Montpellier : dans les coulisses de "Cœur de ville en lumières" avec ID Scènes
Les artisans de la lumière se lancent dans une course effrénée pour transformer l’Écusson à l’occasion de la 9ᵉ édition de Cœur de ville en lumières, prévue du 14 au 16 novembre.
Dans cette effervescence créative, ID Scènes, partenaire historique de l’événement, prépare une mise en scène unique pour sublimer la façade majestueuse de la cathédrale Saint-Pierre. En coulisses, le compte à rebours s’accélère. Julien Cano, chef de studio et associé d’ID Scènes, nous offre un aperçu exclusif des préparatifs de cette édition.
Quelle est votre histoire avec Cœur de ville en lumières ?
Julien Cano : Nous sommes impliqués dans ce projet depuis sa toute première édition, et nous en sommes maintenant à la neuvième. Lors de la première année, le format était beaucoup plus réduit, et nous avons véritablement accompagné le projet dès ses débuts. Depuis, nous avons continué à prendre part à chaque édition en répondant aux appels d’offres lancés par la mairie. Cette année, nous avons un projet sur la cathédrale Saint-Pierre, qui a été redimensionné pour accueillir une production plus ambitieuse. Au départ, ce lieu était principalement destiné aux étudiants, mais il a évolué vers un format professionnel. Pour cette édition, le thème principal se concentre sur le rayonnement international de Montpellier, et notre projet illustre cela à travers la médecine et les sciences. Nous avons donc conçu un scénario qui intègre et met en valeur le bâtiment, ce qui constitue l’essence même du vidéomapping.
Comment s’est déroulé le processus de création ?
J.C : Pour un vidéomapping, il faut généralement compter deux mois de travail avec une équipe de deux à huit personnes, en fonction de la nature du projet. Tout débute par une étude technique visant à déterminer comment projeter sur la structure. Chaque projection est unique et nécessite une analyse spécifique. Après un repérage, nous réalisons des relevés de façade, qui incluent des photos, des mesures et parfois même des scans 3D. Cela nous permet de définir le nombre et le type de vidéoprojecteurs nécessaires ainsi que leur emplacement pour éviter toute gêne. Une fois ces dimensions techniques établies, nous créons un document graphique que nous appelons ‘mire de travail’, qui sert de canevas pour le design des images. Tous les graphistes travaillent à partir de ce document, essentiel pour positionner les éléments en fonction de la façade. Ce même document est également utilisé pour les réglages techniques sur place. En plus de notre équipe, nous collaborons souvent avec un compositeur sonore ou un designer, ce qui enrichit l’élaboration de la bande-son et des animations. Pour la cathédrale Saint-Pierre, par exemple, l’univers sonore constitue une composante intégrante du spectacle.
Quel est le défi posé par ce type de commande ?
J.C : Chaque projet est sur-mesure, ce qui présente un défi unique. Chaque bâtiment possède ses caractéristiques architecturales et son histoire, influençant ainsi notre travail. La cathédrale Saint-Pierre est à la fois une source d’inspiration et un défi en raison de sa majesté. Nous devons établir un lien entre la thématique choisie et l’esthétique de la structure, en racontant une histoire qui s’harmonise avec son architecture. C’est à ce moment-là que les projets prennent tout leur sens, lorsque le contenu et la forme s’alignent.
ID Scènes aide aussi les jeunes talents. Comment se déroule cet accompagnement ?
J.C : Effectivement, une spécificité de Cœur de ville est la participation des écoles, notamment l’école des industries créatives. Nous intervenons dans les projets des étudiants en leur offrant médiation et suivi. C’est notre troisième année de collaboration avec ces établissements. Nous présentons le projet et les accompagnons dans les spécificités du vidéomapping, qui diffèrent des techniques d’animation traditionnelles auxquelles ils sont formés. Nous faisons des présentations générales et techniques, suivons leurs storyboards et les conseillons tout au long de leur processus créatif jusqu’à la projection finale. Cette année, les étudiants auront l’occasion de présenter leurs projets dans divers lieux, dont la cour de l’Agora, l’Arc de triomphe et la façade de la préfecture, côté Marché aux fleurs.