Faits divers — Montpellier

Montpellier : expulsion d'un squat, les occupants étaient en situation irrégulière

L'opération d'évacuation du squat s'est déroulée ce matin lundi 26 octobre au 13 rue de Rigaud, dans le quartier Gambetta.

En début de matinée, 4 adultes et 4 mineurs de nationalité albanaise ont été expulsés de l’ancien immeuble des douanes, à Montpellier. L’ordre de recourir à la force publique a été décidé par le préfet de l’Hérault Hugues Moutouh, à la suite du refus de départ volontaire des occupants.

Le cabinet du préfet précise que l’évacuation s’est déroulée sans incident et “dans le respect des règles de droit, par les effectifs de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP34) et de la direction inter-départementale de la police aux frontières (DIDPAF) sous la coordination de la préfecture”. Un médecin était sur place pour proposer aux occupants des tests PCR Covid.

Occupation illicite depuis février 2020

L’occupation illicite depuis février 2020 faisait l’objet d’une procédure de cession engagée par le service des Domaines de l’Etat. Après l’octroi à deux reprises d’un délai de six mois, les 8 personnes qui occupaient le squat avaient été informées par voie d’huissier des décisions de justice leur demandant de quitter les lieux. La dernière en date avait été rendue le 25 août par le tribunal judiciaire.

Le sort des occupants

Parmi les occupants, un couple et les quatre mineurs avaient par le passé effectué une demande de statut de réfugié. Déboutées, elles ont malgré tout choisi de rester en France en situation irrégulière. C’est pourquoi, en application de la mesure d’éloignement du territoire, elles ont été accompagnées jusqu’à un avion en partance pour Tirana en Albanie.

Les deux autres occupants ont l’obligation de quitter le territoire français et vont être placés en centre de rétention administrative.

La réaction des associations à cette expulsion…

En conférence de presse, les associations se sont insurgées contre cette expulsion : “Deux familles albanaises, quatre adultes et quatre enfants, viennent d’être expulsées ce matin de leur logement et ont été conduites à l’aéroport ; un couple avec 4 enfants a été embarqué pour l’Albanie, et deux personnes ont été placées en centre de rétention. Les enfants ont entre 14 mois et 16 ans, et sont scolarisés et sans problème. Elles occupaient une maison de la rue Rigaud, appartenant aux services des douanes, maison vacante depuis plusieurs années. Ces familles savaient qu’elles étaient sous la menace d’une expulsion de leur logement, mais avaient fait l’objet d’un suivi des associations (CIMADE, Avec Toits, RESF, LDH…) et des services sociaux notamment du CCAS de la Ville de Montpellier. Elles devaient être relogées dans la semaine en cours par l’association « Avec Toits » dans des logements mis à disposition par la Ville de Montpellier, en concertation avec les services préfectoraux. Tout était mis en place afin que le déménagement se passe dans les meilleures conditions.
Mais le Préfet en a décidé autrement, et non content que des associations et des services sociaux accompagnent des migrants en attente de régularisation, il a fait appel à l’huissier avec la police à 6h30 ce matin pour jeter à la rue et embarquer dans un avion ceux à qui il avait donné un récépissé de demande de titre de séjour.
Ce récépissé, datant du 9 septembre 2021, et valable quatre mois, laissait à penser à la famille qu’elle pouvait faire confiance aux services et aux associations pour les accompagner dans leurs démarches.

“Le préfet a fait procéder à cette expulsion le premier jour des vacances scolaires, hors de toute solidarité et mobilisation possible des parents d’élèves, la veille du jour où le relogement dans un logement de la Ville était prévu, et donc avec une action plus difficile… Il ment lorsqu’il déclare que la famille expulsée était en situation irrégulière sur le territoire français, puisqu’une demande de régularisation était en cours, avec un récépissé du Préfet. Le Préfet a affrété un avion spécial pour la seule famille expulsée de Montpellier à Tirana, avec 14 policiers à bord pour encadrer un couple avec 4 enfants de 14 mois à 16 ans!”

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Commentaires

  1. Février 2020, c’est super ! Plus de 1 an et demi pour agir. Personnellement, si j’ai un mois de retard dans mon loyer, on me menace de faire appel aux huissiers.
    Vivement 2022 qu’on dissolve ces associations…

  2. C’est pas bien ce que fait l’Etat. Les pauvres n’ont rien demandé à personne. Les associations ont raison de les défendre.

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