Montpellier : après "les critiques" et "les moqueries", l'extension de la ligne 1 vit sa première soudure

Cette action symbolique intervient alors que ce chantier est attendu depuis plusieurs années. Initié en novembre 2022, il avait subi un retard de plus de quatre ans après l’ouverture de la gare TGV Montpellier Sud de France, suscitant critiques et frustrations parmi les usagers et les responsables locaux qui dénonçaient “la création d’une gare fantôme”. 

“Arrêté par mon prédécesseur, ce projet avait longtemps été promis avant d’être stoppé. À la Métropole, nous tenons nos promesses”, a lancé Michaël Delafosse. Le président de la Métropole a rappelé l’importance de l’extension pour la ville : elle permettra de relier efficacement les deux gares principales de Montpellier, Saint-Roch et Montpellier Sud de France. Le trajet, “qui prend actuellement beaucoup de temps en raison d’une liaison mal optimisée”, ne prendra plus que 20 minutes une fois la nouvelle section de 1,3 kilomètre mise en service en 2025. “Un compteur sera là pour suivre le décompte, je promets qu’il affichera moins 365 jours !”.

Financé à hauteur de 50 millions d’euros, ce projet s’inscrit dans un plan global de transformation urbaine. L’extension devrait soutenir le développement du quartier Cambacérès, un secteur stratégique pour la ville, avec l’émergence de nouvelles entreprises, d’écoles supérieures et du lycée Pierre Mendès France. Pour Michael Delafosse, l’impact de cette extension ira au-delà du service aux usagers : “Ce sera un outil d’accélération économique pour Montpellier, avec un impact sur la mobilité, l’emploi et le développement de l’innovation locale”.

Livrée au deuxième semestre 2025, l’extension n’est pas sans poser de défis. Parmi les obstacles figure la construction d’un pont – un ouvrage d’art de 36 mètres de longueur – pour franchir l’autoroute A709. En plus d’accueillir les rails du tramway, il comprendra deux voies routières, des pistes cyclables et des trottoirs pour les piétons. 

“Nous avons été la cible de moqueries à travers la France, en raison du choix de l’ancienne majorité qui a abandonné l’extension de la ligne pour desservir la gare Sud de France. Nous sommes la 7e ville du pays, il fallait donc faire quelque chose. L’engagement a été formulé en 2020 lors de la campagne des élections municipales et se concrétisera en 2025 en temps et en heures.” 

Et pour la vice-présidente de la Métropole, il ne s’agit pas seulement de “réparer les erreurs du passé”, mais bien de préparer l’avenir : “Aujourd’hui, notre gare TGV accueille 1,7 million de passagers par an. Nous allons étendre la ligne 1 de tramway jusqu’à la gare, et assurer également une desserte pour le futur bus à haut niveau de service et pour le stationnement sécurisé des vélos. Ce projet multimodal est une étape essentielle dans notre politique de transport et il pourra servir au quotidien à près de 15 000 salariés et 7 000 étudiants, ainsi que des milliers de voyageurs”.