Contournement ouest de Montpellier : les collectivités défendent un axe "indispensable"
Ce mercredi 27 novembre, des représentants de la Métropole, du Département et de la Région se sont réunis pour défendre le projet de contournement ouest de Montpellier (COM), dont les travaux ont déjà démarrés mais qui suscitent encore de vifs débats.
“Je m’étonne qu’on soit encore en train de défendre ce projet alors que les travaux ont commencé et que 90% de la population y est favorable” lance Patrice Canayer. Sa position, il la partage avec les élus venus “crier haut et fort” leur soutien à ce projet qui continue de faire débat. Lancée à l’initiative de Jean-François Audrin, maire de Saint Georges d’Orques, cette prise de parole est une levée de bouclier suite à la demande de moratoire du député Jean-Louis Roumegas et à la conférence de presse tenue par des députés héraultais, début novembre.
Eviter l’impact environnemental et sanitaire
Le COM a pour but de fluidifier la circulation à Montpellier et dans l’ouest de la métropole, en reliant les autoroutes A750 et A709 via le réaménagement d’un tronçon de 6,5 km entre Juvignac et Saint-Jean-de-Védas. Un projet qui serait nocif pour l’environnement, selon The Shift Project qui s’inquiète de l’impact du COM sur les émissions de carbone de la métropole. Faux, selon le maire de Juvignac Jean-Luc Savy qui y voit une solution, puisque “l’A750 arrive chez nous et la pollution est répartie dans les lotissement de ma commune”. Même problème à Montpellier où le COM devrait désengorger l’avenue de la Liberté, qui voit passer 54 000 véhicules par jour, “au milieu des barres d’immeubles. Il faut donc éloigner le trafic de là où les gens vivent pour éviter l’impact sanitaire”, ajoute Julie Frêche.
Eviter les embouteillages passe aussi par le report modal, selon la vice-présidente qui précise que le COM fera baisser l’autosolisme puisque l’axe qui va être construit “n’est pas celui qui avait été pensé il y a 30 ans”. En plus des 2×2 voies prévues, une voie sera réservée aux bus à haut niveau de service, dans chaque sens de circulation, faisant de la structure “pas seulement un axe autoroutier mais un boulevard urbain”. La future ligne 4 du Bustram et le Service Express Régional Métropolitain (Serm) devraient, selon l’élue, “reporter une partie de la circulation pendulaire sur les transports collectifs. Pour cela les bus doivent être plus efficaces que les voitures, il leur faut donc une voie dédiée. Les habitants de Gignac, Clermont-l’Hérault ou encore Saint-Gély pourront venir travailler dans la métropole puisque sur les heures de pointe, des cars partiront toutes les 15/20 minutes”.
Pour l’attractivité économique et touristique
Selon l’élu départemental Jean-François Soto, “12% de la population héraultaise n’a pas de véhicule”, c’est donc un service qui permet à tous de se déplacer sur le territoire. Le président de la Communauté de commune de la Vallée de l’Hérault ajoute que les trajets pourront aussi se faire dans l’autre sens : “Le COM est indispensable pour les trajets maison/travail mais aussi pour l’attractivité touristique. Nous avons trois sites de France en Cœur d’Hérault et les bus à haut niveau de service permettront aux gens de choisir leur mode de déplacement”, pour une mobilité plus vertueuse.
Dans un département qui voit sa population augmentée de 1,2% par an, selon l’Insee, l’attractivité doit également être économique. Le COM, mais aussi la liaison intercantonale d’évitement du nord (le LIEN), sont deux infrastructures “indispensables” selon les élus présents. “Il faut pouvoir contourner Montpellier par le sud et par la nord, indique Jean-Luc Savy. Sans cela, les entreprises ne s’installent pas durablement”. Mais, dans un soucis de préservation de l’environnement, tous “militent pour une vitesse apaisée sur cet axe. Aujourd’hui c’est 90 km/h, il y a deux ans c’était 110, on espère obtenir 70 km/h”.