Société — Montpellier

Montpellier : des milliers de voix s’élèvent et dénoncent “un déni de démocratie”

Sous un ciel clément mais un air lourd de tension, plusieurs milliers de personnes se sont réunis dans les rues de Montpellier pour exprimer leur rejet d’une politique qu’elles jugent “autocratique”, “désespérément déconnectée du peuple”. 

Étudiants le poing levé 

Tout a commencé en août, par un appel lancé par des organisations étudiantes et de jeunesse, mais ce samedi, la mobilisation a pris une ampleur qui dépasse largement ce cadre. Les manifestants se sont d’abord retrouvés devant la préfecture de l’Hérault, avant de se diriger vers la place de la Comédie.

Là-bas, au pied de l’Opéra, un patchwork de revendications. Au micro, ce sont des étudiants, bien sûr, mais aussi des militants aguerris. Et dans la foule, on agite des drapeaux aux couleurs de La France Insoumise (LFI), d’Europe Écologie Les Verts (EELV), du Parti socialiste, du Parti communiste français (PCF), du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), de la CGT, de plusieurs organisations portées par la jeunesse et de soutien à la Palestine. Et au-delà des bannières, une colère commune : celle qui cible un homme, Emmanuel Macron, et son nouveau gouvernement.

Un vent de révolte qui unit

Ce qui frappe d’emblée dans cette foule bigarrée, c’est que, si chacun défend sa cause (lutte contre la précarité étudiante, problème des retraites…), tous se sont unis ici pour appeler à la destitution du président, estimant qu’il a “trahi le peuple”. 

Le “déni de démocratie”, ce terme qui revient dans tous les discours, englobe à la fois le refus de nommer Lucie Castets à Matignon et une gestion plus large du pays perçue comme autoritaire, sourde à la rue. “Macron, dégage !” scandent les manifestants à plusieurs reprises. Des pancartes colorées, parfois ironiques, souvent acerbes, fleurissent au-dessus de la foule. “Démocratie mon c**”, peut-on lire sur l’une d’elles, tandis qu’une autre interpelle directement le président : “Macron explosion”.

Un Premier ministre contesté

Hier, lors de sa première interview télévisuelle, le nouveau Premier ministre Michel Barnier (LR) avait pris le temps de vanter “son parcours”, ainsi que “sa capacité à mettre les gens ensemble”. Cette main qui semble tendue à l’opposition, dans le cortège montpelliérain, personne n’en veut. À ce titre, les députés LFI Sylvain Carrière et Nathalie Oziol sont catégoriques : ce ne sera pas quelqu’un de leur maison qui acceptera ce vœu de Matignon. Ils y voient des manœuvres opportunistes pour étouffer la contestation sans réellement changer de cap. Dans la foule, les manifestants les approuvent, préférant nettement l’option de la destitution.

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