Montpellier : délinquance, le Parquet, la Préfecture et la Ville durcissent le ton dans l'Ecusson

Après le quarter Gambetta, les “hommes en bleu” vont s’attaquer au centre-ville de Montpellier dans le cadre du GLTD. “Nous allons mettre un projeteur policier, un projecteur de sécurité et un projecteur judiciaire, sur un quartier spécifique, explique le procureur de la République de Montpellier Fabrice Bélargent. En juin, ce quartier est le centre-ville, divisé en deux sous-quartiers avec des problématiques différentes soit le sud Ecusson (entre la gare et la place de la Comédie) et l’Ecusson”.

Concrétement, la mise en place du Groupe Local de Traitement de la Délinquance en juin 2023 vise à intensifier la présence policière et l’intervention judiciaire dans un quartier spécifique, ainsi qu’à faciliter le partage d’informations relatives aux faits de délinquance entre les services. L’opération débutera par une phase initiale d’un mois, qui pourra être prolongée en fonction de ses résultats. “Le GLTD a deux objectifs : prendre en compte les situations numériques et prendre en compte le sentiment d’insécurité. On se doit d’écouter ce qu’on nous dit et d’en tirer les conséquences.”

“La délinquance zéro n’existe pas, a déclaré Hugues Moutouh, préfet de l’Hérault, lors de la conférence de presse. Depuis quelques semaines, nous constatons un certain nombre de troubles dans la rue, les commerçants se plaignent. C’est normal, ils ont raison, et nous sommes là pour continuellement améliorer le dispositif répressif. Le GLTD est un outil supplémentaire présidé par le procureur de la République, qui nous permettra d’aller encore plus loin.”

Le préfet de l’Hérault a souligné lors de la conférence de presse les statistiques encourageantes en matière de délinquance : une baisse de 13 % des vols avec violence, de 69 % de la violence dans les transports en commun, de 31 % des vols de voitures et de 9,5 % de la violence domestique. Cependant, il a également noté que les cambriolages, en augmentation de 27 %, sont aujourd’hui une préoccupation majeure.

Malgré la diminution des taux de délinquance globale, le préfet et le procureur de la République sont d’accord pour dire qu’il reste encore beaucoup à faire. “Ceux qui prétendent pouvoir atteindre une délinquance zéro sont des menteurs, a lancé Hugues Moutouh. Nous pouvons continuer à déployer davantage de policiers, à interpeller les auteurs d’actes délinquants et criminels, mais nous n’arriverons pas à une délinquance zéro. Nous sommes constamment sur le terrain, vous voyez les policiers patrouiller, mais il faudra toujours en faire plus, car les délinquants emmerdent les honnêtes gens. C’est une guerre d’usure quotidienne et nous retroussons nos manches.”

L’annonce du GLTD a été accueillie avec satisfaction par le maire Michaël Delafosse, convaincu de la nécessité d’une telle opération dans l’Ecusson. Il a déclaré : “Le GLTD est une illustration de la mise en commun de nos moyens pour agir, en assumant nos responsabilités respectives. Il est crucial d’agir au niveau du centre-ville car c’est un lieu commun pour les habitants, les résidents de toute la ville, ainsi que pour les visiteurs venus d’ailleurs. C’est le premier lieu d’accueil de notre ville. Un sentiment d’insécurité s’est installé et nous devons agir. Le GLTD est une réponse. Nous avons déjà mis en place ce dispositif dans d’autres quartiers de la ville, tels que Plan Cabanes, Gambetta et Celleneuve, et les résultats sont positifs.”

André Deljarry, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Hérault, a également pris la parole à notre micro, exprimant sa satisfaction quant à l’engagement collectif des acteurs présents en faveur du bien-être des commerçants et des consommateurs de l’Ecusson : “Cette mobilisation (…) est un enjeu et pour nous un événement exceptionnel qui met la sécurité au cœur des débats. Il est essentiel d’éliminer complètement les points de deal afin d’instaurer une tranquillité dans le centre-ville. Je suis heureux de ce qui se passe aujourd’hui. La sécurité est un élément essentiel pour une consommation sereine, et le centre-ville représente plus de 600 millions de chiffre d’affaires. Les gens ne viennent pas ici pour être importunés.”