Animaux — Montpellier

Montpellier : "Cœur Animal est le symbole de notre engagement continu pour le bien-être des animaux"

Alors que le Code civil a franchi un cap en reconnaissant les animaux comme “des êtres vivants doués de sensibilité”, il est temps de transformer cette noble déclaration en réalité.

Un sondage IPSOS souligne qu’une écrasante majorité de 95 % des Français croient fermement aux droits des animaux, et plus des deux tiers les considèrent comme de véritables membres de la famille. À Montpellier, cette prise de conscience collective se matérialise à travers des initiatives.

Cœur Animal

Samedi 28 septembre, la Ville de Montpellier organise l’événement Cœur Animal place du Nombre d’Or à Antigone. Tout au long de la journée, l’événement dédié au bien-être animal associera associations et citoyens. Au programme : un village des initiatives, des expositions artistiques, des ateliers de cuisine végétale et des animations musicales. 

Selon Eddine Ariztegui, adjoint au maire de Montpellier délégué au bien-être animal, “l’objectif de Cœur animal est de donner l’occasion aux associations œuvrant dans la protection animale sur la ville de Montpellier de trouver des bénévoles, des donateurs, de faire connaître leurs activités et de mieux se connaître entre elles.” Et cette 4ᵉ édition ne met aucun sujet de côté. Elle mettra notamment en avant des initiatives récentes, telles que “le deuxième repas végétarien hebdomadaire dans les cantines et le local confié à l’association SOS reptile.” Deux exemples de l’implication de la commune dans la cause animale.

Car l’engagement de Montpellier fait de la municipalité l’un des moteurs de l’effort national. Sa politique lui a valu une reconnaissance nationale : en 2023, Montpellier a été classée deuxième ville de France pour ses actions en faveur du bien-être animal par l’association L214. Un bond en avant d’une place par rapport à l’année précédente ! Pour Eddine Ariztegui, “la végétalisation des repas dans les cantines scolaires, la résiliation des conventions de chasse, l’aide aux associations qui stérilisent les chats, le financement des soins d’animaux n’ayant pas de propriétaire et encore les clauses de condition animale dans les marchés publics de la ville” ont contribué à cette reconnaissance. Et il n’hésite pas à le dire avec une certaine fierté : “Nous continuerons d’œuvrer en ce sens.” Pas question donc de se reposer sur leurs lauriers.

Eddine Ariztegui, adjoint au maire de Montpellier délégué au bien-être animal ©DR
Eddine Ariztegui, adjoint au maire de Montpellier délégué au bien-être animal ©DR

Une stratégie globale 

Montpellier ne se contente pas de parler, elle agit, avec comme plan d’actions la feuille de route pour 2020-2026 votée à l’unanimité en juillet 2024. Un effort est notamment mené auprès des plus jeunes. La Ville va sensibiliser les enseignants et leurs élèves au bien-être animal, afin de former dès le plus jeune âge des citoyens conscients de l’importance du respect, par le biais de modules pédagogiques. “Ils seront bientôt mis à disposition des enseignants dans notre médiathèque, précise l’adjoint. Le partenaire est l’association Enfant Animal Nature qui œuvre depuis des décennies avec d’autres communes et l’État pour développer l’empathie chez les plus jeunes et éviter des comportements engendrant de la maltraitance envers les animaux ou envers d’autres enfants. En effet, il n’y a qu’une seule violence”. 

Dans l’assiette aussi, l’effort est fait puisque les cantines scolaires de Montpellier adoptent de plus en plus les options végétariennes et végétaliennes. “Végétaliser l’alimentation est nécessaire pour des raisons de santé humaine, environnementale et éthique pour les animaux”, explique-t-il. Un engagement qui va au-delà de la cause animale pour Eddine Ariztegui qui affirme que “le repas végétarien est également le repas de l’union, car il est accepté par tout le monde, peu importe son origine ou sa religion”. Les enfants, à en croire l’adjoint, “adorent ces repas”. Et pour les petits gourmands, la Ville mise sur des fournisseurs locaux et dans les marchés publics, Marie Massart et Eddine Ariztegui travaillent à ce que d’ici à la fin du mandat “100% des produits alimentaires ne provenant plus de l’élevage intensif”, ajoute le délégué à la cause animale.

Les dossiers sur la table 

Hôtels à insectes, gîtes à chauve-souris, pigeonniers contraceptifs, à Montpellier, la nature en ville est accueillie. Si l’adjoint reconnait “qu’il n’y a pas eu d’études scientifiques suite à ces propositions”, il affirme que “l’impact est évident” et que “pour avoir un écosystème équilibré, ces espèces jouent un rôle essentiel dans notre biodiversité”. 

Le chantier se poursuit également du côté du parc zoologique. “J’ai fait voter dans une délibération du conseil municipal l’interdiction de pratiques de certains zoos qui sont absolument abjects et intolérables comme le ‘culling’, qui consiste à tuer les nouveaux-nés que les zoos n’arrivent pas à placer, ou encore, l’éjointage des ailes qui est une amputation empêchant les oiseaux de voler pour éviter qu’ils ne s’échappent, explique l’adjoint. Une fois de plus en interdisant ces pratiques de manière officielle, Montpellier montre l’exemple et j’espère que nous serons suivis par les autres membres de l’EAZA et tous les espaces zoologiques.” Eddine Ariztegui est clair quant à l’ambition de la commune, qui souhaite voir “le zoo du Lunaret devenir un modèle”, être “un zoo du XXIe siècle qui est au bénéfice du bien-être des animaux et de la pédagogie pour les humains”.

C’est au Lunaret aussi que la Ville prévoit d’ouvrir un hôpital de la faune sauvage qui soignera les espèces communes et les espèces protégées. “Nous serons un des rares centres de soin pour la loutre en France. Nous contribuerons également à la reproduction de vautours dans l’objectif de repeupler nos montagnes. Nous avons déjà reçu des demandes pour développer des partenariats pour former nos jeunes aux métiers dans ce domaine.” Et le calendrier avance : “Nous venons de tenir le second jury pour valider le groupement de prestataires qui va pouvoir démarrer la construction. Nous devons encore définir le mode de gestion, cela devrait se faire au cours de l’année 2025.”

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Commentaires

  1. Bonjour, ENFIN!!! Enfin, on commence à avancer, à petits pas mais c’est un bon début. Il faudrait également mettre en place des sortes de bureaux de liaisons pour permettre d’aider ou de mettre en relation les personnes qui rencontrent des difficultés avec leurs animaux, qui n’arrivent plus à les nourrir, à les supporter que ce soit physiquement ou financièrement. On voit trop d’animaux, non pas mal traités physiquement mais “qualitativement”. Les équidés par exemple, sont trop souvent délaissés, dans des endroits peu adaptés, mal nourris, pas ferrés etc…
    Impliquer de plus en plus l’animal et l’humain, dans les écoles car, comme pour tout, si la sensibilisation commence jeune, cela fera des adultes lus attentifs et impliqués. Dans les Ehpads, les maisons de retraite, les centres de convalescence, de rééducation, pour lutter contre la dépression. Impliquer certains prisonniers dans l’aide aux centres comme la SPA qui a un énorme besoin de bénévole, cela pourrait aider certains à trouver un meilleur chemin. Des idées il y en a mais c’est sur, les moyens financier manquent. Pour ces idées, il faut de l’encadrement et à l’heure ou les robots prennent peu à peu la place des humains qui coutent chers cela devient encore plus compliqué, mais il y a une belle lueur, à suivre!

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