placer sur ce dossier. Il faut avoir un dialogue avec les territoires proches à enjeux tels que le Pic Saint-Loup ou le Pays de l’Or. J’ai d’ailleurs espoir que le cheminement vers l’aéroport soit revu, il faut sanctuariser ce service. Pour aider cette démarche, j’envisage de céder une partie des parts de l’Etat à la Métropole. Elle passerait de 0,5 à 10%. L’objectif serait qu’elle ait davantage de raisons de s’impliquer dans l’amélioration de ses voies d’accès. Après, reste à savoir s’il est préférable de miser sur du rail ou du tramway pour réguler le trafic”.
La gratuité des transports arrive
Interrogé sur l’impact de l’inflation sur les travaux liés aux mobilités, le maire-président a tenu à rassurer : “Nous sommes toujours dans l’emprise des enveloppes, explique-t-il. Pour le tramway, nous réalisons une économie de près de 40 millions d’euros sur l’acquisition des rames auprès de CAF Urbos. La principale dérive dans ce projet a été l’inaction, l’errance dans le temps. Lors de la première étude en 2013, le budget évoqué était de l’ordre de 350 millions. Dix ans plus tard, au moment de sa concrétisation, il est de 450 millions d’euros. C’est le prix de la pesanteur du temps”.
Malgré cette augmentation remarquable, Michaël Delafosse confirme que la mise en œuvre de la gratuité pour l’ensemble des habitants de la métropole de Montpellier aura bien lieu à la fin de l’année. “Fin 2023, la métropole de Montpellier aura le plus grand réseau de transport d’Europe à appliquer la gratuité, se réjouit le maire-président. Nous allons prendre la décision du jour et de l’heure de son activation lors d’un conseil métropolitain qui se déroulera pendant le 1er semestre. Nous avons su nous montrer rigoureux en termes de budget afin que cette concrétisation ne soit pas impactée. La gratuité des transports est une vraie réponse à l’inflation, une mesure d’aide au pouvoir d’achat dans une période difficile.”