Montpellier : Evanesens, futur joyau des rives du Lez
Cette tour à l’architecture singulière, entièrement végétalisée, concourt à la naissance d’une architecture ambitieuse “made in Montpellier”.
Crédit photo : Roxim Promotion / François Fontès.
Située sur la rive droite du Lez, la ZAC Port Marianne Consuls de Mer s’apprête à accueillir un nouveau projet immobilier de Roxim Promotion, imaginé par l’architecte François Fontès et la paysagiste Laura Gatti, au croisement de l’allée des Circées et de l’allée des Astragales. Sa livraison est prévue pour 2025.
Le projet Evanesens
“Cette création est le dernier bâtiment emblématique de la ZAC de l’Hôtel de Ville, une aventure qui a commencé il y a dix ans avec la mairie de Montpellier, explique François Fontès. Avec ce projet ambitieux, nous voulons redonner du plaisir d’habiter”. Pour cette tour végétalisée, l’architecte a fait appel à la paysagiste italienne Laura Gatti, une artiste renommée qui a conquis le monde de l’urbanisme et le grand public avec le Bosco Verticale de Milan, un immeuble de même nature.
“La tour de Milan est une référence pour nous, pour ce qu’on veut faire, affirme le maire de Montpellier Michaël Delafosse. C’est une image très forte, un repère dans la culture de l’urbanisme”.
Face aux opposants au projet, l’élu rappelle que celui-ci n’a rien d’une nouveauté : “L’existence d’une tour à cet endroit n’est pas une surprise. Dès le départ, il était convenu que la mairie ne serait pas le bâtiment le plus haut du secteur. Il était anormal pour nous que les équipes municipales soient celles qui aient la plus belle vue de Montpellier et non la population. On a d’ailleurs solidifié cette position avec l’Arbre Blanc, qui offre un accès à tous les habitants de la ville grâce à son toit-terrasse”.
Le maire de Montpellier ajoute : “On ne doit pas avoir peur des tours, mais elles doivent davantage s’intégrer dans la ville. On a choisi ce projet parce que c’était le plus singulier. Ici, l’idée est qu’il y ait un geste architectural du beau à proximité d’un parc, un attrait supplémentaire pour augmenter sa visibilité. À Montpellier, il y a des immeubles qu’on ne regarde pas, d’autres qui divisent comme l’Arbre Blanc. Pourtant, aujourd’hui, il s’agit de l’endroit le plus instagrammé de Montpellier. Il faut en tirer des leçons. Après tout, une ville est appelée à être regardée”.
Une architecture qui appartient à la nature
Lorsque ce projet a été mis sur pied, l’espace vert de la ZAC, aujourd’hui baptisé “parc d’Arménie”, embellissait déjà les lieux. “Evanesens est conçu de manière à devenir l’élément phare du parc, comme une sculpture, explique François Fontès. C’est un bâtiment qui appartient plus à la nature qu’à l’environnement minéral. D’ailleurs, les deux immeubles seront reliés par une serre bioclimatique”.
La façade sera également conçue à la manière d’une “forêt verticale”, visible depuis l’extérieur et l’intérieur, mise en valeur par un jeu de miroir. Les logements seront par ailleurs dotés d’extérieurs généreux.
“Dans ce projet, il y a 2 tours. La plus haute mesure 50 mètres de haut, avec 17 niveaux dont 16 habitables, et l’autre 30 mètres, détaille Charles Thourot, directeur général de Roxim Promotion. Elles abriteront 74 appartements, dont 70 % de T3+. Il y aura même des T5 de 214 m2. Dans la plupart des logements, il y aura une double orientation et des extérieurs spacieux qui iront jusqu’à 2 à 3 m2 de profondeur. Au total, on aura près de 2 km de jardinières, complétées par une serre commune au premier étage et une serre privative aux étages 3 et 5″.
Une fois terminé, le projet devrait comporter 67 espèces végétales. “Tous les résidents vont recevoir un manuel simple pour connaître les cycles et les pathologies des plantes, annonce Laura Gatti. Cela va les aider à mieux comprendre cet écosystème”. Charles Thourot souhaite tout de même rassurer les futurs propriétaires qui n’ont pas la main verte : “Les jardinières sont gérées à distance grâce à des capteurs ; les résidents ne s’occuperont pas des jardinières eux-mêmes. On aura aussi du personnel qualifié et une équipe de cordistes liés au projet pour faciliter les interventions”.
Esthétique, la végétalisation de la façade porte aussi une ambition environnementale. “On a fait des calculs. Grâce à l’ombre des arbres, on peut dissiper la puissance du soleil sur la façade et réduire la force du vent de 15 %. Il y a un vrai effort de protection des habitants avec les espèces choisies. On veut également réduire les îlots urbains de chaleur”.
Afin de poursuivre cette démarche responsable, le projet a été conçu de manière à ce que les eaux usées des douches et des lavabos, appelées “eaux grises”, soient utilisées pour l’arrosage.
Une construction locale spectaculaire
Imaginée comme un emblème de Montpellier, Evanesens se devait d’être construite avec des matières premières du territoire. “Travailler avec des matériaux biosourcés et bas-carbone, c’est mon quotidien, explique François Fontès. Nous allons travailler avec les circuits courts au maximum. Nous allons privilégier le bois et la pierre de la région par exemple, faire attention à notre bilan carbone…”
Le soir, la création végétalisée ne disparaîtra pas dans la pénombre. L’artiste Yann Kersalé, déjà responsable de l’éclairage des Arceaux à Montpellier et d’autres monuments spectaculaires tels que le toit du Grand Palais à Paris, se chargera de donner une vie nocturne aux façades d’Evanesens.
Des offres libres et abordables
Dans le projet Evanesens, 74 appartements sont prévus. Si 58 d’entre eux seront en accessibilité libre, autour de 7 000 € le mètre carré, 16 logements seront dans la catégorie “abordable”, autour de 3 000 € le mètre carré. La commercialisation des biens devrait débuter cet été, les travaux en 2023 et la livraison devrait s’effectuer en 2025.
“Ce projet coche toutes les cases de nos nouveaux paradigmes pour offrir aux Montpelliérains la possibilité de vivre mieux et bien, explique Maryse Faye, adjointe à la ville de Montpellier, chargée de l’Urbanisme durable. Aujourd’hui, il faut marier le logement pour tous et l’environnement, qui est notre cadre de richesse. C’est une responsabilité politique et d’anticipation”.
Évidemment, avec une telle végétalisation, se pose la question des charges de copropriété additionnelles. “Grâce à l’utilisation des eaux grises et à l’aspect ponctuel de l’entretien, on a calculé que cela reviendrait à 90 € par trimestre et par appartement”, rassure Anaïs Thourot, présidente de Roxim Promotion.