Montpellier : 60 ans après la guerre d’Algérie, la Ville rend hommage à Jacques Roseau
Ce dimanche 5 mars à Montpellier, deux cérémonies célèbrent la mémoire de Jacques Roseau, militant pour la cause des rapatriés pieds-noirs, mort assassiné il y a 30 ans par 3 anciens membre de l’OAS.
En présence du maire de la ville Montpellier, Michaël Delafosse, et de ses adjoints, Sébastien Cote, délégué aux Affaires militaires, Mylvia Houguet, déléguée aux Maisons pour Tous et à la Vie associative et Nicolas Marin-Koury, déléguée aux quartiers Croix d’Argent et Près d’Arènes, deux cérémonies rendent hommage à Jacques Roseau ce dimanche 5 mars dès 10h30.
Un premier recueillement est organisé au niveau de la stèle qui lui est dédiée, place du Cardinal Verdier, puis rue du Mas de Lemasson, non loin de l’endroit où il a trouvé la mort le 5 mars 1993.
La Maison des rapatriés d’Outre-Mer change de nom
Lors d’une seconde cérémonie, la Maison des Rapatriés d’Outre-Mer du quartier Mas Devron sera renommée Maison des Rapatriés Jacques-Roseau en son honneur. Elle fut inaugurée en mars 1978 par le maire de l’époque, Georges Frêche. Ce fut la première en France ; l’initiative fut ensuite reproduite par d’autres grandes villes françaises.
La maison, initialement située dans l’ancienne caserne des Pompiers du 36 rue Pitot, fut déménagée en 1986 au 31 rue Emile-Chartier, dans son bâtiment actuel. La salle polyvalente du lieu met à l’honneur une autre grande figure pied-noir locale, le docteur Jean Rosecchi.
Jacques Roseau, un militant pied-noir qui divise
Né à Alger en 1938 Jacques Roseau est arrivé en France en 1962. Rapidement, il a milité pour les droits des rapatriés. Il a d’abord été leader de l’Association des lycéens d’Algérie (Agelca), et a fait partie du Comité de salut public d’Alger en 1958. Après une courte adhésion à l’OAS (Organisation de l’armée secrète, anti-indépendantiste et proche de l’extrême-droite française), il a été écarté en raison d’une opposition aux exécutions aveugles de musulmans menées par l’organisation, qui réalisait de nombreux actes de nature terroriste.
Il a créé l’Association des fils de rapatriés vers 1970, et en 1976, a fondé avec Guy Forzy l’association pour les droits des rapatriés le Recours, devenue Recours-France, en réunissant des associations pieds-noirs initialement rivales et en fédérant leurs intérêts.
Interlocuteur médiatique privilégié à l’époque, il s’est impliqué dans la politique en s’appuyant sur la force électorale supposée de son mouvement. Il a appuyé la candidature de Georges Frêche en 1977 aux municipales, et au niveau national a soutenu François Mitterrand puis Jacques Chirac. Un rapprochement gaulliste qui a fortement déplu aux militants d’extrême-droite pieds-noirs, qui le jugeaient également trop opportuniste. Pendant plusieurs années, il a subi à plusieurs reprises des intimidations et des agressions, jusqu’à son assassinat le 5 mars 1993 par l’OAS.
Informations pratiques
Date : dimanche 5 mars, à 10h30.
Lieux des cérémonies : stèle dédiée à Jacques Roseau, place du Cardinal Verdier, rue du Mas de Lemasson et Maison des Français rapatriés d’Outre Mer-Jacques Roseau, 31 rue Emile Chartier (dit Alain) à Montpellier.