L’éco de l’Hérault — Montpellier

Montpellier : 420 Arbres verdit la ville, “Investir dans l’environnement, c’est planter pour demain” 

La ville en vert et contre tout : voilà comment résumer l’approche d’Hicham En Nakhla, l’esprit – et surtout le cœur – derrière 420 Arbres. Récemment honoré du prix “Talents des cités”, il œuvre sans relâche pour rapprocher béton et végétation depuis la Mosson.

“Les récompenses, c’est sympa, mais on n’a pas encore fini de planter !”, affirme Hicham En Nakhla, l’œil rivé sur l’avenir. Son parcours atypique, entre communication et immobilier, témoigne d’un appétit insatiable pour l’innovation. “J’ai intégré des agences de communication, travaillé en freelance, alterné entre indépendance et salariat”, raconte-t-il, évoquant son chemin au sein de Consortium immobilier et Bureaux & Co, qui “a été une belle aventure, formatrice tant sur l’entrepreneuriat que l’intrapreneuriat”.

Des racines profondes

Le lien d’Hicham En Nakhla avec la nature s’enracine dans son enfance. Son père, pépiniériste, lui inculque très tôt l’amour de la terre. “Pendant les vacances scolaires, j’allais travailler avec lui. C’était dur, mais j’ai toujours gardé en tête ce que j’y avais appris”, se souvient-il. Ce souvenir ressurgit avec force après le confinement, en 2021, lorsqu’il crée Daily Green, une newletters pour partager ses connaissances sur la nature et l’environnement. “Ce moment de recentrage m’a poussé à transmettre mes savoirs. Daily Green est devenu un petit média, humblement, mais qui tourne encore aujourd’hui”, confie-t-il.

En juin 2024, fort de cette expérience, il fonde 420 Arbres, avec une mission claire : désimperméabiliser des milliers de mètres carrés et verdir nos villes. “Je me suis dit que c’était le moment… il fallait s’engager”, explique Hicham En Nakhla. Son objectif : “Rassembler les professionnels pour reverdir les zones urbaines en symbiose avec les habitants.” Car selon lui, “la nature en ville est un droit fondamental, pas un luxe.”

Jardin partagé 

Cette position, il la symbolise dès l’immatriculation : “Il y a environ 3 000 milliards d’arbres sur Terre. Divisé par la population mondiale, cela fait 420 Arbres par habitant”. Mystère résolu donc, quant à la nature de sa marque… 

Pour concrétiser sa vision, le Montpelliérain mise sur une méthodologie basée sur la cartographie et les données : “Nous identifions les zones prioritaires où la végétalisation peut avoir un véritable impact sur la fraîcheur de la ville et la qualité de vie des habitants.” Il insiste sur l’approche stratégique de 420 Arbres : “Avec des budgets souvent serrés, il vaut mieux planter là où l’effet sera le plus positif.”

Le projet inclut également un volet éducatif, en partenariat avec un organisme de formation, pour sensibiliser les entreprises aux enjeux écologiques. Hicham En Nakhla souhaite transformer le lien entre nature et travail : “La nature peut inspirer le leadership, la gestion et même le développement personnel des employés”, avance-t-il.

Convaincre au-delà des idées reçues

L’entrepreneur est conscient des réticences qui freinent la prise de conscience écologique. “Nous voyons bien que les gens arrivent à saturation”, observe-t-il. Pour changer la donne, il préfère aborder des exemples concrets : “Quand une école ferme à cause d’un îlot de chaleur, ça parle aux parents, car c’est pour le bien de leurs enfants.”

Conscient des limites du discours, il déplore que “dans une économie où tout doit aller vite, les bénéfices des investissements écologiques prennent du temps à se matérialiser.” Pour lui, il faut faire comprendre cette temporalité : “On est dans un monde capitaliste qui exige des retours rapides, alors que l’impact écologique se mesure sur le long terme. Les gens veulent que leur 1€ en rapporte 2, et vite. Mais investir dans l’environnement, c’est planter pour demain.”

Pour lui, il est essentiel de valoriser les arbres non seulement pour leur rôle écologique, mais aussi pour leur impact monétaire. “Il faut considérer la nature comme un modèle économique. Aux États-Unis et en Angleterre, ils n’hésitent pas à évaluer les arbres en termes de gestion fluviale et de captation de polluants atmosphériques par exemple”, souligne-t-il, regrettant qu’en France, cette vision soit encore limitée.

Selon lui, la beauté de la nature est aussi un levier de sensibilisation : “Émerveiller les gens sur cette beauté peut les toucher. Quand on voit ce qu’on peut faire ensemble, c’est là que ça devient passionnant.” En dépit des défis, Hicham En Nakhla reste déterminé et optimiste. “À partir du moment où quelqu’un a une initiative, il faut l’encourager”, conclut-il.

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