Michel Orier et l’intensité du Nouveau Festival Radio France Occitanie Montpellier
C’est le numéro 39, mais ce festival est toujours aussi nouveau. Il impose un rythme soutenu sur toute la métropole pour la faire pétiller de mille et une sonorités avec plus de 100 concerts, 700 artistes et 50 lieux différents. Rendez-vous du 8 au 20 juillet.
Le festival fait son cinéma, l’édition 2024 s’ouvrira à 21h place de l’Europe pour un concert de musiques de film en plein air avec l’Orchestre National de Montpellier dirigé par Chloé Dufresne. Le 9 juillet à 20h, ce sera une pièce inédite de Maurice Ravel, récemment découverte et interprétée pour la première fois par Les Siècles et le chœur de Radio France. Ce concert, dirigé par François-Xavier Roth, va donner le ton d’un festival placé sous le signe de la découverte et de l’émotion. Pour Carole Delga, présidente de la Région Occitanie : « cette année encore, grâce à l’engagement de tous les partenaires, plus d’une centaine de concerts sont proposés aux amoureux de la musique et de l’inattendu, ainsi qu’à tous les curieux et amateurs. S’il s’inscrit fortement dans le centre historique de la ville d’art qu’est Montpellier, le festival s’étend également au-delà et fait vibrer toute la métropole jusqu’à la Méditerranée. »
Si la consultation du programme est inévitable pour y trouver tous les moments de bonheur à consommer sans modération en ce début d’été sur la métropole de Montpellier, on peut évoquer certains temps forts, avec des figures marquantes comme John Eliot Gardiner, qui dirigera l’Orchestre Philharmonique de Radio France dans une interprétation de la Symphonie n° 2 de Tchaïkovski. Piotr Anderszewski, quant à lui, devrait vous enchanter avec le premier concerto de Beethoven.
Côté amateurs de voix, les performances suivantes sont à voir absolument, avec des chanteurs de premier plan tels qu’Elsa Dreisig, Pretty Yende, et Marianne Crebassa. Cécile McLorin Salvant donnera sa touche de jazz vocal, alors que des artistes comme Jeanne Added vous immergeront dans des expériences musicales uniques avec leur Sensational Symphony.
On peut le dire ainsi, Michel Orier est désormais Montpelliérain. « J’ai été adopté de façon magnifique par le public l’an dernier, » confie-t-il dans un sourire. À Montpellier, avec le nouveau festival, on peut venir passer ses vacances en juillet, pour écouter de la musique. L’offre est intense. Elle se fait dans de multiples lieux et met en valeur le patrimoine du territoire. « je suis pressé que ça arrive et quand je vois le niveau de locations, je me dis que je ne suis pas le seul à être pressé, » note le directeur, comme un message à prendre au pied de la lettre : pour réserver, il faut s’y prendre dès maintenant !
[VIDEO] Interview avec Michel Orier, Directeur du Nouveau Festival Radio France Occitanie Montpellier :
Le festival a changé de dimension
Mission Orier : « réinstaller naturellement la musique symphonique dans le quotidien des gens. » Une mission qui semble réussir pour l’heure. « Comme nous nous y étions engagés, le festival a changé de dimension. Et pour cette deuxième édition, c’est une véritable résidence d’été de Radio France qui se prépare : nos formations musicales et France Musique évidemment, France Culture qui revient, mais aussi Fip et France Inter qui se joignent à la fête », souligne Sibyle Veil, Présidente-directrice générale de Radio France et co-Présidente du Festival.
Une métropole avec « une vie artistique et culturelle aussi riche, aussi dense, aussi diverse, aussi généreuse et inventive. Nous la devons à l’enthousiasme et au talent des artistes, des lieux et des équipes de festivals, tous passionnés, qui travaillent à l’année au service des publics. Nous la devons également à des choix de politique publique qu’il nous revient de défendre. C’est notre responsabilité commune que de protéger, réinventer et faire fructifier cet héritage, » écrit Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la métropole.
Équilibre entre innovation et tradition avec des œuvres classiques comme le Requiem de Mozart et le Stabat Mater de Rossini qui côtoient des performances contemporaines et électro, c’est toute la capacité du festival à embrasser un large public.
10 ans de restauration, 7h de projection en deux soirées, pour les fans de ciné, un très beau rendez-vous est prévu au Corum avec le Napoléon vu par Abel Gance. Un film événement restauré et reconstruit dans sa version intégrale par la Cinémathèque française, avec une partition musicale interprétée par les formations de Radio France. Une bande-son imaginée par Simon Cloquet- Lafollye, qui a été puisé dans 104 œuvres écrites par 48 compositeurs différents, de Haydn (1732) à Penderecki (2020), en passant par Beethoven, Mahler, Massenet et même Honegger, qui composa jadis la musique d’une version courte du film d’Abel Gance.