Montpellier, Boutographies : vidéo immersive de l'expo au Pavillon Populaire et focus sur nos séries préférées en projection
Le festival Les Boutographies, qui met en avant la jeune photographie européenne, se tient au Pavillon Populaire jusqu'au 29 mai, et dans plusieurs sites montpelliérains, dont le Jardin des Plantes. Aperçu vidéo de l'exposition et focus sur des séries en projection.
©Virginie Moreau
Les projections proposées par Les Boutographies au Pavillon Populaire se méritent. Il faut avoir la patience de regarder, l’une après l’autre, les photographies issues de séries réalisées par de jeunes talents de la photographie européenne, qui défilent sur les écrans. On y trouve des perles…
Soutien à l’Ukraine
Faisant écho à la guerre en Ukraine, à l’étage, 3 écrans diffusent des photos en continu. Le premier diaporama réunit des clichés de bâtiments dévastés par la guerre, d’engins militaires calcinés et d’Ukrainiens errant dans les rues. Le fond sonore accentue l’angoisse née du visionnage de ces images, terribles. Le deuxième écran fait défiler des photographies du Festival photo d’Odessa. Le troisième montre des images de fleurs faites avant la guerre par des photographes ukrainiens, qui tranchent terriblement avec le conflit armé.
Notre sélection parmi la projection officielle
Cette année, 16 séries photographiques figurent dans la sélection officielle, au titre des projections. La rédaction en a retenu sept, mais elles sont toutes dignes d’intérêt.
La série la plus esthétique est certainement Monsieur H, de la Française Françoise Lambert. Coiffé d’un chapeau melon, une canne à la main, Monsieur H n’est pas sans rappeler un certain monsieur Hulot. Il déambule dans des lieux très graphiques. Cette série évoque le décalage d’un être par rapport à son environnement. Cet homme semble en perpétuel questionnement sur ce qui l’entoure.
La série la plus surréaliste est sans conteste celle du Français Guillaume Amat, intitulée La Profondeur des roches. A l’aide de miroirs, cordes, papiers, hameçon, chevalet, cadre, le photographe crée des distorsions du paysage. Ce dernier semble parfois se déchirer comme une simple feuille de papier ou être le théâtre d’une exposition, à moins que ce ne soit lui qui soit exposé. Il est tantôt mis en scène, tantôt mis en abyme. Le résultat est très séduisant pour le regard, qui s’entraîne progressivement à détecter les supercheries visuelles.
Brotherland, de l’Italienne Martina Zaninelli, est une série très engagée. Elle retrace les violences racistes nées dans l’Allemagne réunifiée, après la chute du Mur de Berlin. Et notamment le meurtre d’Amadeu Antonio Kiowa, tué à Eberswalde, à une cinquantaine de kilomètres de Berlin.
Dans sa série photographique très humaniste Mon Pote à Cinq Euros, le Français Frédéric Boursier s’est focalisé sur un homme sans domicile fixe qu’il croisait régulièrement. Les portraits se suivent et se ressemblent, avec parfois quelques nuances. On y devine les bons et les mauvais jours inscrits sur le visage de cet homme qui pourrait être nous. Et l’on s’interroge sur la cruauté des accidents de la vie qui peuvent faire chuter un être humain.
Autre série à portée sociale, Indigne Toit du Français Anthony Micaleff revient sur le drame de la rue d’Aubagne à Marseille, qui s’est produit le 5 novembre 2018 : l’effondrement de 2 immeubles insalubres, qui a causé 8 décès. Des décès imputables à l’habitat indigne, qui est légion à Marseille, et que le photographe documente.
La série Les Chants de l’Asphodèle du Français Mathias Benguigui revient sur la vague de migration qui a changé pour longtemps le regard que nous portons sur l’île de Lesbos, en Grèce. On y suit des migrants dans leur acclimatation à leur nouvelle situation.
De nombreuses autres séries méritent d’être citées, comme Map to the star, de l’Italien Mirko Viglino, qui évoque la difficulté d’être père divorcé, et compare la situation qu’il vit avec celle d’un voyageur dans l’espace, ou la Française Camille Lenain, dont la série Waiting suit les pas de chasseuses contemporaines dans l’attente de leur proie.
Visite vidéo immersive
Découvrez dans la vidéo ci-dessous notre visite avec Christian Maccotta, directeur artistique, de l’accrochage officiel des Boutographies…
Informations pratiques
Pour en savoir plus : https://www.boutographies.com/