Montpellier : Au CHU, le spectacle de Noël du personnel fait du bien aux enfants et aux soignants

Depuis plus de 25 ans, tous les ans, le personnel du CHU de Montpellier crée un spectacle de Noël pour les enfants hospitalisés. Jusqu’à six mois de répétitions sont nécessaires pour faire de cette journée une parenthèse de rires et de joie pour les petits malades, leurs familles mais aussi pour tout le personnel de l’hôpital.

Il est des traditions qui réchauffent le cœur et celle-ci en fait partie. Tous les ans depuis aussi longtemps que se remémorent les équipes du CHU, un spectacle de Noël est organisé la veille des vacances scolaires pour les enfants hospitalisés et leurs familles. “La politique de l’hôpital est d’avoir le moins d’enfants possible dans les lits à Noël, explique Marion Povillon, éducatrice à la ludothèque d’Arnaud de Villeneuve. On donne une permission de sortie sur la journée aux enfants qui le peuvent.” Sur les 250 lits que compte le pôle “Femme, mère, enfant”, la population est divisée par deux le 25 décembre.

“Ce  moment est une parenthèse pendant l’hospitalisation”

Quelques jours avant, le 21 décembre cette année, le fameux spectacle de Noël du CHU réunit le personnel et les patients pendant toute l’après-midi. “Tous les métiers de l’hôpital travaillent sur ce spectacle, précise Marion Povillon, notamment les invisibles comme les équipes de ménage, les électriciens, les espaces verts ou encore les plombiers.”

Tout commence avec l’arrivée du père Noël à l’extérieur du bâtiment. Ses rênes ayant pris de l’âge, il viendra cette année en tracteur. Il lui est également arrivé de faire son apparition en calèche tirée par des chevaux de trait et même en hélicoptère. Le vieil homme est donc accueilli par les enfants qui le guident vers l’espace scénique, dans le grand hall d’Arnaud de Villeneuve, où il ouvre et clôture le spectacle.

Là, durant 2h, une quinzaine d’équipes (infirmières, auxiliaires de puériculture, kiné, médecins, internes, cadres de santé, direction…) enchaînent des numéros de danse, de marionnettes ou encore de magie et deux cadres de santé jouent les maîtres de cérémonie. Marine Florence est infirmière puéricultrice au service de pédiatrie infectieuse. Cela fait 10 ans qu’elle participe tous les ans et pour cette édition elle a créé la chorégraphie de son équipe de 12 danseuses. “C’est important pour nous de faire du bien aux enfants et à leurs familles, raconte la jeune femme. Ils sont toujours hyper heureux et souriants ce jour-là. Ce  moment est une parenthèse pendant l’hospitalisation, il suspend le temps.”

Des cadeaux par milliers

Pour les équipes du CHU, ce spectacle représente un temps d’investissement important. “On commence en général les répétitions en octobre à raison de deux fois par semaine”, précise Marine Florence. Mais le jeu en vaut largement la chandelle car il permet de créer une relation différente avec les enfants. Etre uniquement la dame qui vient faire des piqûres peut parfois être pesant pour les infirmières de pédiatrie. “Les soins sont parfois douloureux et les enfants ne voient pas qu’on est là pour leur bien, confie la puéricultrice. Ils nous regardent avec un œil différent après avoir assisté au spectacle où on est maquillées et déguisées. Ça crée du lien et des discussions qui les éloigne du soin et de la maladie.”
Pour les petits patients qui sont aux urgences, en consultation, contagieux ou qui ont une immunité trop faible, le spectacle est filmé et diffusé en direct dans les chambres. Personne n’est laissé sur la touche ! Le personnel veille également à ce que tous les enfants bénéficient de la distribution de cadeaux qui suit la représentation. “La générosité des associations est telle en période de fêtes que nous recevons des milliers de cadeaux, se réjouit l’équipe d’éducateurs de la ludothèque. Le jour du spectacle, tous les enfants reçoivent des cadeaux. Les 24 et 25 décembre aussi et les infirmières en offrent également aux frères et sœurs des patients lorsqu’ils viennent rendre visite. On fait donc en sorte d’avoir en réserve des cadeaux pour tous les âges. Etre malade, c’est toujours difficile, mais à cette période de l’année, encore plus. Alors on s’attache tous à rendre ce moment le moins dur possible.”

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