Montpellier, Béziers : mobilisation des avocats et greffiers, "la situation n'est clairement plus tenable"
Les deux professions clés du système judiciaire sont unies pour réclamer des améliorations concrètes et des moyens humains suffisants pour exercer leurs missions dans des conditions acceptables.
Des conditions de travail précaires
Ce lundi 19 juin, les greffiers des tribunaux relevant de la Cour d’Appel de Montpellier ont décidé de se mobiliser pour exprimer leur exaspération face à leurs conditions de travail précaires et à l’insuffisance des moyens humains alloués aux tribunaux judicaires.
Cette manifestation fait écho aux inquiétudes déjà exprimées par les avocats de Montpellier il y a quelques jours, lors de la visite du Garde des Sceaux. Les greffiers, acteurs essentiels de la justice, sont confrontés à une lourde charge de travail, exacerbée par un manque de personnel dans les tribunaux. La surcharge de dossiers et la pression constante ont un impact direct sur leur efficacité et leur capacité à fournir un service de qualité. Face à cette situation, ils estiment que leurs conditions de travail sont devenues intenables et qu’une action urgente est nécessaire pour y remédier.
Le sénateur Hussein Bourgi affirme son soutien
Ce lundi, par voie de communiqué, le sénateur Hussein Bourgi a rendu public son soutien : “La situation n’est clairement pus tenable. Les avocats, les magistrats et les greffiers que je croise quotidiennement (ma présence parlementaire est 50 m de la Cour d’Appel de Montpellier) me le disent régulièrement : ils sont ‘à bout’, ’ça craque de partout’, ’on frise la maltraitance au travail’. Alors les propos invitant à la nuance, ou les engagements faussement rassurants ne sont plus de mise. En qualité de sénateur siégeant à la commission des lois, la commissionde référence pour les sujets et les budgets de la justice, je neméconnais pas les difficultés structurelles et anciennes évoquées par leGarde des Sceaux.Aussi je ne lui demande pas d’avoir une baguette magique et de résoudreséance tenante toutes les difficultés des tribunaux de Montpellier etBéziers. En revanche comme beaucoup des professionnels du droit quil’ont reçu cette semaine, j’attendais quelques réponses permettant deparer à l’urgence. Or nous avons eu des annonces homéopathiques : uncontractuel par ci, un vacataire par là. Ce n’est clairement pas au niveau. Je soutiens donc toutes celles et tous ceux qui se mobilisent pour ça
change.”
Le sénateur Bourgi n’est pas le seul à soutenir cette cause. Le Bâtonnier Maxime Rosier et la Vice-Bâtonnière Iris Christol de l’Ordre des avocats de Montpellier ont également tiré la sonnette d’alarme. Dans une lettre adressée au Garde des Sceaux il y a une dizaine de jours, ils ont exprimé leurs préoccupations quant aux conditions de travail dégradées qui compromettent la qualité de la justice rendue.