Montpellier attire les investisseurs parisiens, à l'image d'Arline Gaujal-Kempler (foncière tertiaire Inea)
Les investisseurs parisiens portent un regard de plus en plus intéressé sur l’Occitanie. "On se félicite d’être présents dans cette région depuis notre création", explique Arline Gaujal-Kempler, directrice général déléguée de la foncière tertiaire Inea, créée en 2006 et implantée à Paris.
Inea est une foncière tertiaire spécialisée dans l’immobilier de bureau et la logistique. La valeur de son patrimoine a dépassé le milliard d’euros fin 2021. Son objectif est de doubler la taille de son portefeuille d’ici cinq ans et d’atteindre un patrimoine d’une valeur de 2 milliards d’euros. Inea va renforcer sa présence dans les 10 premières métropoles régionales et développer sa filiale Flex Park en région.
Un regard positif sur Montpellier
Depuis Paris, le regard porté sur Montpellier est résolument positif. “C’est simple : tout le monde semble vouloir y travailler et y vivre !”, selon Arline Gaujal-Kempler. Inea détient ainsi 6 immeubles de bureaux à Toulouse et 4 autres à Montpellier. Dans la capitale héraultaise, Inea détient des actifs diversifiés. À venir, en 2024, une opération portée par Icade dans le quartier de la gare Sud de France. “Dans l’ère post-Covid, les changements s’accélèrent. Les métropoles régionales connaissent une forte dynamique démographique, notamment alimentée par de jeunes actifs qui ont d’autres attentes sociétales que leurs aînés. Inea participe à ce mouvement, en renouvelant le tissu de bureaux.”
À Montpellier, Inea a investi dans :
- L’Odysseum. Situé dans la ZAC Port Marianne, au sud-est de Montpellier, il comprend une structure en bois massif avec une façade en zinc. Il possède près de 3 000 m2 de surface locative en R+3 et une toiture terrasse. Il a été réalisé par Nexity et a été acquis par INEA en 2017.
L’Espace Concorde, sur une surface de 6 221 m2 et qui se trouve aux alentours de l’aéroport. Il est organisé en deux bâtiments, relié par un patio, et permet l’agencement d’environ 400 bureaux. C’est l’immeuble le plus anciennement acquis par INEA à Montpellier, datant de 2006.
Le Mistral. Cet ensemble de bureaux situé en centre-ville à proximité de la place de la Comédie comprend une surface locative de 3 243 m² et de 99 emplacements de stationnement. C’est le premier immeuble certifié Breeam-In-Use en ex-Languedoc-Roussillon. Il est actuellement occupé par la direction régionale d’EDF. L’achat par Inea s’est fait en 2009.
“Donner envie aux cadres de revenir au bureau”
Caractéristique d’Inea : l’acquisition d’immeubles « en blanc » (sans utilisateurs finaux lors de l’achat) et irréprochables sur le plan environnemental (RE 2020). “Nous avons acheté les premiers immeubles en structure bois massif en 2010. Inea en détient aujourd’hui 20 (sur un parc national de 150 immeubles) en exploitation.” Selon l’experte, “le financement vert va se développer de plus en plus. Les banques exigent de placer leur argent dans des fonds ‘Green Funding’, en ordre sur le plan environnemental. C’est notre cas !”
Sur l’acquisition en blanc, “nous prenons ce risque, comme face à la gare Montpellier Sud de France, où nous nous portons acquéreurs de 8 000 m2 sans connaître le futur locataire, détaille Arline Gaujal-Kempler. Un immeuble tertiaire dans ce secteur, au cœur d’un nouveau quartier, dans une métropole très dynamique, ne peut que porter l’essor de la ville. Et il n’y a plus de terrains autour de l’aéroport.” Selon elle, “les immeubles tertiaires doivent être le plus séduisants possible, dans une logique de recrutements. Il faut donner envie aux cadres et aux ingénieurs de revenir au bureau !”
Inea prête une attention particulière à la fiabilité des perspectives quant à la livraison des infrastructures annoncées. “J’ai acheté un immeuble à Rennes en 2015. Le métro était annoncé en 2018… Il n’est toujours pas en fonctionnement ! L’arrivée du tramway dans certains secteurs, comme à Montpellier (ligne 5 et extension de la ligne 1 vers la gare Sud de France, note) est plus pragmatique.”
Parmi les nouvelles tendances : l’installation de panneaux photovoltaïques sur le toit des immeubles existants, “pour alléger les charges sur les parties communes de l’immeuble. Tout le monde cherche à diminuer les charges d’électricité”. Autre point, l’essor des villes moyennes. “En Occitanie, des marchés comme Nîmes, Béziers ou Perpignan ont beaucoup souffert après la crise financière de 2008. En revanche, la période post-Covid leur est favorable. Ces villes moyennes ont retrouvé un attrait auprès des utilisateurs. Je suis prête à les examiner à nouveau” déclare Arline Gaujal-Kempler.